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De nouvelles manifestations au Chili au premier jour d’un appel à une grève générale

Les troubles ont déjà causé 18 morts et 269 blessés.

Temps de lecture: 3 min

Des milliers de personnes manifestaient à Santiago et dans d’autres villes du Chili mercredi, au premier jour d’une grève générale susceptible d’attiser une crise sociale qui a déjà fait 18 morts, dont un enfant de quatre ans.

Ce petit garçon a été tué, ainsi qu’un jeune homme, quand un automobiliste ivre a foncé mardi sur un groupe de manifestants dans la région de Concepcion (sud-ouest), a annoncé le gouvernement.

Le Chili connaît depuis le 18 octobre ses pires violences en une trentaine d’années, liées à une explosion de colère dans la population qui se traduit par des actions de protestation et des pillages, malgré les gestes que vient de faire le président conservateur Sebastian Piñera en vue de tenter d’apaiser la situation.

Outre les 18 morts, les troubles ont jusqu’à présent fait 269 blessés et abouti à environ 1.900 arrestations, selon l’Institut national des droits humains (INDH).

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A Santiago, qui, à l’instar de dizaines d’autres villes, a été placée en état d’urgence, les contestataires devaient se retrouver mercredi sur la Plaza Italia, au cœur de la capitale, où des centaines de milliers de Chiliens ont manifesté depuis vendredi.

« VIVE LA GREVE ! Nous le disons fort et clair : assez des hausses de prix et des abus ! », a tweeté mardi soir la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), la principale confédération syndicale du Chili, qui a appelé à un arrêt de travail de deux jours, comme une vingtaine d’autres organisations de travailleurs et d’étudiants.

Toutes ont condamné la décision d’imposer l’état d’urgence dans neuf des seize régions, de recourir au couvre-feu et de faire intervenir les forces armées.

Elles réclament l’abandon des mesures d’exception entrées en vigueur, insistant sur « le retour des militaires dans leurs casernes ».

Quelque 20.000 soldats et policiers ont en effet été déployés et c’est la première fois que l’armée patrouille dans les rues depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).

Les puissants syndicats des mines de cuivre – dont le Chili est premier producteur mondial –, le personnel du secteur de la santé et les employés des ports ont rejoint le mouvement.

Un virage social

L’annonce d’une hausse de 3,75 % du prix du ticket de métro – suspendue depuis – a provoqué vendredi les premières manifestations, devenues ensuite un mouvement social majeur nourri par le ressentiment face à la situation socio-économique et aux inégalités dans ce pays de 18 millions d’habitants.

Pour sortir de la crise, le chef de l’Etat a pris mardi un virage social, à l’issue d’une réunion avec les forces politiques à laquelle le Parti socialiste, le principal parti de l’opposition, et d’autres formations de gauche ont toutefois refusé de participer.

M. Piñera s’est ainsi prononcé en faveur de l’augmentation de 20 % du minimum retraite, du gel des tarifs de l’électricité et d’une hausse du salaire minimum. Il a également évoqué la réduction des rémunérations des parlementaires et des hauts fonctionnaires, de pair avec la baisse du nombre des sièges au Parlement et une limitation du nombre de leurs mandats successifs.

 

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