Rachid Benzine: «Des larmes viennent me rappeler que d’autres voix existent pour dire le monde»
Rachid Benzine est islamologue, essayiste, enseignant, chercheur, dramaturge et écrivain. Depuis mardi, et l’entrée en confinement de la France, il publie sur sa page Facebook un journal, une fiction : « Je suis quand même pas parano ».

Le confinement est d’abord une rupture. Rupture avec la frénésie du quotidien et rupture avec les relations sociales. Celles qui permettent qu’on voie les gens en vrai, de près, qu’on les touche comme pour s’assurer qu’ils existent réellement dans notre monde de virtualité. Et puis qu’on les serre contre soi. Qu’on les respire. Mais le confinement n’est pas que rupture. Il est aussi redécouverte. De nos proches avec lesquels on est confinés. Et auxquels on ne prête jamais assez attention. Et redécouverte de notre domicile. Celui qu’on ne regarde plus. Dans lequel les automatismes ont remplacé la conscience et le goût pour l’ordinaire, le banal, l’anodin, le futile, l’insignifiant. Et redécouverte du temps que l’on regarde passer, de l’ennui, de l’errance cérébrale sans but.

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir1 Commentaire
Rachid Benzine est à ce point bouleversé qu'il en a retrouvé la foi. En voyant des femmes se livrer à des invocations traditionnelles dans le sud du Maroc. Prières qu'il avait presque oubliées, la lumière se fait, le mythe prométhéen est renversé. Suis moins convaincu que lui. Le mythe prométhéen rayonne d'une étrange pâleur depuis Hiroshima et Dieu resta silencieux devant la Shoah. Le covid-19 n'est que bien peu de chose au regard de l'histoire.