Carte blanche: «Aucun étudiant ne doit rater à cause de cette crise!»
La pandémie et le confinement ont eu un impact sur la qualité des apprentissages et sur les conditions de préparation des examens dans l’enseignement supérieur. Dans une carte blanche, plusieurs académiques refusent que les étudiants soient les victimes de cette situation

Le 12 mars 2020, le Conseil des Recteurs Francophones (CReF ASBL) annonçait fermer les portes de nos universités pour faire passer les 100 000 étudiants universitaires en enseignement à distance. Ce changement ne s’est pas fait sans difficultés pour les enseignants, assistants et étudiants. Il n’a pas permis de garantir à tous les étudiants des conditions correctes d’apprentissages. En conséquence, maintenir une session d’examen certificative est peu justifiable du point de vue pédagogique et revient à une sélection sociale violente.

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J'ai été étudiant en droit de 1972 à 1977, mais un étudiant pas comme les autres... J'ai "fait mon droit" au jury d'état de l'enseignement universitaire (ex jury central). J'habitais les ardennes et je travaillais à temps plein avec parfois des horaires difficiles. Je me rendais à Leuven une ou deux fois par mois pour photocopier des notes et pour la bibliothèque. J'ai ainsi bouclé mes deux années de candi et mes trois de licence. J'ai aussi, durant ces cinq années, construit ma première maison et eu deux enfants. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'était simple, mais j'en garde un excellent souvenir. Vous comprendrez donc que j'ai peine à imaginer que le sort actuel des étudiants puisse ressembler à un calvaire. Les multiples mesures déjà prises pour faciliter la réussite risquent, si elles s'amplifient, d'impacter sérieusement la valeur des titres délivrés et les compétences qu'on peut leur associer.
J'ai été étudiant en droit de 1972 à 1977, mais un étudiant pas comme les autres... J'ai "fait mon droit" au jury d'état de l'enseignement universitaire (ex jury central). J'habitais les ardennes et je travaillais à temps plein avec parfois des horaires difficiles. Je me rendais à Leuven une ou deux fois par mois pour photocopier des notes et pour la bibliothèque. J'ai ainsi bouclé mes deux années de candi et mes trois de licence. J'ai aussi, durant ces cinq années, construit ma première maison et eu deux enfants. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'était simple, mais j'en garde un excellent souvenir. Vous comprendrez donc que j'ai peine à imaginer que le sort actuel des étudiants puisse ressembler à un calvaire. Les multiples mesures déjà prises pour faciliter la réussite risquent, si elles s'amplifient, d'impacter sérieusement la valeur des titres délivrés et les compétences qu'on peut leur associer.
Il n'y a pas de raison de ne pas contrôler les connaissances acquises avant le confinement, soit à peine deux semaines avant les vacances de Paques. La plupart des facultés sont très peu fréquentées après ces vacances. Il y a le problème de stages incomplets, mais ont peut alors évaluer sur ce qui a été presté. Les syllabi et littérature des matières non enseignées ex-cathedra sont largement disponibles. Faire réussir tous les étudiants revient à récompenser la paresse et l'incompétence.
Doit-on faire réussir les étudiants qui n'ont rien foutu de toute l'année (avant le confinement déjà) ? D'autre part, il est connu que des réseaux de triche se sont organisés (les médias n'en parlent pas mais la chose est connue tant des étudiants que des profs et des rectorats) : doit-on aussi faire réussir ceux-là ? Faut-il donc récompenser tricheurs et paresseux ?