Conner Rousseau, nouvel espoir des socialistes flamands

Matekes ! » (« Les potes ! »), on vient d’apprendre que Conner et moi avons été élus à la présidence du SP.A. » C’est par une courte story sur Instagram que Conner Rousseau a confirmé qu’il prenait les rênes du parti socialiste flamand, en compagnie de sa colistière Funda Oru. Il a fallu attendre quelques minutes pour qu’une bonne vieille dépêche nous apprenne que 72 % des militants avaient coché le nom du candidat qui fêtera ses 27 ans la semaine prochaine. [scald=27241346:sdl_editor_representation] Un parti en quête de renouveau Nouveau président et donc nouveau style pour un parti clairement en quête de… renouveau. Certains souriaient encore cet été à l’évocation du nom de Rousseau comme président mais sa nomination, en tant que chef de groupe au parlement flamand, alors qu’il était entré en politique depuis moins d’un an, était un premier gros indice. Il faut dire que @kingconnah, son surnom sur les réseaux sociaux, avait le soutien du président sortant John Crombez. Il l’a lui même recruté pour mener la dernière campagne en ligne du SP.A. Si, à l’époque, Conner Roussau avait su redynamiser, en partie, l’image du parti, cela n’a pas été suffisant pour que les socialistes relèvent la tête dans les urnes. Ils ne pèsent désormais plus que 10 % des voix (contre 14 % en 2014) en Flandre. Au niveau régional, ils ont d’ailleurs été relégués dans l’opposition pour cinq années supplémentaires. Pas contre la N-VA mais… Côté fédéral, c’est moins clair. Conner Rousseau nous confiait cet été qu’il n’avait aucune objection de principe à travailler avec la N-VA, même si les propos de personnalités comme Theo Francken n’étaient pas sa tasse de thé. « Je ne ferme pas la porte à la N-VA. Une participation à un gouvernement se décide en fonction du fond. Si l’accord donne la possibilité au SP.A de faire une différence au niveau social mais aussi sur le climat ou des soins de santé par exemple, alors pourquoi pas ? Et puis, ce n’est pas non plus le Vlaams Belang. On ne va pas refuser de discuter avec les nationalistes par principe. Sinon, on ignore la moitié de la Flandre d’un coup. » Direction l’opposition ? Il nous revient toutefois que sa stratégie pourrait consister à refonder le parti depuis l’opposition. Dans un communiqué, il explique que sa première tâche sera de remettre au point l’organisation interne du parti. « Nous allons mettre en marche différents processus, dans le calme. Les trois premiers mois, je ne ferai pas de grandes déclarations ». Paul Magnette devra donc trouver les arguments pour convaincre Conner Rousseau s’il veut l’embarquer dans son arc-en-ciel ou une autre formule. À ce stade, les deux hommes n’ont jamais eu de rencontre formelle pour discuter de la formation du gouvernement fédéral. En panne, la machine socialiste flamande tente donc un nouveau démarrage avec Conner Rousseau. Un pari sur la jeunesse déjà tenté plusieurs fois ces dernières années, sans réel succès. On notera toutefois que John Crombez a réussi à faire élire une nouvelle génération le 26 mai dernier. Une génération parfaitement incarnée par Rousseau et son premier discours de même pas dix secondes sur Instagram : « Nous avons besoin d’une autre politique, de quelque chose de positif, de nouveau. Nous sommes prêts pour ça ! ». Reste à savoir si les électeurs flamands le sont aussi.

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