Restez bien chez vous: home safe home
La courbe d’apprentissage des Belges durant cette crise du coronavirus semble suivre celle des contaminations grâce à la gradation des mesures prises depuis dix jours.


« C’est tout un pays qui doit s’allier dans cette épreuve » : l’appel à l’unité de la Première ministre Sophie Wilmès a été prononcé ce mardi devant un Parlement quasi vide. Tout est historique désormais et continue à paraître surréaliste, à l’image de la photo du Roi et des membres du gouvernement de plein exercice répartis sur les escaliers du palais royal à grande distance l’un de l’autre. « On dirait un tableau de Magritte », tweetait un député wallon. Eh oui. Comme si soudain notre réel rattrapait notre imaginaire.
Une image d’unité
Et donc maintenant, nous passons au « confinement strict ». Cela devrait se faire dans le calme. La courbe d’apprentissage des Belges semble suivre celle des contaminations grâce à la gradation des mesures prises depuis dix jours et à l’effort pédagogique inlassable des épidémiologistes. Et ce mardi soir, le politique a fait le job, sans grandiloquence inutile, en annonçant à nouveau des décisions claires, cadrées et en donnant l’image de l’unité.
L’économiste belge Paul De Grauwe confiait hier sur Twitter s’être enfui de Grande-Bretagne où il enseigne en raison d’une gestion extrêmement chaotique de la crise sanitaire : « Je me sens plus en sécurité en Belgique. »
Mesures graduelles et sévères
Avec des mesures graduelles et sévères, avec un système hospitalier parmi les meilleurs et les plus accessibles d’Europe, avec des corps intermédiaires – maisons de repos, écoles, universités, etc. – et des professionnels dans nombre de secteurs qui prennent plus que leurs responsabilités, les Belges peuvent être à la fois inquiets du coronavirus, mais rassurés d’être dans leur pays pour y faire face. Bien mieux qu’aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne où des gouvernements laissent leurs citoyens s’immuniser tout seuls, ou mourir.
« Main dans la main »
« Nous allons combattre cette crise main dans la main », déclarait encore hier la Première ministre. C’est vrai pour les citoyens comme pour les scientifiques. Commentant la découverte cruciale d’un nouveau système de diagnostic par des chercheurs de l’UNamur, l’épidémiologiste Marius Gilbert retrouvait soudain le sourire sur le plateau de la RTBF : « Cela montre un état d’esprit. La KUL a contacté les chercheurs de Namur pour qu’ils l’aident à trouver une solution au manque de tests. Ce qu’ils ont fait. » Certains hommes politiques, sur le banc de touche de la crise ou planqués derrière leurs smartphones, feraient bien d’en prendre de la graine.
Les recherches dans les labos progressent, le travail du personnel médical dans les hôpitaux et sur le terrain est efficace, la contamination semble maîtrisée en Chine : autant de signes qui montrent qu’il y aura une fin à ce fléau.
Interdiction de rassemblements, sorties limitées à l’essentiel : il va falloir être courageux. Ce ne sera pas facile car ce sera long. Personne n’est Superman ou Wonder Woman, c’est pourquoi il est crucial, là où nous sommes, de vérifier que « l’autre » n’a pas besoin d’un encouragement, d’une attention ou d’un coup de fil.
Un journal est aussi un compagnon de vie. « Le Soir » et ses journalistes seront à vos côtés tout au long de ce confinement pour vous aider à traverser cette épreuve. Vous ne serez pas seuls : nous serons là.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
Pitié! Remplacez le terme "distanciation sociale" (ou pire encore de "social distancing") par "distance physique" ou distance de sécurité". Il est possible que les deux premiers termes soient intuitivement très compréhensibles pour les anglophones, mais ils ne "parlent" absolument pas aux francophones. La communication doit être claire: elle ne le sera vraiment que si on parle aux gens dans leur langue. Traduisez correctement, non par souci d'académisme mais par volonté didactique.
L'expression « mouton de Panurge » désigne un suiveur : une personne qui imite sans se poser de questions, qui suit instinctivement ce que fait le plus grand nombre et se fond dans un mouvement collectif sans exercer son esprit critique ni seulement faire preuve de l'intelligence qu'on peut espérer d'un être humain.
"Coronavirus: les activités en plein air peuvent bien avoir lieu en famille. Sophie Wilmès s’est trompée lors de la conférence de presse". OK. "Restez bien chez vous: home safe home". Re-OK. Pour la logique et la carté, on appelle qui? Je vous épargne le copyright...