ISPPC: le faux ingénieur est finalement licencié
Épilogue de la saga de l’usurpation de diplôme à l’intercommunale de santé publique du pays de Charleroi (ISPPC). Un huissier a notifié son préavis à l’intéressé.

Le bureau exécutif de l’Intercommunale de Santé Publique du Pays de Charleroi (ISPPC) a validé la procédure de licenciement immédiat de l’ancien responsable des régies techniques, qui occupait depuis 2018 une fonction de directeur de manière indue : l’intéressé s’est vu notifier son préavis par voie d’huissier.
La faute grave est invoquée : il avait fait usage d’un faux diplôme d’ingénieur industriel lors de son recrutement en 2011, ce qu’il conteste. Comme cela a été rapporté au conseil d’administration, il prétend en effet ne pas être l’auteur de ce faux. Le document aurait été glissé à son insu dans son dossier d’embauche.
S’agissant d’une infraction pénale, le parquet de Charleroi n’en a pas moins ouvert une information judiciaire, à côté de l’instruction pour corruption et prise d’intérêts qui touche la même personne. « Notre devoir est de protéger notre institution publique », indique le président du comité de direction de l’ISPPC Michel Dorigatti. Le faux ingénieur a été invité à ne plus se présenter sur son lieu de travail, mais aussi à remettre la voiture de fonction à son employeur, ainsi que tous les autres équipements mis à sa disposition.
Victime d’une imposture
Pour les dommages que son comportement aurait pu causer à l’intercommunale, celle-ci va consulter ses avocats. L’opportunité d’ouvrir des actions en récupération sera alors examinée. L’ISPPC se dit victime d’une imposture. Comme le rappelle Michel Dorigatti, « nous avons effectué les vérifications ad hoc dès que nous avons eu connaissance de possibles falsifications. » De fait : interrogé sur l’authenticité du diplôme, l’institut supérieur industriel de promotion sociale du Hainaut en avait confirmé l’existence en mars avant de se rétracter six mois plus tard.
Dans ce cadre, le député provincial Éric Massin (PS) en charge de l’Enseignement supérieur a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative pour clarifier l’imbroglio. L’intercommunale insiste : « à aucun moment le directeur congédié n’a mis en péril la vie de patients ou de membres du personnel. Chacune de ses décisions a été validée par d’autres ingénieurs, dont le chef du département technique. »
Dans les métiers de la santé, une falsification de diplôme est impossible. Pour exercer son activité, chaque professionnel (médecin, kiné, dentiste, infirmier(e), etc.) doit en effet disposer d’un numéro Inami. L’existence de cet agrément est toujours contrôlée.
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"De fait : interrogé sur l’authenticité du diplôme, l’institut supérieur industriel de promotion sociale du Hainaut en avait confirmé l’existence en mars avant de se rétracter six mois plus tard." -> comment l'école en question peut se tromper sur une chose aussi importante que la délivrance d'un diplôme ????
Il devrait en être ainsi egalement pour les ingénieurs industriels ( c'est mon cas ) et civils. Un numéro d'agrément a exercer le metier d'ingénieur.
On n'en finira plus alors avec les formalités administratives. Il suffit de contacter l'école ou l'unif et d'obtenir la certitude de la validité du diplôme.