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Pecha Kucha ou l’art de convaincre en 6 minutes 40

De la rhétorique athénienne aux pitchs des start-up, la prise de parole en public reste un exercice périlleux. Et si vous n’aviez que 20 fois 20 secondes pour partager vos idées, présenter votre projet et convaincre les investisseurs ? C’est le principe d’une méthode venue du Japon : le Pecha Kucha.  
Temps de lecture: 3 min

Vous rappelez-vous de cette ennuyeuse conférence pendant laquelle l’orateur lisait platement des slides remplis de texte ? Impossible, vous vous êtes endormi ! Grâce au Pecha Kucha, un format de présentation extrêmement cadré, cela ne risque plus d’arriver. L’idée ? Vous disposez de 6 minutes 40 pour transmettre oralement votre message, avec pour support le défilement de 20 diapositives de 20 secondes chacune, idéalement sans effets de transition. Une « contrainte » rhétorique imaginée par le Cabinet d’architecture Klein Dytham à Tokyo en 2003. 

Des origines nippones au succès mondial 

Le Pecha Kucha, qui signifie « bavardage » en japonais, s’est popularisé dans les milieux créatifs tokyoïtes des années 2000, sous la forme de soirées d'échanges et de rencontres interdisciplinaires. A cheval entre speed dating, jam session et séance d'impro, ce format concis permet de partager des projets, des idées ou des réalisations, tout en gardant le public en haleine.  

« Grâce au bouche-à-oreille, d’autres initiatives ont fleuri », explique Alok Nandi, Creative director et véritable précurseur, puisqu’il est à l’origine de la première Pecha Kucha night bruxelloise en 2007. « Une expérience unique pour rassembler des créatifs passionnés et comprendre ce qui se passe sur le terrain de la création. » Depuis, le phénomène a « contaminé » un millier de villes à travers le monde, notamment à Bruxelles, où une soixantaine d’éditions a déjà été organisée. 

Pas de blabla, mais de la tchatche 

La capacité de concentration du public est limitée. Pour capter son attention, il est crucial d’aller to the point, de raconter une histoire et de susciter un impact visuel. « Ce sont les atouts majeurs de Pecha Kucha. Si les gens s’ennuient malgré tout, cela ne dure que 400 secondes et on passe au suivant », précise Alok Nandi. Concision, créativité et dynamisme, des vertus qui ont séduit des professionnels de tous les horizons.  

« Nous l’utilisons régulièrement auprès de nos clients », raconte Sacha Waedemon, CEO de Digital Advice Group, spécialiste de la transformation digitale. « Nous arrivons à faire passer un message complexe d’une façon simple et inspirante. Il faut aller à l’essentiel, alors cela nous force à structurer nos idées et bien choisir nos mots et nos illustrations. Des éléments qui renforcent l’impact de la communication. »  

Une histoire, des images et du rythme 

« La simplicité est la sophistication suprême », a écrit Léonard De Vinci. Le Pecha Kucha n’y échappe pas. « Un Pecha Kucha efficace demande 8 à 10 heures de travail en amont », affirme Alok Nandi. La première étape ? Préparer sa communication orale : identifier les idées clés, développer un point de vue, construire un fil narratif, etc. Le choix des images — originales, percutantes et éclairantes — est également fondamental.  

« La voix doit accompagner l’auditoire dans un voyage à travers les visuels. Si le public tend l’oreille et arrive à se projeter, le pari est gagné ! », explique Sacha Waedemon. Le son, l’image, mais aussi le tempo, puisque les slides défilent automatiquement au rythme des 20 secondes. L’orateur doit donc se sentir à l’aise pour adopter le ton et le débit adéquat. Trêve de paroles, place à la pratique. 

 

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