Le déconfinement: semaine 7

Lundi 15 juin – jour 43 Ce lundi, la Belgique a ouvert ses frontières aux résidents des autres États membres de l’Union européenne et de l’espace Schengen (Suisse, Liechtenstein, Islande et Norvège) et à ceux du Royaume-Uni. La réciproque n’est pas toujours vraie : les Belges ne peuvent pas encore se rendre partout en Europe. Entre les permissions, les interdictions, les restrictions, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Le ministère des Affaires étrangères a publié un guide pour savoir où l’on peut voyager. L’aéroport de Bruxelles-National était en effervescence, ce lundi. Le redémarrage est progressif. Soixante vols étaient prévus sur l’ensemble de la journée et Brussels Airport a accueilli plus de 4.000 passagers. Ce nombre augmentera progressivement, jour après jour, pour atteindre déjà quelque 14.000 voyageurs d’ici le 1er juillet. [scald=27598565:sdl_editor_representation] Si l’on en croit les réservations, les gens n’ont pas peur de reprendre l’avion : elles augmentent de quasiment 50 % chaque semaine, relève Brussels Airlines qui note que ses 22 vols sont « complets presque partout » à Zaventem. Cette reprise redonne des couleurs au transport aérien. Ce lundi, la filiale belge du voyagiste Tui a communiqué que ses clients dont le vol a été ou sera annulé à la suite de la crise du coronavirus auraient désormais le choix entre un bon à valoir et un remboursement. Les mesures de confinement ne sont pas toutes levées. « Le secteur de l’événementiel espère savoir d’ici à la fin de cette semaine quand ses activités pourront reprendre », a déclaré Bruno Schaubroeck, de l’Alliance Belgian Event Federations, lequel met en avant les 80.000 emplois concernés. Walibi trépigne aussi d’impatience, alors que la réouverture des parcs d’attractions n’est pas envisagée avant le 1er juillet. Walibi voudrait anticiper cette reprise dès le 27 juin. Les derniers chiffres de l’épidémie communiqués ce lundi confirment l’embellie contre l’épidémie : six communes sur dix n’ont pas compté de cas positif depuis une semaine. 71 personnes ont été, ces dernières 24 heures, nouvellement diagnostiquées porteuses du coronavirus. La prudence reste néanmoins de mise : un foyer d’infection a été détecté à Liège airport où 21 employés de Swissport sont contaminés. Toutes les mesures de prudence ont été renforcées sur l’ensemble de l’aéroport. On apprenait enfin, ce lundi soir, que la Fédération nationale des infirmières de Belgique (FNIB) et la Fédération des infirmiers indépendants de Belgique (FIIB) ont introduit un recours contre l’État belge et la ministre de la Santé publique Maggie De Block pour négligence envers les soignants, spécialement envers les infirmiers, mais aussi pour défaut de prévoyance et mise en danger pendant la crise du coronavirus. Ailleurs dans le monde. Une centaine de nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés à Pékin depuis que la maladie a fait sa réapparition dans la ville chinoise. Pékin redouble d’efforts pour tenter d’enrayer un rebond de la maladie, entraînant de nouveaux confinements de zones résidentielles et des dépistages supplémentaires. Après trois mois d’isolement à l’intérieur de leurs frontières nationales, les Européens ont retrouvé ce lundi la possibilité de voyager plus facilement d’un pays à l’autre en raison du recul de la pandémie. L’Italie, la Croatie et la Pologne avaient déjà rouvert leurs frontières sans restrictions la semaine dernière. Lundi, la France, la Belgique et la Grèce ont à leur tour rétabli la libre circulation avec tous les pays du continent. Paris retrouve peu à peu son visage normal. Les cafés et restaurants ont été autorisés à rouvrir leurs salles, après leurs terrasses début juin. Les touristes peuvent de nouveau visiter l’emblématique Tour Eiffel à condition de monter par les escaliers. Le ministre français de la Santé Olivier Véran a estimé que « le gros de l’épidémie (était) derrière nous ». En l’absence de preuves de leur efficacité dans ce cas, les autorités sanitaires américaines ont retiré ce lundi l’autorisation d’utiliser en urgence deux traitements contre le Covid-19, la chloroquine et l’hydroxychloroquine, défendus par le président Donald Trump. Bilan du jour. On dénombre 6 nouveaux décès (pour un total de 9.661 morts), 17 nouvelles hospitalisations (total de 