Pas d’efficacité probante de l’hydroxychloroquine sur les malades du coronavirus, selon une étude américaine
L’hydroxychloroquine et la chloroquine sont utilisées pour traiter le paludisme, certaines maladies auto-immunes, comme le lupus, et la polyarthrite rhumatoïde.

L’administration d’hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme, n’a ni amélioré ni détérioré de manière significative l’état de patients gravement malades du coronavirus, selon une étude publiée jeudi et réalisée dans des hôpitaux new-yorkais.
« Le risque d’intubation ou de décès n’était pas significativement plus important ou moindre parmi les patients ayant reçu l’hydroxychloroquine que parmi ceux n’ayant rien reçu », ont précisé les auteurs de l’étude parue dans le New England Journal of Medicine.
Financée par les Instituts de santé américains (NIH), l’étude d’observation a été conduite sur des malades du Covid-19 admis dans les services d’urgence des hôpitaux New York-Presbyterian Hospital et Columbia University Irving Medical Center.
811 patients ont reçu deux doses de 600 mg d’hydroxychloroquine le premier jour puis 400 mg quotidiennement pendant quatre jours. 565 malades n’ont pas reçu le médicament.
Trump pour l’hydroxychloroquine
L’étude « ne devrait pas être utilisée pour écarter » les potentiels bienfaits ou risques que peut apporter un traitement à l’hydroxychloroquine, selon les scientifiques. « Cependant, nos résultats n’appuient pas l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour le moment, en dehors d’essais cliniques randomisés (répartissant les patients par tirage au sort, NDLR) afin de démontrer son efficacité », ont-ils ajouté.
Donald Trump a régulièrement prôné l’utilisation de l’hydroxychloroquine comme traitement pour les malades du coronavirus.
L’hydroxychloroquine et la chloroquine sont utilisées depuis des années pour traiter le paludisme, certaines maladies auto-immunes, comme le lupus, et la polyarthrite rhumatoïde. Les autorités sanitaires canadiennes et américaines ont toutefois mis en garde fin avril contre l’utilisation en dehors d’essais cliniques supervisés de ces deux antipaludéens pour prévenir une infection au nouveau coronavirus ou la traiter.
L’Agence américaine du médicament (FDA) a par ailleurs autorisé en urgence la semaine dernière l’utilisation de l’antiviral expérimental remdesivir. Un grand essai américain a conclu qu’il écourtait de plusieurs jours le rétablissement des patients les plus gravement atteints du Covid-19.
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Comment a-t-on soigné les patients qui sont sortis de réanimation ? Je ne me souviens pas d'avoir vu posée cette question, ni en Belgique, ni en France.
Alors pourquoi des soignants français dans des unités Covid vont tester la chloroquine à titre préventif afin qu'ils n'attrapent pas le virus ? Si cela ne marche pas en curatif, pourquoi le tester en préventif ?
Personnellement je suis assez sceptique par rapport à un engouement prématuré pour l'hydroxycloroquine. Il me semble nécessaire d'attendre les résultats des études cliniques RANDOMISÉES. Malheureusement, celle-ci n'en fait pas partie. De plus les auteurs de l'étude indiquent une asymétrie importante dans la constitution des bras de l'étude : "Hydroxychloroquine-treated patients were more severely ill at baseline than those who did not receive hydroxychloroquine [...]".
Cet article ne présente pas vraiment d'intérêt, si on ne précise pas l'état de santé des patients en début de traitement. En effet, depuis le début de la crise, les médecins qui recommandent le traitement à l'hydroxychloroquine: - recommandent de l'utiliser en association avec l'antibiotique azithromycine; - admettent eux-mêmes que cette médication n'est pas efficace sur des patients dont le stade de la maladie est trop avancée mais qu'il faut l'administrer précocement pour diminuer la charge virale. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, cette étude n'apporte rien de plus que ce que l'on savait déjà depuis des semaines.
Je ne comprends toujours le pourquoi de l'acharnement du Soir à décrier insidieusement l'approche de Raoult. Un acteur qui est rarement souligné dans la presse est l'ion Zn++ qui est fondamental dans cette tri-thérapie. Ce n'est pas un bidule qu'on ajoute comme épice. L'hydroxychloroquine facilite l'accès à une cible intracellulaire cruciale, le ribosome dont le virus a besoin pour se reproduire, n'ayant quant à lui aucune machinerie cellulaire pour le faire. Cet article du Soir est décevant, un autre torchon lamentable d'un point de vue scientifique. Et pourquoi ne parle-t-on pas de la Vitamine D comme prophylaxie du Covid-19? Un lecteur s'était demandé dans ces colonnes pourquoi il poursuivait son abonnement au Soir.