Un concours d’architecturepour les constructions en bois

Des concours d’architecture, ce n’est pas cela qui manque. En général, ils portent sur des bâtiments de tous types. Dans certains pays, ils sont aussi spécifiques et récompensent les constructions en bois : Allemagne, Suède, Finlande, Canada, etc. Chez nous, une telle compétition manquait. Ce vide est désormais comblé. Cette année va, en effet, se tenir la première édition des « Belgian Timber Construction Awards » (timber signifie « bois de construction » en anglais). L’initiative en revient au centre national d’information sur la construction en bois, Hout Info Bois. « Il nous a semblé que c’était le bon moment pour lancer une telle initiative », explique le directeur de ce centre, Hugues Frère. « Le contexte, en effet, s’y prête : l’Europe ambitionne une transition vers une économie bas carbone, le public fait de plus en plus attention au développement durable, le concept d’économie circulaire est en train de percer… Or le bois est un des rares matériaux à cumuler les avantages écologiques : il est naturel, renouvelable, neutre sur le plan CO2, thermiquement performant, local… » Autre justification en faveur d’un tel concours : montrer ce qui se fait de mieux chez nous en matière de constructions en bois. « Il faut savoir que les Belges n’ont pas du tout à rougir de leurs réalisations en la matière. Celles-ci sont de très bonne qualité, même comparées à celles de pays ayant une plus forte tradition en la matière ! Tant sur le plan architectural que sur le plan constructif, le niveau est intéressant. Un seul exemple : l’isolation. Celle-ci est particulièrement soignée, tout simplement parce que, chez nous, les prix de l’énergie sont élevés… » Proclamation en novembre Sur un plan pratique, ces « Timber Awards » concernent les bâtiments qui ont été érigés ces quatre dernières années. Si tout se passe bien, le concours est d’ailleurs amené à revenir tous les quatre ans. Cette périodicité garantit de pouvoir se prononcer sur des réalisations à chaque fois nouvelles. Tous les systèmes constructifs en bois sont acceptés. À savoir : l’ossature bois (qui constitue environ 85 % des maisons neuves du segment), mais aussi le panneau en lamellé-collé (CLT), le bois massif empilé et le poteau-poutre. Les architectes du pays ont été invités à rentrer leurs candidatures. La date limite a été fixée au 31 mai. C’est un jury d’une dizaine de personnalités qui examinera les dossiers. Il sera composé d’architectes, d’experts en bois et de professeurs d’université. Les résultats seront proclamés en novembre lors d’une cérémonie au « paquebot » Flagey à Bruxelles. Les lauréats recevront de 3.000 à 4.000 euros. Les distinctions seront attribuées dans cinq catégories : maisons, immeubles à appartements, bâtiments non résidentiels, extensions de logement et surélévations de logement. Ces catégories n’ont pas été retenues au hasard. Elles sont censées montrer tous les usages que l’on peut tirer de cette matière. « Le bois peut effectivement s’employer de multiples façons », insiste Hugues Frère. « Il est à la fois léger et solide. Cela signifie qu’il est facilement transportable sur les chantiers, qu’il est maniable, rapide à assembler et que, avec les dernières avancées techniques, il peut s’envisager en hauteur, sur plusieurs étages. » Ces caractéristiques sont notamment très utiles pour les extensions et les surélévations de maisons. « Rajouter deux ou trois étages en bois sur un bâtiment existant ne pose aucun problème. Comme le bois a un rapport très favorable entre poids et résistance mécanique, il n’est pas nécessaire de renforcer la structure de la demeure existante pour supporter ces nouveaux étages. » Avec la densification de l’habitat et le retour en ville, ces deux applications devraient bien se développer à l’avenir. Du moins en théorie. Car, pour le moment, les exemples restent plutôt rares. Un potentiel non encore atteint Le but de ce concours est, on l’aura compris, de constituer une vitrine pour la construction en bois. Celle-ci représente 11 % de l’ensemble des maisons neuves érigées chaque année en Belgique. En 2018, il s’en est ainsi construit 2.093 sur 19.186, selon la dernière enquête du centre Hout Info Bois sur l’état du marché. Au niveau des rénovations, extensions et surélévations, les chantiers en bois représentent 3 % du total. Soit 815 sur 24.335, toujours en 2018. En réalité, la construction en bois a bien percé ces dernières années, notamment grâce à la mode de l’ossature bois. Néanmoins, elle « n’a pas encore atteint les niveaux auxquels elle pourrait prétendre compte tenu de ces caractéristiques durables », selon les professionnels du secteur. Elle reste donc au-dessous de son potentiel. D’où l’idée d’un petit coup de pouce… http://www.timberawards.be

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