397 personnes actuellement hospitalisées, dont 84 en soins intensifs) et 71 nouveaux cas (pour un total de 60.100). [scald=27592381:sdl_editor_representation] Mardi 16 juin – jour 44 Ce mardi, les soignants sont encore montés au créneau. Plus de 200 d’entre eux ont manifesté au CHU Brugmann, à Laeken (Bruxelles) pour le refinancement de la santé. Une chaîne humaine sera également réalisée mercredi par le personnel du CHU Saint-Pierre et de l’Institut Jules Bordet. Une autre action est prévue du côté des hôpitaux d’Iris Sud la semaine prochaine, toujours dans la capitale. Derrière le mot d’ordre « Après les applaudissements, le refinancement », le personnel soignant du secteur public demande que leurs revendications portées avant la crise du Covid-19 (refinancement du secteur, meilleur encadrement, formation continuée, etc.) soient à présent réalisées. [scald=27598566:sdl_editor_representation] L’inquiétude monte en Chine, suite aux nouveaux foyers d’infection à Pékin. Pour l’épidémiologiste Marius Gilbert, il n’y a pas de raison de s’inquiéter : « Ce n’est plus tellement signifiant pour la Belgique », explique-t-il. On parle de quelques dizaines de cas à Pékin contre « une centaine par jour » en Belgique. Malgré tout, la situation chinoise « impressionne parce qu’elle nous rappelle les prémices de la première vague ». Ce mardi, la commune de Schaerbeek a annoncé que l’école communale nº6 serait fermée jusqu’à vendredi, de même que la crèche Les Amis de Mimi, attenante à l’établissement scolaire, en raison d’enfants porteurs du Covid-19. Les ’bulles’ de contacts dont font partie ces enfants ont été mises à l’isolement jusqu’au 30 juin. Les autorités se préparent à toutes les éventualités. Le ministre Philippe De Backer, en charge des masques et des tests, souhaite que chaque prestataire de soins reçoive un stock stratégique de masques de protection et d’autres équipements en cas de résurgence du coronavirus. L’équipe gouvernementale en charge de la gestion du matériel et des médicaments travaille à ce plan stratégique. « Il s’agit d’une responsabilité partagée », indique l’Absym (Association belge des syndicats médicaux). « D’un côté, le gouvernement fédéral qui intervient pour l’approvisionnement, la qualité du matériel et la distribution en fonction des besoins. De l’autre, les prestataires de soins qui doivent veiller à leur propre stock. » Le PDG d’AstraZeneca, Pascal Soriot, a annoncé ce mardi que des essais cliniques pour un vaccin contre le coronavirus étaient en cours au Royaume-Uni, sur 10.000 patients. Les résultats seront disponibles vers les mois d’août-septembre et si ceux-ci sont positifs, le vaccin pourrait être commercialisé en Belgique dès le mois d’octobre. Il sera produit dans notre pays et commercialisé pour la modique somme de deux euros. Il sera efficace pendant environ un an. Un médicament de la famille des stéroïdes, le dexamethasone, réduit d’un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints par le Covid-19, selon les premiers résultats d’un vaste essai clinique. « Le dexamethasone est le premier médicament dont on observe qu’il améliore la survie en cas de Covid-19 », ont indiqué les responsables de cet essai. Ces résultats sont « assez prometteurs », a commenté Steven Van Gucht, le chef du département des maladies virales de Sciensano. L’institut de santé est en train d’examiner s’il est nécessaire de revoir ses recommandations pour les hôpitaux. Ailleurs dans le monde. Pékin a exhorté ses 21 millions d’habitants à éviter les voyages « non essentiels » en dehors de la ville et ordonné une nouvelle fermeture des écoles et universités après un rebond des cas de Covid-19 dans la capitale chinoise. La situation épidémique dans la mégapole de 21 millions d’habitants est « extrêmement grave », a averti la mairie, le ministère de la Santé faisant état mardi de 27 nouveaux cas. Alors que la Chine avait largement endigué le coronavirus à force de quarantaine et de dépistages, la découverte en cinq jours de 106 malades liés à un marché de la ville a constitué un choc pour les Pékinois. À l’instar d’autres pays européens, notamment l’Italie, la France s’interroge sur la gestion de la crise sanitaire. Une commission d’enquête s’est ouverte ce mardi devant l’Assemblée nationale. Elle entend « tirer les leçons » de la gestion de l’épidémie. Un peu