Financement monétaire, annulation de dette,...: le coronavirus met à mal les certitudes des économistes
Face à la crise, on voit fleurir des idées qui eussent été jugées « folles » il y a quelques mois à peine. La crise du coronavirus renverse les totems des économistes et des banquiers centraux. Pour de bon ?


Jeudi, la Banque d’Angleterre a carrément brisé un tabou, annonçant qu’elle financerait directement le Trésor britannique. Après ça, autant jeter au feu la majorité des manuels de théorie monétaire publiés depuis trente ou quarante ans !
La crise, en effet, remet en question la plupart des dogmes budgétaires et monétaires ; et l’on voit fleurir des idées qui eussent été jugées « folles » il y a quelques mois à peine : suspension des règles budgétaires, annulation partielle des dettes publiques ou financement monétaire des investissements requis par la transition énergétique.
Le confinement, qui fait si mal à nos économies, pourrait-il ainsi faire souffler un vent nouveau dans le petit monde feutré des économistes et des banquiers centraux ? Tour d’horizon.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir15 Commentaires
L'émission de monnaie par la banque centrale permet de stimuler la demande lorsque celle-ci est largement inférieure à l'offre - ou le devient suite à un séisme majeur tel que nous le vivons. Elle devrait permettre également, à mon sens, de financer des investissements - mais uniquement si ces investissements sont productifs. Sans doute est-ce le cas des investissements destinés à la transition écologique puisque celle-ci doit permettre de réduire notre facture pétrolière. Mais la création monétaire est un processus qui ne peut se faire sans que l'activité financée conduise directement (ou suffisamment) à créer de une richesse réelle équivalente. Imprimer du papier n'a jamais enrichi personne et l'histoire a montré tragiquement à quel point l'utilisation par l'Etat de la "planche à billets" peut amener à des désastres (Allemagne des années 30, assignats de la Révolution Française...). L'indépendance de la banque centrale vis-à-vis de l'Etat est essentielle pour se préserver de tels excès. Sur ce point je suis en total désaccord avec la théorie "monétaire moderne" telle que décrite dans l'article: la banque centrale ne peut être "le bras" de l'Etat.
Quand on parle de pays pauvres et de pays riches, la meilleure façon de juger consiste à observer les mouvements migratoires. Quand on verra des gens des USA aller chercher leur bonheur à Cuba plutôt que l'inverse Quand on verra des allemands aller en masse vivre en Bulgarie ou en Roumanie plutôt que l'inverse on saura pourquoi. Aujourd'hui la richesse des états ne se mesure plus en tonnes d'or. On compare les Produits Intérieurs. On mesure les transferts d'argent entre pays.
La théorie monétaire moderne, c,a marche tres bien au Zimbawbe, au Venezuela, en Argentine, etc.
Vous avez raison. La planche à billets maniée de façon incontrôlée par des politiciens "bien intentionnés" est à terme cause d'hyper-inflation, effondrement économique, pauvreté extrême et famine. Le Venezuela en est un cas d'école. Le Zimbabwe aussi.
Neo Con Si l'on s'en tient aux théories fumeuses des néo-con (puisque vous vous affublez vous même de ce pseudo aujourd'hui si j'ose dire... bien dévalué), on est reparti pour une crise comparable à celle de 1929 peut-être pire même. Ca vous tente? D'ailleurs, et heureusement, même chez les très "néo-con" british, on ne s'y est pas trompé. On arrive au bout d'un cycle barbare qui dure depuis la fin des années 70 et oui, la crise actuelle est une occasion (en or si j'ose dire) pour enterrer cette sinistre parenthèse. L'économie ne doit pas fonctionner pour elle même, cela n'a aucun sens. Et encore moins pour engraisser jusqu'à l'éclatement les traders. Il faut revenir au financement de la monnaie et de la dette par les Banques centrales et non par les marchés et comme le dit très bien l'article avoir comme angle la stabilité des prix. Du reste, depuis que le Quantitative Easing a pris le relais, cette théorie fumeuse était déjà en soins palliatif.