Déconfinement: faut-il assouplir les règles pour accueillir plus d’enfants à l’école?
Le débat prend de l’ampleur depuis la fin de semaine dernière : faut-il élargir l’accès à l’école à tous les élèves de maternelle et de primaire ? Une seule certitude : le cas échéant, les strictes mesures de sécurité jusqu’ici appliquées devront être assouplies.

Ce lundi, les élèves de 1èreet 2e primaire, ainsi que ceux de 2e secondaire, ont à leur tour repris le chemin de l’école. En minorité seulement : dans le réseau d’enseignement officiel Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE), « les taux de fréquentation oscillent entre vingt et cinquante pourcents », note son directeur, Julien Nicaise.
Comme prévu, cette « deuxième » rentrée de déconfinement a aussi posé des problèmes logistiques : contraintes par leur taille, certaines écoles ne peuvent accueillir ces nouvelles classes en respectant les silos et mesures de distanciation physique imposées en classe (pour rappel : quatre mètres carrés par élève, le double pour l’enseignant).
Paradoxalement, depuis quelques jours, une partie du monde médical fait désormais entendre sa voix pour appeler à un retour généralisé des élèves sur les bancs de l’école.

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
SAVON OU GEL HYDRO-ALCOOLIQUE DANS LES ECOLES? Lequel est plus efficace ? Se laver les mains au savon lambda dans les règles de l’art (30 secondes, entre les doigts et sous les ongles), à condition d’avoir un point d’eau, est au moins aussi efficace contre les bactéries et les virus qu’un gel hydro-alcoolique plus onéreux (ce qui n’est pas perdu pour les commerçants et les fabricants) qui dessèche la peau, ce qui la rend plus sensible aux infections… Les solutions hydro-alcooliques sont utiles lorsqu’on ne dispose pas d’eau. Donc, plutôt que d’obliger les écoles à fournir du coûteux gel hydro-alcoolique, il faudrait les équiper en robinets, savon et essuie-mains à usage unique. Et dans cette lancée, équiper les écoles de toilettes décentes et apprendre aux enfants à se laver les mains au savon après usage… Depuis 1861 grâce à Ignace Semmelweis, après bien des combats au sein de la communauté médicale, les obstétriciens et les chirurgiens se lavent consciencieusement les mains avec du savon… COMMENT LE SAVON NEUTRALISE LES VIRUS ? Le coronavirus possède un génome entouré d’une membrane lipidique contenant aussi des protéines. Les molécules du savon ont une tête hydrophile et une queue hydrophobe. En se fixant sur la membrane lipidique du virus, les molécules du savon, organisées en micelles, désorganisent la membrane lipidique du virus et les débris sont évacués lors du rinçage des mains. EN CONCLUSION POUR LA DESINFECTION DES MAINS - Si point d’eau disponible : SAVON et essuie-mains à usage unique. - Sinon : GEL HYDRO-ALCOOLIQUE. QUID DE LA DESINFECTION DES SURFACES OU DES OBJETS TOUCHES ? Très récemment, le Centre américain de prévention des maladies infectieuses (CDC) a affirmé que le covid-19 ne se propage pas facilement via les surfaces contaminées, mais surtout par les postillons ! Donc privilégions le lavage des mains et le port du masque.
