La Belgique perd trois places au classement de la liberté de la presse (carte interactive)
Cette chute s’explique par les coupes budgétaires prévues au sein de la VRT.

La Belgique se situe à la 12e position du classement annuel mondial de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières (RSF) et publié mardi. Le Plat pays perd trois places par rapport à l’année dernière en raison des coupes budgétaires prévues au sein du service public flamand VRT, qui ont provoqué de nombreuses protestations.
Le gouvernement flamand, emmené par Jan Jambon (N-VA), a prévu des coupes budgétaires dans une série de secteurs. Ces économies toucheront notamment la VRT, qui craint un effort réel de 40 millions d’euros d’ici 2024.
Début décembre, 1.200 personnes avaient participé à la manifestation des membres du personnel de la VRT, une protestation inédite dans le pays. L’action ponctuait une semaine de mobilisation des fonctionnaires des services publics, des syndicats, du secteur culturel et des acteurs de la société civile contre la politique du gouvernement flamand. Ces coupes ont « contribué au recul de trois places (de la Belgique) dans le classement », explique RSF.
L’organisme relève que la situation de la liberté de la presse se détériore en Europe occidentale, « notamment à cause des nouveaux modes de gestion financière de l’audiovisuel public, peu respectueux de la liberté de l’information ». Outre la Belgique, Reporters sans frontières pointe aussi du doigt le Luxembourg, positionné à la 17e place, où « une partie de la rédaction de la radio publique a reproché au gouvernement une ingérence dans sa gouvernance et déclenché une fronde inédite ».
La Hongrie et la Pologne pointées du doigt
Dans le reste de l’Europe, RSF pointe surtout du doigt la Hongrie (89e) où « un tournant autoritaire se confirme » et la Pologne (62e) dont la « mainmise du gouvernement sur la justice » a des conséquences sur les médias.
Les classements de la Bulgarie (111e), du Montenegro (105e) et de l’Albanie (84e) ne sont guère glorieux, RSF mettant en évidence des tentatives d’écarter des journalistes, de les placer en détention ou le harcèlement judiciaire dont ils peuvent faire l’objet. La France perd, elle, deux places, se classant 34e. L’association pointe du doigt les violences des forces de l’ordre ou des manifestants, notamment dans le cadre des protestations des Gilets jaunes.
Les menaces numériques s’accentuent également sur le Vieux Continent. La Norvège, qui mène le classement, n’y échappe pas comme la Finlande (2e). La Suède (4e) et les Pays-Bas (5e) perdent même une place à cause du cyberharcèlement des journalistes. La perte de points de ces pays permet au Danemark de glaner deux rangs, pour venir se placer en 3e position.
L’Europe reste toutefois le continent « le plus favorable à la liberté de la presse », suivi des Amériques, de l’Afrique et de la zone Asie-Pacifique. La zone Europe de l’Est/Asie centrale est avant-dernière tandis que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ferment la marche.
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Posté par Moris gérard, mardi 21 avril 2020, 11:48
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Posté par Poullet Albert, mardi 21 avril 2020, 9:59
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Posté par Stampe Jérôme, mardi 21 avril 2020, 9:20
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Posté par brenes norbert, mardi 21 avril 2020, 8:48
Plus de commentairesOn avait remarqué la perte de la liberté de la presse au nombre de commentaires publiés par les lecteurs...non publiés.
On savait depuis longtemps que les flamands nationalistes ne supportent pas une presse libre qui a un regard lucide et critique sur leurs agissements et leurs magouilles en tout genre, ces gens ont toujours préféré des médias à leurs ordres comme dans les états totalitaires. le journalisme devient alors de la propagande .
Quand on voit comment la presse belge a couvert la crise du coronavirus, on peut s'attendre à ce qu'elle perde des places dans le classement. Plus consensuel à l'égard du gouvernement, tu meurs.
Tous ces classements sont décidément sujets à caution. Qui sont les "experts" qui répondent aux questionnaires et sur quelles bases et par qui sont-ils choisis ? Et le classement inclut-il les sites d'information qui ne font pas l'objet d'impression papier (sans doute pas puisqu'il ne vise que la "presse"). Bon douzième c'est pas mal, mieux que la France, la Grande Bretagne et l'Italie par exemple, ne boudons pas notre plaisir...