«La fermeture des routes avec les Pays-Bas a des conséquences majeures pour les familles»

Raymond Knops, secrétaire d’Etat de l’Intérieur des Pays-Bas, fait le point avec Le Soir sur les contrôles belges à la frontière, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Pensez-vous que les touristes néerlandais viendront en Belgique en été ? Ces derniers temps, les conseils concernant les voyages en Belgique (soit le message « Voyagez uniquement pour les déplacements essentiels dans ce pays ») ont été bien suivis. Il est encore trop tôt pour prédire à quoi ressemblera l’évolution de la pandémie tout au long de la période estivale et quelles mesures seront toujours en vigueur, mais nous pensons que les touristes néerlandais continueront de suivre de près les recommandations de voyage au sujet de la Belgique pendant l’été. Quelle est la situation à la frontière aujourd’hui ? Au début, les contrôles de police belge ont provoqué des embouteillages. Il est logique, bien sûr, que nous devions nous habituer à une frontière dense, en particulier entre des pays voisins si étroitement liés. Cependant, les contrôles aux frontières ne provoquent actuellement qu’un retard. Des voies dites vertes sont disponibles pour le fret et les problèmes de signalisation ont été résolus. Cela a amélioré la fluidité du trafic aux postes frontaliers. Cependant, de nombreuses routes entre les Pays-Bas et la Belgique ont été fermées, avec des conséquences majeures pour les familles belges et néerlandaises, qui les utilisaient parfois quotidiennement. Nous avons l’habitude de frontières ouvertes avec nos voisins et elles ne sont plus là. C’est le sujet quotidien dans les régions frontalières. La Belgique vous a-t-elle averti avant d’annoncer le déconfinement progressif ? En ce qui concerne les mesures de confinement ou de levée du confinement, il est important de s’informer mutuellement en tant que pays voisins à temps et de les coordonner si possible afin d’éviter les effets négatifs sur les frontières. Un lien direct a donc été établi entre le groupe d’experts (GEES) et la cellule de crise néerlandaise en ce qui concerne la levée du confinement et il existe de bons contacts directs. [scald=27536717:sdl_editor_representation] La coopération avec la Belgique est-elle satisfaisante ? Absolument. Aux Pays-Bas, le dicton dit : « Mieux vaut un bon voisin qu’un ami lointain. » Cela est particulièrement vrai en ce moment, en temps de crise. Ensuite, c’est utile qu’il existe déjà une bonne coopération transfrontalière entre les Pays-Bas et la Belgique aux niveaux politique et officiel. A l’heure actuelle, vous remarquez qu’il n’y a pratiquement pas de différences dans la politique néerlandaise au sujet du coronavirus, par rapport à nos pays voisins. Nous nous engageons à contrôler au maximum le virus pour éviter sa propagation en évitant le plus possible les contacts physiques. Chaque pays a sa propre approche, bien sûr, avec ses propres mesures ou calendrier. Cela s’explique par le fait que la situation sanitaire et la capacité des soins de santé ne sont pas les mêmes partout. Lorsque la divergence des mesures a des conséquences indésirables, nous essayons de les limiter autant que possible. Un exemple est la vignette pour les frontaliers dans les secteurs et les professions vitaux. Lorsque la Belgique a fermé la frontière avec les Pays-Bas, des accords ont été conclus avec le ministre De Crem concernant une vignette pour garantir que cette catégorie de frontaliers puisse continuer à franchir facilement la frontière. La coopération avec la Flandre et la Wallonie est-elle différente ? La coopération avec la Flandre et la Wallonie est excellente, bien que la coopération avec la Wallonie soit différente de celle avec la Flandre. Cela est principalement dû à la situation géographique. Après tout, nous avons une longue frontière commune avec la Flandre. Nous partageons des intérêts économiques et des défis majeurs en matière d’infrastructures, tels que l’accès au port d’Anvers et la fusion des ports de Gand et de Zélande (le projet North Sea Port). Les relations entre les Pays-Bas et la Wallonie se sont également intensifiées ces dernières années, dans les domaines politique, économique et culturel. Par exemple, le commerce entre les Pays-Bas et la Wallonie est supérieur à notre commerce avec le Brésil ou l’Inde. [scald=27536719:sdl_editor_representation] La Belgique compte à sa manière les décès, ce qui fait qu’ils sont élevés. Envisagez-vous de fermer la frontière à un moment ? Le trafic frontalier a considérablement diminué, non seulement à notre frontière avec la Belgique, mais aussi avec l’Allemagne. Encore une fois, le gouvernement néerlandais considère qu’il est très important de maintenir la frontière ouverte pour le passage des marchandises et des services et pour les travailleurs frontaliers exerçant des professions vitales. Il faut par exemple que les infirmières néerlandaises qui travaillent dans les hôpitaux d’Anvers ou de Liège puissent traverser la frontière sans obstacles ni contrôles. Nous maintenons un contact intensif à ce sujet avec la Belgique et nos voisins en Allemagne. Nous réalisons également que les statistiques belges et néerlandaises sont difficiles à comparer en raison de définitions différentes. Jusqu’à présent, les chiffres de l’Institut national pour la santé publique néerlandais n’englobent que les infections et les personnes décédées qui ont été testées positives. Le nombre réel d’infections par le coronavirus et celui des personnes qui en sont mortes sont donc plus élevés. Nous essayons d’estimer cela par la suite sur la base des taux de mortalité totaux par semaine. Soit dit en passant, les chiffres montrent que la situation dans les deux pays semble peu différer.

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