partout en France, médecins, aides-soignants et infirmiers ont battu le pavé par dizaines de milliers pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’avenir de l’hôpital. Bilan du jour. On dénombre 4 nouveaux décès (pour un total de 9.663 morts), 11 nouvelles hospitalisations (total de 395 personnes actuellement hospitalisées, dont 76 en soins intensifs) et 55 nouveaux cas (pour un total de 60.155). [scald=27594052:sdl_editor_representation] Mercredi 17 juin – jour 45 Un élève de 6e primaire de l’école communale de Stockel a été testé positif au Covid-19, a annoncé l’administration communale de Woluwe-Saint-Pierre. La commune a mis en quarantaine les bulles de 1re, 4e et 6e primaires. Les adultes qui ont été en contact direct avec les enfants de la famille ont également été mis en quarantaine. Ce nouveau cas intervient au lendemain de la fermeture d’une école primaire à Schaerbeek où plusieurs élèves ont été testés positifs. Le virologue Yves Van Laethem, invité sur le plateau de RTL, se veut rassurant : « Il ne faut pas s’inquiéter car s’il y a un milieu qui est bien surveillé en Belgique, que les parents et les enseignants regardent, ce sont les enfants, a-t-il déclaré. S’ils ont de la température, un peu de diarrhée ou le nez qui coule, on va les tester. » Pendant ce temps, la recherche de vaccins s’intensifie. En Belgique, plus de 400 personnes se sont portées volontaires pour tester un vaccin potentiel contre le coronavirus développé par le laboratoire belge Janssen Pharmaceutica et sa maison mère Johnson & Johnson. Les premiers tests devraient être entrepris mi-juillet, soit deux mois plus tôt que prévu. La recherche sur le coronavirus avance. Une étude de neuroimagerie a démontré l’existence d’anomalies du réseau vasculaire cérébral chez 20 % de patients décédés du Covid-19, a communiqué ce mercredi l’hôpital Erasme. Ces patients présentaient des lésions, se présentant sous la forme d’hémorragies ou d’œdème touchant de façon prédominante les parties postérieures du cerveau. Ces lésions semblent notamment liées à une attaque directe de la paroi des vaisseaux cérébraux par le coronavirus. Le ministre de la Défense, Philippe Goffin, s’est exprimé en commission de la Chambre sur la commande des masques, dont la conformité est remise en question. « La Défense est lassée des critiques qui lui sont adressées », a-t-il déclaré. Il a défendu le choix de la société luxembourgeoise Avrox et a assuré que les masques, distribués depuis lundi dans les pharmacies, répondaient aux normes édictées. M. Goffin a dénoncé des « mensonges distillés dans la presse ». Ailleurs dans le monde. Les aéroports de Pékin ont annulé ce mercredi plus d’un millier de vols et la mairie a fait refermer les écoles, au moment où les autorités tentent d’enrayer un rebond de l’épidémie lié à un des plus gros marchés d’Asie. Pékin a exhorté ses 21 millions d’habitants à éviter les voyages « non essentiels », interdisant aux résidents des zones touchées de quitter la ville. En Inde, le bilan s’est alourdi de 2.000 morts en un jour, totalisant 11.903 décès. Cette hausse est partiellement imputable à des révisions de chiffres, pour intégrer des décès antérieurs non comptabilisés. Mais l’épidémie continue de progresser au rythme d’environ 11.000 nouveaux cas confirmés par jour, alors que les experts estiment que le pic reste à venir. La Suède a dépassé ce mercredi les 5.000 morts. Le consensus national autour de sa stratégie moins stricte face au coronavirus s’effrite. Un foyer de contamination a été détecté dans une entreprise de transformation de la viande, en Allemagne. Près de 400 personnes sont concernées. Le revenu des salariés de grands pays de la zone euro a fondu de 7 % durant leur confinement, selon la Banque centrale européenne (BCE), repli qui aurait été beaucoup plus important sans recours massif au chômage partiel. Le marché automobile européen s’est effondré de 52,3 % en mai sur un an. Bilan du jour. On dénombre 13 nouveaux décès (pour un total de 9.675 morts), 24 nouvelles hospitalisations (total de 371 personnes actuellement hospitalisées, dont 67 en soins intensifs) et 89 nouveaux cas (pour un total de 60.244). [scald=27595529:sdl_editor_representation] Jeudi 18 juin – jour 46 « Une légère hausse des cas a été enregistrée localement avec la réouverture des écoles dans certains pays », a fait savoir l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a été notifiée de cette tendance avec la réouverture des écoles en France et en Israël. La Belgique n’échappe pas à ce phénomène. Alors que plusieurs cas ont été signalés à Bruxelles, on apprenait ce jeudi que les sections maternelle et primaire du collège Notre-Dame de Basse-Wavre ont été fermées : un élève de primaire a été confirmé positif au coronavirus. Tous les enfants sont priés de rester en quarantaine pendant deux semaines, à titre préventif. L’école ne rouvrira donc pas avant les vacances scolaires. En Wallonie, toujours, un deuxième enfant a été diagnostiqué positif au Covid-19 dans un établissement scolaire situé en Province de Liège. Il s’agit d’un enfant de première maternelle de l’école Jean-Marie Léonard à Flémalle. Un cas est signé en Flandre occidentale, à Ertvelde. L’enfant ne présentait aucun symptôme. Les neuf élèves qui se trouvaient dans la bulle sociale de l’écolier infecté ont été mis en quarantaine et ont à leur tour été testés. L’arrivée d’une deuxième vague occupe les esprits. L’Otan a entamé des préparatifs pour répondre à une résurgence de la pandémie de coronavirus, notamment en constituant des stocks d’équipements et de matériel médical au profit de ses États membres et de pays partenaires, a annoncé ce jeudi le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. Du côté des pharmaciens, on prépare aussi la suite. Le gouvernement cherche à se procurer davantage de vaccins, mais le risque d’une demande plus grande que l’offre est réel. L’Association pharmaceutique belge (APB) souhaite dès lors que les groupes à risque (seniors, patients présentant des maladies chroniques et le personnel soignant) aient la priorité sur les entreprises qui voudraient vacciner leur personnel. Il y avait un plan d’urgence pour les maisons de repos prêt depuis 14 ans, ont rapporté Het Nieuwsblad et De Standaard ce jeudi. Un plan qui n’a malheureusement jamais été mis en pratique. Les recommandations comprenaient de la formation supplémentaire, l’accent mis sur l’hygiène des mains ainsi que des réserves de masques buccaux et de gel hydroalcoolique. Le SPF Santé publique avait jugé le projet « irréaliste ». Plus de la moitié des victimes du coronavirus à ce jour vivaient dans des homes (4.849 sur un total de 9.683 décès). Les seniors ont payé un très lourd tribut à cette crise. Les aînés pourraient voir le bout du tunnel de leur confinement. Dès lundi prochain, la règle de la visite unique hebdomadaire, pour une durée maximum de 30 minutes, sera levée, après concertation, entre autres, avec les représentants des travailleurs. Et pour le 1er juillet au plus tard, la vie communautaire pourra reprendre, la collectivité devenant la « bulle élargie » évoquée par le Conseil national de sécurité du 3 juin dernier, selon une circulaire envoyée ce jeudi par la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale. « The Economist » a publié un rapport sur la gestion de la crise dans 21 pays de l’OCDE qui égratigne notre pays : la Belgique a connu la pire crise et la gestion, calculée selon différents indicateurs, est « mauvaise. » Ce rapport n’a pas plu à Maggie De Block qui a rappelé sur Twitter que « les chiffres ne disent pas tout. » Emmanuel André, ancien porte-parole interfédéral, a exprimé publiquement son désaccord avec les propos de la ministre libérale. « Les chiffres ne disent pas tout, mais ils disent tout de même quelque chose. Nous ne pouvons pas tout nier si nous voulons tirer des leçons de nos erreurs. » [scald=27598592:sdl_editor_representation] La Première ministre Sophie Wilmès est revenue, ce jeudi à la Chambre, sur la question de surmortalité dans notre pays, « il faut comparer ce qui est comparable à savoir la surmortalité, qui ne dépend pas du système de comptage, par rapport à la densité de la population. Et dans ce cas la Belgique est loin de pouvoir être pointée du doigt ! Est-ce que ça veut dire pour autant que la gestion de la crise a été parfaite ? Ce n’est pas ça que je veux dire, je dis juste qu’il faut aller regarder la méthodologie et les sources afin d’éviter de tirer des conclusions plus catastrophistes que la réalité. » La justice va-t-elle se pencher sur la gestion de la crise ? La saga des masques interroge. Une information judiciaire a été ouverte à propos