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Coronavirus: une étude préliminaire peu probante sur l’hydroxychloroquine aux États-Unis

L’hydroxychloroquine est l’un des traitements utilisés dans plusieurs pays en urgence sur les cas graves.

Temps de lecture: 2 min

L’hydroxychloroquine n’a pas semblé améliorer le sort de malades américains du Covid-19, selon une étude relativement grande menée a posteriori sur ce médicament administré dans le monde entier, mais dont l’efficacité reste à confirmer ou infirmer rigoureusement.

L’étude préliminaire, rendue publique mardi par ses auteurs avant d’avoir été évaluée par le comité de lecture d’une revue médicale, porte sur 368 patients du réseau des hôpitaux publics pour anciens combattants américains, et qui sont soit morts, soit sortis d’hospitalisation avant le 11 avril.

Les auteurs ont analysé a posteriori les dossiers médicaux de ces patients, qu’ils ont groupés en trois ensembles afin de les comparer : ceux traités avec de l’hydroxychloroquine seule (HC) ; ceux qui ont eu le cocktail hydroxychloroquine-azithromycine (un antibiotique) promu notamment par le médecin français Didier Raoult ; et ceux qui n’ont jamais reçu d’hydroxychloroquine.

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La proportion de patients décédés était la plus forte dans le groupe hydroxychloroquine seule (28 %), comparé au groupe cocktail (22 %) et au groupe sans HC (11 %).

Une conclusion « trompeuse »

Mais cette conclusion peut être trompeuse car le groupe de malades n’ayant reçu que de l’hydroxychloroquine était, au départ, plus malade et plus à risque que les deux autres groupes : il contenait plus de fumeurs et de personnes ayant du diabète ou des antécédents cardiovasculaires et pulmonaires.

Les auteurs ont corrigé statistiquement ce déséquilibre initial, et observé que « le risque accru de mortalité dans le groupe hydroxychloroquine-seule persistait ».

La spécificité des patients traités doit en outre conduire à la prudence sur toute généralisation à une population entière.

Les patients étudiés étaient tous des hommes, en majorité noirs, une population plus durement frappée par l’épidémie aux États-Unis. L’âge médian était avancé : plus de 65 ans.

L’hydroxychloroquine est l’un des traitements utilisés dans de multiples pays en urgence sur les cas graves de Covid-19, mais une controverse existe sur son impact.

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L’idéal, scientifiquement, consiste à réaliser un essai clinique randomisé, où des groupes de malades comparables suivraient différents traitements, de façon aléatoire.

De tels essais à grande échelle sont en cours, notamment l’essai européen Discovery, mais leurs résultats ne sont pas encore connus.

En attendant, les médecins expérimentent les molécules et traitements. Les chercheurs peuvent regarder a posteriori les résultats, mais en l’absence de protocoles harmonisés sur la durée, les doses, les moments d’intervention, le degré de sévérité des cas au départ, il est difficile de tirer des conclusions fiables.

 

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5 Commentaires

  • Posté par paulina tryba, mercredi 22 avril 2020, 11:26

    " une étude relativement grande menée a posteriori sur " "L’étude préliminaire", rendue publique mardi par "ses auteurs" avant d’avoir été évaluée par le comité de lecture "d’une revue médicale" ... Pas de lien de l'étude, pas de nom d'auteurs, pas de nom de revue,... Du grand journalisme, comme toujours.

  • Posté par Clanis Claude, mercredi 22 avril 2020, 0:13

    Quel est l'intérêt de publier un communiqué Belga aussi brut de décoffrage ? Qui sont ces "auteurs", cette revue médicale ? Un travail de journaliste avec des sources, une analyse critique et une mise en perspective de cette étude avec celles en cours actuellement aurait été bienvenu.... Même en télétravail, cela devrait être possible ?

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