« Résister à la rhétorique guerrière au temps du coronavirus »
La guerre est toujours rendue possible par certaines « opérations magiques », qui en passent par les déclarations et plus généralement par le langage, selon les philosophes Déborah Brosteaux et Juliette Lafosse. De quoi, dès lors, se méfier radicalement des métaphores, poursuivent-elles.
![Image=d-20200317-GFJHTQ_high[1]](/sites/default/files/dpistyles_v2/ls_16_9_864w/2020/04/08/node_293181/27496789/public/2020/04/08/B9723163414Z.1_20200408122546_000+GRFFROE9J.1-0.jpg?itok=x32Q-kTl1586351297)
A en croire une rhétorique ambiante qui point sans cesse dans les discours médiatiques, les déclarations officielles et les conversations quotidiennes, nous serions « en guerre contre le coronavirus ». Lorsqu’on essaye de saisir, en ralentissant un peu, « ce que cela signifie » au juste, la guerre faite à un virus, on ne rencontre rien d’autre qu’associations vagues, pathos et contresens historiques. Rien qui ne permette de qualifier la gestion d’une épidémie comme état de guerre, rien qui ne permette d’identifier un virus en tant qu’« ennemi ». Étant entendu que la guerre désigne des situations de violence organisée, codifiée, qui résultent d’intentions, d’affrontements entre ennemis doués de volonté et de stratégie. Ce qu’on rencontre ici, c’est avant tout un usage métaphorique de la guerre, mais qu’on viendrait plaquer littéralement sur la réalité, nous empêchant alors de la penser sans la déformer.

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