de la société luxembourgeoise Avrox, laquelle a remporté le marché public passé par la Défense pour la livraison de 15 millions de masques fédéraux. À l’issue d’une première analyse, aucun élément constitutif d’une infraction n’a toutefois été relevé. La culture aura bien été le parent pauvre lors de cette crise. Un projet de loi du PS et d’Ecolo-Groen visant à faciliter l’accès des artistes et des techniciens du secteur culturel aux allocations de chômage n’a pas été présenté à la Chambre ce jeudi. La N-VA a demandé l’avis du Conseil d’État et a obtenu les cinquante voix nécessaires de l’Open Vld, du CD&V et du Vlaams Belang. Cela risque de reporter ces mesures aux calendes grecques. La Chambre a en revanche adopté en séance plénière la proposition de loi pérennisant le Fonds blouses blanches. Ce fonds répond à la grogne du personnel infirmier, lassé de conditions de travail toujours plus pénibles. Un montant de 67 millions d’euros avait déjà été libéré au mois de novembre. Ailleurs dans le monde. Le regain de Covid-19 dans la capitale chinoise est désormais « sous contrôle » ont assuré ce jeudi les autorités sanitaires. Le ministère de la Santé a fait état de 21 malades supplémentaires au cours des 24 dernières heures à Pékin où des milliers d’habitants font la queue pour subir un dépistage, portant à 158 le nombre de cas recensés depuis la semaine dernière. La pandémie a fait au moins 450.386 morts dans le monde depuis que la Chine a fait officiellement état de l’apparition de la maladie en décembre. Les États-Unis sont le pays le plus touché avec 118.057 morts, suivis par le Brésil (46.510 morts), le Royaume-Uni (42.288 morts), l’Italie (34.514 morts) et la France (29.603 morts). Les autorités turques ont rendu obligatoire le port du masque en public à Istanbul et Ankara, au moment où le nombre de cas repart à la hausse dans le pays. En revanche, la République Tchèque lèvera le port obligatoire du masque à compter du 1er juillet, sauf dans la capitale. Bilan du jour. On dénombre 10 nouveaux décès (pour un total de 9.683 morts), 19 nouvelles hospitalisations (total de 344 personnes actuellement hospitalisées, dont 60 en soins intensifs) et 104 nouveaux cas (pour un total de 60 348). [scald=27596908:sdl_editor_representation] Vendredi 19 juin – jour 47 Le magazine Wilfried a jeté ce vendredi un pavé dans la mare en rapportant que le traçage du Covid-19 en Belgique est orchestré pratiquement par un seul homme, Frank Robben. Ce dernier a rédigé l’arrêté royal fixant les conditions du suivi des contacts des malades touchés par le coronavirus. Le fonctionnaire se trouve pourtant au cœur de multiples soupçons de conflits d’intérêts, écrit le magazine. Son mandat à l’Autorité de la protection des données (APD), lieu de contre-pouvoir, serait en outre illégal. Frank Robben n’a pas manqué de répondre ce vendredi : « On m’a demandé de mettre en place un système opérationnel pour le tracing », explique-t-il. « L’article indique qu’il y aurait un grand Big Brother, mais ce qu’on a fait depuis 30 ans, c’est juste l’inverse (…) Nous respectons la protection des données ». L’homme assure que les instances de vérification de ce système de traçage sont neutres : « Je ne veux pas que ce système soit utilisé à d’autres fins », assure-t-il. Signe des temps qui changent, Sciensano ne publiera plus de bilan chiffré du coronavirus le dimanche et le lundi. La décision, permise par l’évolution favorable du virus en Belgique, devrait donner du repos aux personnes chargées de rédiger un rapport chaque week-end, et soulager les hôpitaux. Les chiffres traduisent une nette amélioration : le nombre de patients aux soins intensifs est presque au même niveau qu’au 15 mars. Après les provinces de Luxembourg et du Brabant wallon, c’est au tour de la province de Namur de bénéficier d’une statistique plus que rassurante concernant le coronavirus. La province namuroise affiche « 0 » patient aux soins intensifs. Autre bonne nouvelle, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a autorisé le premier essai clinique évaluant un vaccin contre le COVID-19 en Belgique, proposé par la société biotechnologique allemande CureVac. