Vrai ou faux: aura-t-on droit au traditionnel brin de muguet du 1er mai?

Ils sont superbes ! » Koen Van Malderen, le directeur de l’Union royale belge des fleuristes (URBF) ne cache pas son émotion. Et précise fièrement : « Cette année en plus, il y a beaucoup plus de muguet belge que d’habitude… » [scald=27522377:sdl_editor_representation] Et pour cause : traditionnellement, ces petites clochettes blanches, qui s’agitent un brin au moment d’être offertes en guise de porte-bonheur, nous viennent majoritairement de France. De Nantes plus précisément, là où le muguet foisonne à la bonne saison. Mais cette année, les producteurs nantais n’ont pas mis autant de cœur à aller les chercher : « A quoi bon, avec tous ces gens confinés et les fleuristes fermés aussi bien en France qu’en Belgique ? », interrogent-ils. « Et puis en tenant compte du peu de commandes opérées par nos clients habituels, nous avons engagé moitié moins de main-d’œuvre que d’habitude aussi. » Résultat : un volume disponible réduit de deux tiers environ ! Le gâchis Mais cette année donc, le muguet du 1er mai sera plus belge que français. A condition d’en trouver bien sûr… « Travailler avec des producteurs belges a toujours été une priorité pour mes parents, Jocelyne et Christian, qui ont lancé sous cette enseigne notre commerce familial, il y a 43 ans », confie Virginie, fleuriste à Auderghem, qui voit cependant arriver l’échéance de ce vendredi avec un enthousiasme plus que mesuré… « Nous avons de la chance, car nous avons de la sorte bâti une clientèle fidèle. Mais travailler à huis clos, en n’ayant que les livraisons pour nous en sortir, je vous promets que c’est d’autant plus difficile à vivre que nous sommes occupés à gâcher l’une des plus belles périodes de l’année, traditionnellement rythmée par le 1er mai, la Fête des mères, celle des secrétaires, ou encore les communions ! Et puis surtout, depuis que les pépiniéristes ont pu rouvrir, nous subissons une concurrence déloyale encore renforcée par les grandes surfaces, les stations-service, voire même les petites épiceries qui, elles, peuvent vendre à tout-va ! » Autant de points de chute où il sera donc possible de se fournir en muguet, au cas où vous n’aurez pas pris soin de passer commande à votre fleuriste ; le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres… Laurent Nys confirme : « Jeudi et vendredi, nous nous attendons tout de même à un tel raz-de-marée que nous avons même engagé un vigile supplémentaire », souffle le directeur général de Mabru, le marché matinal de Bruxelles. « Je pense qu’en plus des professionnels, les vendeurs à la sauvette viendront également constituer leur stock de muguets. » [scald=27522376:sdl_editor_representation] Avec, toutefois, une mise en garde formulée par Koen Van Malderen : « Alors que nous réclamons simplement que nos affiliées puissent travailler en “take away”, ce serait le bouquet que des vendeurs sauvages viennent encore s’ajouter à tous ces autres commerces autorisés ! », fulmine le patron des fleuristes belges. « Renseignements pris, il semble toutefois que le parquet ait donné des instructions très précises à ce sujet, avec une amende de 750 euros pour tous les contrevenants. » Vous parlez d’un porte-bonheur…

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