France: en mai 40, ils écrivaient déjà ça…
Face à l’ennemi d’aujourd’hui (le coronavirus), certains en France martèlent le même credo que ceux qui virent dans le régime de Vichy une opportunité unique à saisir : « Larguons la République, refusons le libéralisme et le mondialisme ! »
Faut-il conclure de la crise que nous traversons que nous devons changer de modèle ? Oui. Mais la réflexion doit se faire à froid.


D’ordinaire, c’est le 8 mai, anniversaire de la victoire alliée de 1945, que l’on célèbre.
Cette fois, en particulier dans la presse conservatrice, c’est l’anniversaire du 10 mai 1940, date de l’effondrement militaire de la France face à l’Allemagne, que l’on a tenu, sinon à célébrer, du moins à longuement évoquer, l’idée sous-jacente étant que les deux défaites sont comparables : face au virus comme face à l’Allemagne.
Et d’ailleurs, dans les deux cas, face à l’Allemagne.
C’est Bertrand de Jouvenel qui écrivait, en septembre 1940 (ce que j’ignorais à l’époque, les années 70, quand j’eus avec lui des relations très amicales) : « l’exemple allemand doit nous servir et nous prouverait notre infériorité si nous n’étions pas capables de subir silencieusement notre pénitence. La France doit se régler sur le modèle allemand ».
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir10 Commentaires
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Posté par Otte Gérard, jeudi 14 mai 2020, 4:22
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Posté par Naeije Robert, mercredi 13 mai 2020, 7:07
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Posté par Delvaux Alain, mercredi 13 mai 2020, 16:46
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Posté par Delvaux Alain, mercredi 13 mai 2020, 1:19
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Posté par ARMAND Guy, mardi 12 mai 2020, 21:23
Plus de commentairesMai 40 , Août 14 : il(s) ne passera(ont) pas ! tu parles...
Merci M Kahn. Les propositions de nouveaux modèles de société anti-mondialistes/écologiques qui défilent en cartes blanches depuis le début de l'épidémie de la Covid 19 ont en effet de désagréables relents d'intolérance et un air de "déjà vu" qu'il est salubre de dénoncer.
Il est toujours aisé de faire un bel amalgame entre l'écologie, la mondialisation, la globalisation. cela permet de décrédibiliser sans réfléchir et sans nuances...
1940, Vichy et Pétain, le trio fantastique pour diaboliser tout ce qui y a ete dit lors de cette période, même hors contexte. En 1940, l'Allemagne hypertechnologique, guerrière, agressive et pas très romantique, tout y était à la science, a l'urbanisation (première autoroute), à la productivité et à la sélection (on y gazait déjà les "improductifs"). Vidée de sa démocratie et de tout ce qui pouvait la faire vivre. La France malheureuse vaincue qui avait fermé les yeux sur ses valeurs, traumatisée par la grande guerre aurait peut-être eu sa chance avec des généraux visionnaires. En fait, suite à la crise de 1929, le monde s'était déjà replié sur lui-même. Les malheureux questionnements de certains étaient bien plus proche d'un passé perdu que d'une réflexion sur le fonctionnement de leur monde avec ses accès de vengeance, ses précarités sociales et inégalités économiques profondes. Que l'on ressorte ces vieux poncifs issus d'aucune réflexion profonde et qu'on les compare avec des réflexions basées sur des faits scientifiques (pollution, réchauffement climatique, perte de la biodiversité,..) pour en diminuer l'urgence et l'importance est un procédé vieux comme le monde. Je dirais à Mr Khan. "Comparaison n'est pas raison" et que les boomers, assis sur les certitudes des 30 glorieuses n'ont pas encore compris qu'on ne peut pas changer de logique sans changer de paradigme. Bien sûr, il nous faudra des visionnaires et des gens d'actions plus que de penseurs de salon.
S'astreindre à une chronique hebdomadaire n'autorise pas un temps suffisant de réflexion. Analogies indues, posture "éclairée" au milieu des nuées(voir la chronique de la semaine dernière), qualificatifs assassins, prééminence du choc de la formule sur l'approche patiente de la complexité...Monsieur J.F. Kahn, changez de périodicité, revenez-nous plutôt chaque mois !