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit du onzième essai clinique autorisé à l’échelle mondiale pour un candidat vaccin COVID-19. L’AFMPS a également annoncé que d’autres essais cliniques des candidats vaccins COVID-19 sont prévus en Belgique dans les prochaines semaines. À chaque jour, son nouvel épisode dans la saga des masques. Ce vendredi, la société Oeko-Tex a annoncé qu’elle attaquait Avrox (cette société luxembourgeoise à qui l’État belge, via la Défense, a commandé 15 millions de masques en tissu) en justice pour falsification d’un de leurs labels. Sur la notice distribuée avec les masques d’Avrox (que les pharmaciens photocopient dans certains cas et qui est disponible sur le site officiel des autorités belges info-coronavirus.be), on peut lire clairement que « la fabrication est certifiée Oeko-Tex », le tout agrémenté d’un petit logo. Sauf que le numéro de certification a expiré en 2016 et que son utilisation n’est plus autorisée. [scald=27598619:sdl_editor_representation] Le gouvernement fédéral et la SNCB se sont enfin accordés ce vendredi sur les modalités du Railpass, à savoir plusieurs voyages gratuits à utiliser à la suite de la crise du coronavirus. Les modalités pratiques ont été validées en kern. Le produit prendra la forme d’un pass nominatif et sur demande. Il sera mis à disposition de tout résident en Belgique de plus de 12 ans qui en fait la demande, les moins de 12 ans voyageant déjà gratuitement. Ce pass gratuit comprenant 12 trajets sera utilisable sur une période de 6 mois, au rythme de 2 trajets par mois (à partir de 9h en semaine et pas pendant les week-ends du mois d’août). De quoi offrir des perspectives d’excursion en Belgique. Ailleurs dans le monde. Le monde est entré dans une « phase dangereuse » à mesure que des pays lèvent les mesures de confinement et les restrictions à la mobilité, s’est alarmée ce vendredi l’Organisation mondiale de la santé. « Le virus continue de se propager rapidement, il reste mortel et la plupart des personnes restent exposées », a déclaré un responsable de l’organisation Les autorités sanitaires italiennes ont appelé à la « prudence », après avoir observé la semaine dernière des « signaux d’alerte liés à la transmission » du Covid-19, notamment à Rome, indiquant que « la circulation du virus est encore importante ». Le nouveau coronavirus était présent dans les eaux usées de Milan et Turin dès décembre 2019, deux mois avant le premier malade recensé dans le pays, selon une étude de l’Institut supérieur de la santé communiquées ce vendredi. L’Institut cite également une étude espagnole qui a identifié le virus dans les eaux usées de Barcelone recueillies vers la mi-janvier, « environ 40 jours avant la notification du premier cas autochtone » en Espagne. Chypre a encore assoupli les restrictions d’entrée sur son territoire, en autorisant à partir de samedi la venue de voyageurs en provenance de France, d’Italie et d’Espagne, ainsi que du Liban voisin. Le pays est désormais ouvert aux vols en provenance de 30 pays. En Suisse, les rassemblements allant jusqu’à un millier de personnes seront autorisés à certaines conditions à partir de lundi. En revanche, le gouvernement ukrainien a annoncé qu’un confinement plus strict devra être imposé dans une partie du pays, la propagation du nouveau coronavirus s’accélérant depuis la levée de nombreuses restrictions. Bilan du jour. On dénombre 12 nouveaux décès (pour un total de 9.695 morts), 20 nouvelles hospitalisations (total de 340 personnes actuellement hospitalisées, dont 55 en soins intensifs) et 128 nouveaux cas (pour un total de 60.476). [scald=27597739:sdl_editor_representation] Samedi 20 juin – jour 48 Les bilans épidémiologiques sont de plus en plus légers en Belgique : seulement deux décès dus au coronavirus ont été rapportés ce samedi. Vingt personnes seulement ont été admises à l’hôpital, le niveau le plus bas observé depuis le début de l’épidémie. Le déconfinement est de plus en plus visible, avec des terrasses de cafés remplies et des parcs où les Belges peuvent profiter du soleil. Yves Van Laethem, porte-parole intérfédral et infectiologue au CHU Saint Pierre, constate un relâchement des citoyens vis-à-vis des mesures gouvernementales : « Il y a une sorte de relâchement post-combat, ou plutôt post-trauma », estime-t-il. « Il est évident, en contrecoup d’un long combat, que les troupes se relâchent. Pourquoi ? Parce que l’ennemi n’est plus visible ». « En tant qu’infectiologue, je me dois de dire qu’il ne faut pas