Les cinq scénarios du déconfinement
Deux chercheurs de l’UNamur ont étudié différents scénarios de déconfinement. Le seul qui soit réaliste : apprendre à vivre sans s’approcher, pendant des mois.


C’est l’une des questions qui va agiter la semaine. Et les prochains mois. Quelle stratégie la Belgique va-t-elle adopter pour sortir du confinement ? On a bien compris que ce plan de sortie serait long, lent, et progressif. Mais on ne sait toujours pas quels secteurs seront relâchés en premier, ni sous quelles conditions. Un Conseil national de sécurité, programmé vendredi, devrait permettre d’y voir plus clair. Le seul objectif annoncé est d’ouvrir la première vanne le 3 mai prochain.

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir18 Commentaires
Aucune de ces simulations n'est possible parce leurs résultats sont en contradiction avec le principe d'aplatissement de la courbe. L'idée de la distanciation sociale est de ralentir l'épidémie en entravant les ponts entre les groupes de population. Grace à ces mesures, la courbe est montée plus lentement. Le pic a été retardé et abaissé. Par contre, pour faire descendre un pic épidémique viral respiratoire, à défaut de mesures de quarantaine drastique, ça requiert une immunité collective. Le confinement est un facteur de vitesse de la descente, mais le moteur de la descente, c'est l'immunité collective acquise. Les chercheurs de l'UNamur ont dû introduire à la base de leurs simulations des paramètres épidémiologiques contenant une erreur quelque part (sans doute au niveau de la force et de l'intensité de la propagation du virus dans la population) parce que le résultat ne peut pas contredire le principe de l'aplatissement de la courbe. Une deuxième vague épidémique est toujours possible dans l'avenir, comme par exemple l'hiver prochain, mais cette vague-ci est derrière nous. On peut déconfiner le 3 mai, tout en surveillant la situation. Si une deuxième courbe démarre, ce sera un retour du virus, pas la continuation de la vague que nous avons traversée.
Je vous remercie M. Philippe, pour vos éclaircissements qui me semblent corrects. Je suis heureux de voir les réactions suite à ma remarque; elles montrent que le graphe a soit été mal présenté, soit il a été mal interprété. Quand on présente un graphe de cette importance en page 3 du plus grand quotidien francophone de Belgique, il me semble fondamental d'être sûr qu'il est correct et qu'il ne prête pas à confusion ce qui est manifestement le cas. Je doute néanmoins qu'il y ait le moindre rectificatif...
Merci pour votre réponse, Ask Just. Toute la question est là, dans ces chiffres qui ne collent pas à la réalité que je constate. Si les chiffres de l'Inserm que vous citez étaient exacts, compte tenu du type de confinement en vigueur en France, la courbe serait toujours en pleine ascendance.
Pour éviter les malentendus, je voudrais préciser que par le mot "continuation" dans ma dernière phrase je veux dire une relance comme on le voit sur les graphiques de l'UNamur. Bien sûr qu'un déconfinement prématuré allongerait la courbe en ralentissant la descente.
Je ne vous suis pas. D'après une projection publiée ce jour par l'Inserm, seuls 5 à 6% de la population française aura contracté le virus le 11 Mai. On semble donc très très loin des 70% nécessaires à l'immunité collective. Imaginer que le gros de la vague est dernière nous et qu'on peut déconfiner sans contrôle semble donc fort illusoire. Des aller-retours entre déconfinement total et reconfinement drastique seront moins gérables, notamment pour l'économie, qu'un déconfinement bien suivi