Comment un Belge a réussi à mobiliser la Terre entière

Vous avez créé le #10wastechallenge, comment cela s’est-il fait ?
Si mes souvenirs sont bons, c’était en mars 2019, après mon retour de Thaïlande. Le constat est assez simple et frappant. Sur toutes les plages, peu importe la destination, il y a une quantité de déchets incroyable. Et je ressentais cette fois un grand sentiment de malaise. Je me suis dit que j’allais lancer un petit défi, mais sans prétention, juste pour le côté ludique.
J’ai mis quelques posts où je prenais 10 minutes pour ramasser des déchets et puis… d’autres personnes ont commencé à le faire, dans ma région d’abord et de fil en aiguille, plus de pays, et la planète entière ! Cela s’auto-fédère, il peut y avoir une période un peu creuse, une période bien plus intense ensuite. Avec le 10wastechallenge, on travaille sur ce que j’appelle le « narcissisme positif ». En dix minutes, on peut faire pas mal de choses. C’est incroyable tout ce qu’on peut ramasser.
Ramasser des déchets est une première très bonne étape, mais ensuite ?
Nous ne sommes pas naïfs, ramasser des déchets n’est pas la seule et unique chose à faire. Au début, c’était un simple challenge, et aujourd’hui cela a pris beaucoup d’ampleur. On travaille sur la partie émergée, en amont. Si on élimine l’incitant, les gens feront plus attention. Quand on se balade en forêt et qu’il y a plein de déchets partout, cela incite à en jeter aussi. Quand c’est bien plus propre, c’est différent.
10 minutes dans une journée, cela permet de faire pas mal de choses. Et c’est comme cela qu’on peut changer les mentalités. Je vois les jeunes générations qui prennent cela aujourd’hui comme un jeu et ramassent les déchets sur leur trajet. J’entends pas mal de parents qui me disent qu’ils font ça automatiquement maintenant. Derrière cela, on veut faire plus car le but n’était pas de faire le « buzz » et d’être oublié ensuite.
Ces prochaines étapes, qu’est-ce que ça peut être ?
On travaille en ce moment là-dessus. On essaie de créer des liens avec les universités, comme avec l’université de Mons, les experts scientifiques. Il y aussi une idée de label, la mise au point d’une charte, comment on pourrait imbriquer tout cela. Et pourquoi ne pas faire des challenges inter-sociétés pour stimuler le ramassage de déchets et d’autres choses ? Nous sommes en plein réflexion.
C’est un mouvement qui est né des réseaux sociaux, il s’est construit sur quelque chose qui n’était pas planifié. Je suis en tout cas parfaitement convaincu qu’on peut arriver à une planète propre. Ce n’est pas une utopie, c’est une question de temps. Les mentalités changent, de plus en plus de gens réfléchissent à leur manière de consommer et les entreprises s’y mettent aussi. Même s’il y a une réalité business derrière, tout le monde se réinvente.
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