tout laisser aller ! », insiste Yves Van Laethem, qui rappelle au passage deux mesures essentielles selon lui : le port du masque et le signalement de symptômes suspects. Yves Coppieters, professeur de santé publique à l’ULB, ne dit pas autre chose. « Il faut absolument que ce virus ne recircule pas en masse chez nous et il faut vraiment observer ça avec vigilance et aider ces pays aussi à combattre leurs épidémies ». « Qu’est-ce qu’on observe quand on lève le confinement ? C’est que les populations les plus riches restent confinées volontairement […], les populations les plus pauvres reprennent leurs vies, en termes de survie, pour des raisons économiques, ce qui engendre des foyers de transmission dans certains quartiers comme les favelas au Brésil, les bidonvilles ou les ’slums’ des grandes mégapoles d’Amérique du Sud et africaines », avance-t-il. Avrox, la société qui a livré les masques commandés par la Défense en a assez des « attaques injustifiées » et des « fausses accusations » à son encontre. « Ce jeu a assez duré », répond Avrox, ce samedi. « La société a remporté un marché public en toute honnêteté, a fourni 15 millions de masques en un temps record et s’est assurée que ces masques sont d’une qualité exceptionnelle au profit du citoyen belge ». Des critiques ont bien été émises sur les délais non tenus, sur la qualité des masques ou encore sur un label qui figure sur la notice, sans autorisation. Ailleurs dans le monde. Six membres de l’organisation du meeting de campagne de Donald Trump ce samedi dans l’Oklahoma ont été testés positifs au Covid-19 et mis en quarantaine, a annoncé l’équipe du président américain quelques heures avant l’ouverture de ce premier grand rassemblement organisé à Tulsa, dans une salle fermée, en pleine pandémie. Avec au moins 2.505.650 cas, pour 192.416 décès, l’Europe reste le continent le plus touché par la pandémie même si c’est désormais en Amérique latine que la maladie progresse le plus rapidement. Plus de la moitié des contaminations ont été enregistrées en Russie, au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie. Le Brésil a dépassé ce vendredi le seuil symbolique du million de cas de contaminations, seulement franchi auparavant par les États-Unis, signe que l’épidémie n’est toujours pas contrôlée dans le plus grand pays d’Amérique latine. Après un record de 54.771 nouveaux cas en une journée, le pays enregistre 1.032.913 contaminations et approche du cap des 50.000 morts. Cela va beaucoup mieux en Europe. Les autorités françaises ont annoncé une accélération du déconfinement pour l’été, avec notamment dès lundi le retour de tous les enfants à l’école et au collège et la reprise des sports collectifs. Les stades rouvriront au public le 11 juillet, date qui marquera la fin de l’état d’urgence sanitaire sur le territoire métropolitain. Les cinémas, les centres de vacances, les casinos et les salles de jeux vont également rouvrir ce lundi « dans le respect de règles sanitaires strictes ». Quelques heures avant que l’Espagne ne rouvre ses frontières aux Européens, le Premier ministre Pedro Sanchez a rappelé à la population qu’elle restait vulnérable et devait maintenir les mesures de protection. À minuit dans la nuit de samedi à dimanche, l’Espagne lève l’état d’alerte décrété le 14 mars et rouvre sa frontière terrestre avec la France et ses ports et ses aéroports aux ressortissants de l’Union européenne. Le Portugal n’ouvrira sa frontière avec l’Espagne que le 1er juillet. Le Luxembourg va tester toute sa population. Les 600.000 habitants du Grand-Duché seront ainsi testés à raison de 20.000 par jour, dans 17 centres de dépistage. Un budget de 30 millions d’euros a été débloqué à cet effet. Bilan du jour. On dénombre 2 nouveaux décès (pour un total de 9.696 morts), 20 nouvelles hospitalisations (total de 308 personnes actuellement hospitalisées, dont 50 en soins intensifs) et 74nouveaux cas (pour un total de 60 550). [scald=27598455:sdl_editor_representation] Dimanche 21 juin – jour 49 Les jours les plus longs, l’été qui frappe à nos portes avec une météo très agréable, le déconfinement qui s’est accéléré en rythme avec des chiffres de l’épidémie très optimistes, l’heure est au relâchement. Un peu trop d’ailleurs, si l’on en juge par les rassemblements festifs observés dans la capitale. Ce dimanche matin, on apprenait