Il occupe une place à part dans le monde très concurrentiel des smartphones : le Fairphone. Créé en 2013, par la société néerlandaise du même nom, ce smartphone se distingue par l’ambition qu’il affiche : être écologiquement mais aussi socialement plus responsable. Comment ? En essayant de se mêler de ce qui se passe dans les mines et usines d’où proviennent les pièces qui composent la troisième génération de leur smartphone.
« Pour le fabriquer, nous nous approvisionnons en matériaux de manière équitable, traçable et responsable. Nos huit matériaux principaux sont : le cobalt, le cuivre, l'or, le lithium, le néodyme, le plastique, l'étain et le tungstène. Nous essayons de nous procurer 40 % du poids de ces matériaux auprès de sources durables tout en soutenant de meilleures conditions pour les travailleurs des mines et leurs communautés mais aussi en collectant les déchets électroniques. 50 % du plastique utilisé dans les modules provient de sources recyclées et, dans l'ensemble, 11 % du plastique de l'ensemble du téléphone provient des mêmes sources. 50 % du tungstène utilisé est également issu du recyclage tout comme 70 % du cuivre du PCB (NDRL : le circuit imprimé du téléphone) », développe Bas van Abel, fondateur de Fairphone.
Des composants remplaçables individuellement
La singularité de ce smartphone plus « vert » réside également dans sa conception modulaire. « Notre téléphone est entièrement démontable. Cela signifie que tout le monde peut effectuer lui-même n’importe quelle réparation de base et changer l’un ou l’autre composant du téléphone qui serait tombé en panne. Ce qui prolonge considérablement la durée de vie de l’appareil », affirme Bas van Abel. De quoi contrer l’obsolescence programmée des smartphones aux pièces, aujourd’hui, presque entièrement soudées entre elles. Batterie, appareil photo ou autre prise mini-jack de l’appareil peuvent être remplacés en un rien de temps, moyennant quelques coups de tournevis.
200.000 smartphones vendus
Le Fairphone ne représente encore qu’une très petite part du marché des téléphones, avec 200.000 appareils vendus actuellement. Il commencerait néanmoins à séduire de plus en plus, en particulier les jeunes soucieux de l’environnement à l’image de Jean, 25 ans. « Le Fairphone est une belle avancée dans ce qui reste une industrie hyper polluante. Ils proposent un produit où 40 % de l'origine des composants est traçable et éthique, ce qui est énorme pour l'industrie. Et puis surtout, il a un potentiel de durée de vie d'au moins 5 ans grâce à sa modularité. Contrairement à la plupart des constructeurs actuels qui font en sorte que quand tu dois remplacer une pièce tu dois limite racheter un téléphone, ici toutes les pièces sont remplaçables individuellement. Ta batterie commence à être moins performante ? Tu remplaces juste ta batterie. Tu veux une caméra frontale qui a plus de qualité ? Dès que Fairphone sort une version améliorée de cette caméra, tu peux la remplacer ». Côté prix, comptez 450 euros pour ce smartphone de milieu de gamme. « Ce n’est peut-être pas donné mais ce prix est largement amorti après 5 ans quand on le compare au montant investi par les gens en général dans un téléphone sur la même période », estime Jean.
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