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Le « social » deviendrait-il à la mode dans l’entreprise

Le modèle américain pourrait être en train de basculer vers un système plus respectueux des priorités personnelles et familiales des travailleurs, surtout dans le privé et dans certains états considérés plus progressistes comme la Californie.
Temps de lecture: 4 min

C’est bien connu, le mot « social » a toujours eu une mauvaise connotation aux Etats-Unis où la majorité libérale voit d’un mauvais œil l’influence de l’Est et en particulier de certains pays d’Europe où soi-disant « tout le monde reçoit tout sans faire aucun effort ». Mais les choses pourraient changer.

En appliquant le salaire minimum à 15$ de l’heure à tous ses 250.000 travailleurs qu’ils soient employés à plein ou temps partiel ou encore pour ses saisonniers, Amazon a lancé un pavé dans la marre de tous les autres GAFAN qui seront bien obligés tôt ou tard de s’ajuster eux aussi, si ce n’est déjà fait. Mais l’entreprise de Jeff Bezos est allée encore plus loin en proposant jusqu’à vingt semaines de congé parental payé en cas de naissance ou d’adoption copiant les quatre mois déjà proposés aux employés de Facebook. https://www.usatoday.com/story/money/business/2018/10/02/amazon-minimum-wage-increase-15-all-its-employees/1495473002/

Chez Facebook justement, on propose même une prime appelée « Baby Cash ». Le principe est assez simple : les employés reçoivent 4000$ de crédit pour couvrir les coûts liés à la naissance de bébé. Ce genre de bénéfices est finalement exceptionnel et réservé aux employés et cadres de grandes multinationales. Aux USA, 94% des employés bénéficiant de bas salaires n’ont pas accès à des congés parentaux payés et un quart des femmes retournent à leur bureau 10 jours après leur accouchement donc le progrès a encore du chemin à parcourir.

Quand on parle de progrès, dans un état comme la Californie où le coût de la vie est de loin le plus élevé des USA, la question du logement et de l’accessibilité à la location ou à la propriété est un thème central. Le constat est clair : au niveau national 34% des millennials vivent encore au sein du cocon familial. Mais encore plus flagrant, dans la région de Los Angeles, 97% des revenus des millennials passent dans les frais de logement. Ce qui rend la vie complètement stressante et pousse les jeunes à se tourner massivement vers des colocations et parfois pendant de longues années avant de pouvoir opter pour un autre style de vie. https://capitalandmain.com/why-many-millennials-still-live-at-home-1003

Et la retraite dans tout cela ? Dans un pays hyper libéral où le taux de chômage stagne en- dessous de 4%, la couverture sociale et les ressources nécessaires pour vivre après une carrière sont des sujets essentiels. Il faut déjà comprendre que pour obtenir des avantages sociaux minimum lorsqu’on arrête de travailler, il faudra avoir « cotisé » pendant 10 années et donc avoir travaillé pendant une décennie. Vous n’avez pas cela en stock ? Vous n’avez jamais eu d’emploi, car votre conjoint(e) subvenait à vos besoins? Tant pis pour vous, pas de couverture de prévue. Mais le plus grand risque vient des travailleurs indépendants qui eux ne cotisent pas du tout pour cette couverture et qui doivent s’autodiscipliner pour s’assurer des jours tranquilles. Et c’est là où le bât blesse. Dans une étude récente menée auprès de travailleurs freelance, il apparaît que 40% des questionnés épargnent seulement 5% ou moins de leurs revenus et que la moitié d’entre eux vont même jusqu’à ne rien garder et tout dépenser. D’abord parce qu’ils le doivent vu le coût de la vie, mais aussi car ils ne voient pas l’intérêt direct de s’inscrire dans une démarche d’épargne pour leurs vieux jours.
https://www.fastcompany.com/90243884/the-freelance-retirement-crisis-no-one-is-talking-about

Le modèle social est un sujet en perpétuelle évolution et ne saurait se résumer uniquement aux choix politiques et sociétaux de nos dirigeants. Le mieux à faire qu’on soit du côté ouest ou est, c’est de planifier sa vie professionnelle comme un véritable chef d’entreprise afin de ne pas se laisser emporter par l’augmentation du coût de la vie et des imprévus que l’on pourrait subir tout au long de sa carrière.

 

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