que la police avait dû intervenir samedi soir pour disperser plusieurs centaines de personnes qui s’étaient rassemblées sur la place Sainte-Croix à Ixelles, à deux pas de la place Flagey, devant un concert improvisé. Des dizaines de personnes se tenaient les unes près des autres, dansant et faisant la fête, en infraction avec l’interdiction de rassemblement qui prévaut toujours. « Nous avons invité les gens à se séparer », indique la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. « Ce n’était pas évident vu le nombre de personnes mais notre intention n’est pas d’intervenir durement, nous comptons sur la compréhension des mesures en vigueur. » La police a pu faire évacuer la place mais certains groupes de personnes sont allés s’installer sur d’autres places à proximité. [scald=27598620:sdl_editor_representation] « C’est l’antithèse de ce qu’on souhaite », condamne le virologue Yves Van Laethem. « Si des événements de ce genre continuent de se produire, on risque d’avoir des foyers de contamination ». Son confrère Marc Van Ranst a fait aussi part de son mécontentement. « Ce n’est pas encore le moment de le faire », a-t-il souligné, estimant que la police devrait en faire davantage pour prévenir de tels rassemblements non autorisés. Emmanuel André est aussi sévère, en faisant référence au cas de l’Allemagne, où le taux de reproduction du virus, qui correspond au nombre moyen de personnes infectées par un malade, est remonté à 1.79. « Un premier signal d’alerte sérieux qui devrait rappeler à tous les pays européens que l’épidémie profitera de chaque opportunité pour reprendre de sa force. Ce n’est pas le moment de faire la fête… on y perdrait beaucoup ! », insiste le scientifique. Ixelles compte serrer la vis. Le bourgmestre d’Ixelles, Christos Doulkeridis, a annoncé qu’aucun « événement » ne serait toléré dès ce dimanche soir. « Ni Flagey, ni Ixelles, ni toute autre commune ne peut accepter un tel non-respect des règles de distanciation physique que celles connues cette nuit. Irresponsable sur le plan sanitaire et non respectueux des habitants de nos quartiers. Aucun événement ne sera toléré dès ce soir », a-t-il fait savoir. Le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, a insisté ce dimanche sur le respect des règles en vigueur pour lutter contre l’épidémie de covid-19 à la suite des rassemblements nocturnes constatés à Ixelles et à Anderlecht (où des faits similaires se sont produits, sans toutefois donner lieu à des incidents). La question de ces rassemblements sera évoquée lors du prochain Conseil national de sécurité, attendu pour mercredi. Ailleurs dans le monde. Le trafic a repris dimanche entre la France et l’Espagne qui a rouvert sa frontière en mettant fin à un confinement de près de 100 jours pour enrayer une épidémie ayant fait plus de 28.300 morts dans ce pays. Les arrivants ne sont plus tenus d’observer une quarantaine de 14 jours. Les Espagnols eux-mêmes ont pu quitter leur région pour retrouver des proches qu’ils n’avaient plus vus depuis le 14 mars. Le Portugal a toutefois préféré attendre le 1er juillet pour ouvrir sa frontière terrestre avec l’Espagne. Pékin a fait état dimanche de 22 nouveaux cas, alors que les autorités sont en train de tester plus de deux millions de personnes pour contenir un nouveau foyer de contamination dans la capitale. Les Pékinois avaient repris une vie presque normale après deux mois sans contamination, mais un rebond épidémique depuis la semaine dernière a entraîné le confinement de quartiers et le dépistage de dizaines de milliers d’habitants. Donald Trump a déclaré à Tulsa (Oklahoma), lors du premier meeting en salle fermée organisé aux États-Unis pendant la pandémie, qu’il avait demandé aux autorités sanitaires de ralentir le rythme du dépistage de la maladie Covid-19 parce que cela provoquait une augmentation du nombre de cas détectés. « Voilà le mauvais côté : quand on fait ce volume de dépistage, on trouve plus de gens, on trouve plus de cas », a-t-il dit. « Alors j’ai dit à mon équipe +Ralentissez le dépistage+. Ils font des tests, et des tests… ». « Il plaisantait évidemment pour dénoncer la couverture médiatique absurde », a assuré un responsable de la Maison Blanche. Bilan du jour. Non communiqué. Le prochain bilan est prévu le mardi 23 juin.

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