Carnet de bord d’un urgentiste: «En fait, les urgentistes aiment ce type de situation»
Chaque jour, un membre du corps médical revient sur sa journée de lutte contre le coronavirus. Alexandre Ghuysen, chef de service associé aux Urgences du CHU de Liège, raconte.


L’activité a bien augmenté ces deux derniers jours. En nombre, ça augmente forcément. Mais surtout en sévérité : on voit arriver des cas plus lourds à prendre en charge. Pour la première fois, on a dû utiliser la salle de réanimation du « village » (le nom donné au parking du CHU qui a été transformé en poste avancé pour traiter les urgences Covid-19, NDLR). Mais c’est surtout la charge de travail sur les patients aux soins intensifs qui augmente considérablement. C’est en train de poser des questions organisationnelles. Car une fois que les patients sont admis aux soins intensifs, ils y restent trois semaines, voire un mois. C’est ce qui ressort de l’analyse des cas chinois. La charge de travail va donc devenir de plus en plus lourde. Considérable, même. Ce sont des patients qu’il faudra ventiler très longtemps. On a déjà une vingtaine de patients sous respirateur, si on en remet deux de plus chaque jour, ça va devenir tendu…

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Si les patients restent des semaines en réa c'est soit que le traitement par hydroxychloroquine est un canular et ne fonctionne pas, soit qu'il n'est pas administré. Quoi qu'il en soit, j'aimerais connaître la réponse des services de santé belges, car ce traitement a été utilisé en Chine, France, Italie et probablement d'autres pays, avec, d'après les dires des médecins qui l'ont administré, une efficacité remarquable. Qu'en est-il?
Pour s’assurer que l’info circule correctement, celui qui reçoit le message doit le répéter. Si je dis à l’infirmière : « un milligramme d’adré » ; elle me répond « un milligramme d’adré injecté ». Et je conclus par « OK ». Ça peut paraître militaire, mais ça fait partie des codes. Et ça permet d’éviter de nombreuses erreurs. Cela n'a rien de militaire, c'est pratiqué avec bonheur dans la répétition croisée des check list en aviation entre pilote et copilote dans le cadre du Crew Resource Management qui a permis d'éviter bien d'erreurs primaires !