DES PEDIATRES ASSURENT QUE LES ENFANTS PEUVENT RENTRER A L’ECOLE. LA BELGIAN PEDIATRIC TASK FORCE A-T-ELLE RAISON? CHARGE VIRALE DES ENFANTS & CONTAGIOSITE. D’après le prof Drosten, virologue à Berlin, la charge virale du SARS-COV-2, mesurée par PCR, n’est pas différente dans les catégories d’âge : « Viral loads by PCR as seen in our laboratories. No significant difference between children and adults. Age categories: Kindergarten (KG), Grade school (GS), Highschool (HS), etc. with age ranges and (counts)”. Les enfants sont le plus souvent asymptomatiques, et comme la politique (trop restrictive faute de tests !) est de tester uniquement les patients symptomatiques, ils sont sous-représentés dans les statistiques. Il se pourrait qu’ils soient aussi contagieux que les adultes. C’est à prendre en considération avec l’ouverture des école et des familles. KAWASAKI-LIKE DISEASE. La maladie de Kawasaki atteint surtout les enfants de moins de 5 ans, entraînant une vascularite généralisée. Les symptômes sont fièvre, exanthème, érythème à la paume des mains et à la plante des pieds, désquamation, inflammation des muqueuses, adénopathies, anévrismes des artères coronaires, tempête cytokinique, etc. Ces caractéristiques cliniques font penser à une maladie infectieuse non encore identifiée. En 2005, un coronavirus est identifié dans des sécrétions nasopharyngiennes de quelques enfants sans que la relation de cause à effet puisse être démontrée (DOI 10.1086/428291). Le traitement consiste à administrer des immunoglobulines par voie IV et de l’aspirine pour prévenir l’inflammation de la paroi des artères. En Angleterre d’abord, puis en Italie, en France, aux USA, des enfants porteurs du covid-19 ont développé des symptômes proches de ceux de la maladie de Kawasaki. Même si la maladie est rare et le lien non formellement établi, à nouveau une grande prudence s’impose. C’est aussi à prendre en considération avec l’ouverture des écoles et des familles. HETEROGENEITE DE LA PANDEMIE COVID-19 ET DIMINUTION DU SEUIL D’IMMUNITE COLLECTIVE. Le seuil d'immunité collective face au Covid-19 pourrait se situer entre 10 et 20 % seulement, bien au-dessous des estimations initiales soit 60 à 70%. La plupart des modèles utilisés en santé publique pour estimer ce seuil datent de plus de cinquante ans et se basent sur l’individu moyen et une contagiosité homogène. Mais nous savons aujourd’hui que nous ne pouvons pas considérer l’individu moyen pour ce genre de calculs, car il existe une grande hétérogénéité dans cette pandémie (Lise Barnéoud, Mediapart.fr du samedi 23 mai 2020) : -HETEROGENEITE GEOGRAPHIQUE : le virus n’atteint pas toutes les zones de la même manière. -HETEROGENEITE INDIVIDUELLE : 1) certains individus sont plus susceptibles d’être infectés et de transmettre le virus que d’autres. En Chine, il a été montré que 9% des sujets infectés sont responsables de 80% des cas de contaminations secondaires. Ils sont appelés les «superspreaders». Ils contaminent préférentiellement les personnes avec qui ils ont eu des contacts proches et prolongés, surtout en lieu clos. 2) certains individus émettent plus de postillons que d’autres. 3) La durée de contagiosité n’est pas la même pour tous les malades. 4) Le degré d’immunisation varie d’un individu à l’autre. Laurent Hébert-Dufresne (College of engineering and mathematical sciences, University of Vermont, USA) a calculé, en tenant compte des hétérogénéités que le seuil d’immunité collective devrait se situer autour de 14%. Le résultat de ce modèle est aussi conditionné par la distanciation physique. Donc ceci ne veut pas dire que les masques, distances physiques, etc sont inutiles ! Avec un taux moyen de létalité du virus qui tourne autour de 0,7 %, même si l’épidémie n’infectait que 20 % de la population, cela se traduirait inévitablement par de nombreux morts… MULTIPLICATION DES TESTS POUR AIDER A LA CONSTRUCTION DE L’IMMUNITE COLLECTIVE «En combinant un screening complet de la population à l’aide de tests sérologiques et des tests de diagnostics plus rapides, nous pourrions aspirer à une sortie plus sûre de la crise, avec une prise en charge précoce et sans créer de nouvelle flambée de Covid-19» (Fondation ULB). Mais politiciens et certains scientifiques continuent à tergiverser, comme Sciensano qui affirme que les indications de des tests sérologiques sont uniquement la confirmation du diagnostic de covid chez les malades suspects, mais dont la PCR est négative, et pour les personnels travaillant dans les hôpitaux ou les collectivités à haut risque d’exposition au covid… CONCLUSION Les mesures de protections ne sont pas à choisir à la carte comme dit le répète le virologue Y. Van Laethem. La multiplication des tests aiderait largement à la construction de l’immunité collective.