Faut-il forcément apprendre à coder pour trouver un boulot ?

Ecole 19, BeCode, Molengeek, Le Wagon... Les formations au coding fleurissent un peu partout en Belgique, toutes basées sur un même principe : la diversité. Aucun prérequis à l’entrée, les étudiants ont tous un parcours différent. Mais, évidemment, un objectif commun : maximiser leurs chances sur le marché du travail. Et ça marche ! Qu’ils intègrent une entreprise existante ou qu’ils créent leur propre société, à la sortie, plus de 80% des étudiants (en fonction des écoles) trouvent un travail.
Pas que dans l’IT
Transformation digitale oblige, de plus en plus de métiers sont aujourd’hui concernés par le coding. Et pas que dans les services IT. Qui n’a pas entendu parler des robots recruteurs ? “Dans les ressources humaines, il y a énormément de potentiel, reconnaît Stephan Salberter, directeur de l’Ecole 19. Ça peut être aussi dans la gamification, l'algorithmie, le pricing, l'Internet of things, les objets connectés, etc. Aujourd’hui, on a besoin de développement informatique dans tous les domaines qui doivent se transformer.”
Une logique plus qu’un langage
Et quand bien même la personne n'a acune intention de devenir développeur, l’apprentissage du code reste une ligne de plus sur le CV. Une ligne qui prend une importance croissante, jusque dans les postes à responsabilités. De plus en plus de managers s’inscrivent au bootcamp du Wagon à Bruxelles.
"Ils ont des difficultés pour communiquer avec l'équipe de développement parce qu'ils ne se rendent pas toujours compte de ce que cette dernière demande, de ce qu’est une deadline raisonnable, de ce que ça implique de changer telle ou telle chose dans le produit. Comprendre les aide à mieux gérer leur équipe”, explique Ana Seré, la gérante.
Comment apprendre à programmer, Leo – TechMaker
L’apprentissage du code aide donc à comprendre, mais aussi à raisonner d’après Pierre-Antoine Delnatte, directeur du campus BeCode à Liège : “La base du code, c'est un esprit logique, c'est résoudre des problèmes logiques. On leur apprend à apprendre. C'est une compétence qui est demander un petit peu partout.”
Doit-on donc tous devenir codeurs ?
Certainement pas ! “Nous formons quand même des développeurs informatiques”, rappelle Pierre-Antoine Delnatte. Certaines professions, dans la petite enfance ou l’aide à la personne par exemple, doivent rester du domaine de l’humain.
Et surtout, d’après Laurent Alexandre, auteur de La Guerre des intelligences, “ce n’est pas parce qu’une technologie est ubiquitaire que tout le monde doit s’y former. (…) Le code informatique bas de gamme sera entièrement automatisé grâce à l’intelligence artificielle, qui sera quasi gratuite.”
Et en attendant ? En attendant, 15 à 20.000 jobs de développeurs seraient aujourd’hui disponibles en Belgique. “Certaines choses seront programmées par des machines, mais on en est encore loin, et ces machines, il faudra bien les programmer”, conclut la gérante du Wagon.
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