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Le Pacte pour un Enseignement d’excellence est la réforme nécessaire en cours pour améliorer les résultats PISA

Thierry Castagne, président de la Fondation pour l’enseignement, livre sa lecture des chiffres des tests PISA de l’OCDE.

Carte blanche - Temps de lecture: 4 min

Prendre la mesure de l’urgence, mais garder le cap de la réforme

Nombreux sont les observateurs de notre système éducatif ayant réagi à la publication des derniers résultats des tests PISA de l’OCDE. Les entreprises ont notamment exprimé un sentiment d’urgence : le défi des compétences constitue désormais la première priorité des employeurs. Les attentes et lacunes à combler sont importantes, notamment en termes d’acquisition des savoirs de base mesurés ici.

Mais que retenir des résultats PISA ? Tout d’abord, les résultats de la FWB, tant pour la lecture, les sciences et les mathématiques, sont inférieurs aux résultats obtenus par les pays voisins - seul le Luxembourg fait moins bien que la FWB. Cependant, ces résultats indiquent aussi que les résultats de tous nos voisins - sans exception - sont en baisse depuis 2015. Seule la FWB se maintient au même niveau, qui demeure cependant insatisfaisant. Deux autres tendances sont à noter : depuis 2000, les résultats de la FWB convergent vers la moyenne des pays de l’OCDE et l’écart entre la FWB et la Flandre s’est considérablement réduit. Serait-il en train de se passer quelque chose en FWB ?

Nous en avons la conviction profonde. Réformer un système scolaire en profondeur est une démarche de longue haleine, sans doute en décalage par rapport à l’urgence vécue par l’entreprise. Il faut tenir compte d’une multiplicité d’objectifs et de défis : améliorer l’acquisition des savoirs et compétences, réduire le redoublement et le décrochage, assurer une meilleure équité et éduquer des citoyens critiques et responsables. Réformer un système scolaire, c’est faire « bouger une montagne » : en FWB, ce sont les pratiques de plus de 100.000 enseignants et 900.000 élèves qui doivent évoluer.

Depuis 2015, l’ensemble de ce système se met progressivement en mouvement. Des milliers d’acteurs (pouvoirs organisateurs, directions, enseignants, parents, élèves) sont mobilisés pour concevoir puis déployer sur le terrain une feuille de route d’amélioration ambitieuse.

Réussir cette transformation majeure nécessite de maintenir l’effort et de garder le cap dans la durée. Il faut continuer à appliquer avec détermination et rigueur les initiatives d’amélioration décidées par les acteurs de l’enseignement tout en réconciliant deux attentes fortes : une réforme durable et en profondeur dont les effets se feront sentir sur le moyen et long terme, et la nécessité d’apporter ensemble des réponses à court terme.

Construire sur les résultats concrets déjà engrangés et poursuivre la feuille de route !

Ressentir les premiers effets à grande échelle du Pacte nécessitera donc encore quelques années. Pourtant, le planning de cette réforme est jusqu’à présent respecté et des avancées majeures ont été engrangées.

Soulignons aussi que pas moins de 350.000 acteurs au sein de plus de 1.600 écoles se sont déjà impliqués dans le dispositif des plans de pilotage qui implique une véritable révolution dans le fonctionnement des établissements. Ce mouvement mérite d’être salué et encouragé. Il s’agit d’un levier majeur de progrès dont nous constaterons les résultats concrets d’ici 3 et 6 ans.

D’autres chantiers du Pacte sont déjà réalisés ou en cours, comme par exemple, l’élaboration de nouveaux référentiels, le renforcement des équipes dans l’enseignement maternel, l’autonomisation du réseau officiel organisé ou encore le renforcement du travail en équipe au sein de la communauté enseignante.

D’autres chantiers sont prévus ces prochains mois, conformément aux engagements pris. C’est notamment le cas de la réforme de l’enseignement qualifiant et de l’alternance écoles-entreprises, pour laquelle des attentes fortes existent.

Anticiper le changement du système grâce à des approches innovantes

Le calendrier du Pacte ne doit certainement pas empêcher les acteurs d’anticiper voire d’accélérer certaines réformes et de travailler ensemble à mettre en œuvre des approches innovantes. Celles-ci pourront s’intégrer dans la feuille de route du Pacte le moment venu et accélérer ainsi la concrétisation de certaines mesures. C’est d’ailleurs ce que font les employeurs de l’école et de l’entreprise réunis dans la Fondation pour l’Enseignement depuis 2013, en partenariat avec de nombreux acteurs. Celle-ci vient d’identifier des priorités claires pour les années à venir.

Pour réussir, il faut garder le cap, marcher d’un bon pas et saisir des opportunités, tout en veillant à avancer tous ensemble.

 

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1 Commentaire

  • Posté par Jaspers Marie, jeudi 9 janvier 2020, 1:47

    En tant que mathématicienne, enseignante qui a analysé de manière fouillée et rigoureuse toutes les questions de maths de tous les tests PISA et qui, par suite, a très bien perçu les problèmes des élèves de FWB tant en maths qu'en français (car les questions de maths aux tests PISA sont rédigées en français),je ne peux comprendre la présomption de Monsieur Castagne sur la capacité du pacte à améliorer les résultats PISA.Monsieur Castagne a été Directeur général d'Agoria Wallonie avant de devenir fin 2018, Administrateur délégué de Technifutur. Il assure depuis le 3 avril 2019 la Présidence de la Fondation pour l'Enseignement.Jamais il n'a été enseignant.Comment peut-il prétendre connaître la réalité du terrain ? Que connaît-il des problèmes concrets quotidiens de notre école actuelle (pas celle d'il y a 6 ans!)? De l'illettrisme presque généralisé dénoncé par de nombreux professeurs d'Universités et aussi par les professeurs du secondaire? De l'inumérisme? A-t-il déjà eu la curiosité de lire des questions des tests PISA, sur Internet?Connaît-il les exigences de ces tests ? Le niveau des items par rapport au programme scolaire? Que connaît-il du comportement des enfants rois qui n'ont que des droits, y compris celui de ne pas respecter les enseignants, de ne pas respecter les horaires,, et plus de devoirs y compris celui d'étudier, de fournir des efforts? Que connaît-il des dramatiques effets des écrans sur les résultats scolaires? Le pacte pourrait-il contrer cette addiction???Dans ces conditions comment peut-il affirmer que le pacte va améliorer les résultats PISA.Je voudrais, d'ailleurs, préciser que l'objectif premier du primaire et du 1° cycle du secondaire ne peut se réduire à du drill pour PISA mais doit assurer une maîtrise des fondamentaux c'est-à-dire lire, rédiger, s'exprimer avec précision, avec des phrases , correctes ,calculer, raisonner et être au minimum capable de faire une règle de trois, capacité tant réclamée par Monsieur De Wasseige! On en est à des années lumière actuellement!.Et , connaissant l'idéologie exprimée par les acteurs du pacte, la nouvelle grille horaire du secondaire qui réduit de 30 % le volume horaire des cours de maths et de français : 4X 45 minutes par semaine au lieu de 5X 50 minutes actuellement, je ne vois pas comment il va pouvoir relever le niveau actuel!

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