Wallonie: la fermeture de rues envisagée

Dans les grandes villes wallonnes, pas question d’attendre la décision du prochain Conseil national de sécurité (CNS) pour déjà anticiper la reprise de l’Horeca et imaginer de nouvelles dispositions concernant les terrasses. A Charleroi, « on examine toutes les possibilités en fonction des demandes des commerces », explique l’échevin de la Mobilité, Xavier Desgain (Ecolo). « Les places publiques sont sans doute l’endroit le plus accessible, où on peut dégager sans difficulté de la place », ajoute-t-il. La place de La Digue, la place Verte, la place Charles II sont en effet autant d’espaces disponibles, entourés de restaurants et cafés. La Ville réfléchit à la fermeture des accès à ces places pour les sécuriser même si certaines conditions doivent être remplies (l’accès aux garages des particuliers). Pour d’autres rues, on pourrait s’orienter vers des fermetures de voiries temporaires (de 11 h à 22 h, ou à partir de 18 h). Enfin, des places de stationnement devant certains restaurants pourraient être réquisitionnées au profit des restaurants pour allonger leur terrasse ou en créer une nouvelle. Le tout sans ajout de taxes. [scald=27562620:sdl_editor_representation] « Vital pour une métropole » La réflexion est également avancée à Liège. Avec deux contraintes supplémentaires : les travaux du tram et la nature même de certains quartiers comme le Carré. « Les travaux du tram nous bloquent à deux niveaux : premièrement, certaines rues sont bloquées à cause des travaux et donc ne peuvent permettre l’utilisation de terrasses. Ensuite, d’autres rues doivent absolument rester accessibles aux voitures qui ne peuvent pas passer dans les rues en travaux », explique le bourgmestre, Willy Demeyer (PS). Pourtant, la Ville veut absolument faire des efforts pour que le secteur rouvre. « On s’aperçoit que l’Horeca est vital pour une métropole. Et que chaque secteur vit grâce à l’autre. Le marché n’est plus le même si on ne peut s’attabler à une table pour manger ou boire un verre. Même chose pour le shopping », ajoute le bourgmestre liégeois. Autre défi : concilier terrasses et habitants. « Le centre-ville de Liège reste très habité. Il faut en tenir compte. On se rend compte que l’opinion publique va dans le sens de la réouverture, ce qui n’est pas si étonnant étant donné que quand on décide d’habiter en ville, c’est aussi pour la vie que les restaurants et cafés génèrent, mais on ne pourra pas tout accepter. » Dans le Carré, les rues trop étroites ne permettront pas la présence de terrasses, au risque de ne pas respecter les consignes de distanciation sociale. [scald=27562621:sdl_editor_representation] A Namur, un centre-ville dynamique mais également très étroit, on est confronté au même problème. « Il faut respecter le passage des piétons (1,5 m), permettre aux services de secours d’avoir accès à toutes les zones et garder la distanciation sociale : c’est un savant équilibre à trouver », explique l’échevine du Commerce et de la Mobilité, Stéphanie Scailquin (CDH). Tout cela en respectant aussi les autres commerces. « On ne peut permettre à des restaurants de mettre une terrasse qui obstruerait la vitrine du voisin. Il faudra donc prendre une décision au cas par cas. Et que chacun y trouve son compte ». Avec, là aussi, la solution de fermer des artères en soirée. « Par contre, la possibilité d’extension des terrasses au-delà de minuit ne sera pas envisagée », conclut Scailquin. Dans ces trois villes, le sur-mesure ne s’inscrira pas dans un arrêté de police général, ce qui pourrait aussi susciter certaines jalousies. « Dans les crises, vous arrivez dans ce qui était ni imaginé ni imaginable. Vous devez tailler dans du drap neuf. On verra jusqu’où on peut aller pour aider le secteur sans nuire au voisinage, à la sécurité, et sans être dans l’illégalité », conclut Demeyer.

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