To speak or not to speak English, le dilemme bruxellois
L’anglais prend de plus en plus de place au sein de notre capitale. Les jeunes sont désormais plus attirés par la langue de Shakespeare que par la seconde langue officielle de la ville. Cette omniprésence atteste d’une évolution sociale autant que professionnelle. Une réalité qui doit encore se traduire politiquement…

Oh, it’s you. » Nicole Marucci se dévoile sous sa capuche qui la protège de la bruine. Elle s’avance et nous ouvre les portes d’un de ses « spots » favoris. Un pub irlandais qui fait le coin, rue du Bailli. Un brouhaha constant agite la pièce boisée. Une lumière tamisée éclaire l’écriteau sur lequel est indiqué à la craie « irish stew », le plat à l’agneau du jour. « One beer please. » L’expérience bruxelloise de Nicole n’est pas un long fleuve tranquille. Pour cette expatriée venue de République tchèque, ne parler que la langue de Shakespeare dans notre capitale est parfois synonyme d’angoisses. « A l’hôpital, on ne me parle pas en anglais. C’est tellement stressant d’aller quelque part où j’ai besoin de comprendre ce qui est dit (…). C’est juste un sentiment terrible. » Elle a aussi été blâmée à la commune parce qu’elle ne maîtrisait pas assez le français. Une situation vécue par plusieurs anglophones.

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir11 Commentaires
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Posté par Rahier Pierre, vendredi 24 juillet 2020, 15:21
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Posté par Pierre Lison, jeudi 2 juillet 2020, 16:33
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Posté par Kavanagh Gabrielle, jeudi 2 juillet 2020, 16:15
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Posté par G Jean Luc, jeudi 2 juillet 2020, 15:24
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Posté par Coets Jean-jacques, jeudi 2 juillet 2020, 11:39
Plus de commentairesJe pense que la première obligation, c'est de maîtriser sa langue maternelle. L'exemple devrait venir d'en haut, suivez mon regard ! Mais on est loin du compte.
Soixante pour cent de la population est déjà bilingue : langue maternelle + lingua franca (français). Alors, commençons par supprimer le bilinguisme institutionnel (F/NL) et on verra. (De plus, en supprimant l’obligation de néerlandais, on diminuerait le chômage local et les navetteurs.)
Lorsqu'on entend, et voit, comment le français est pratiqué à Bxl, on ne peut que s' inquiéter quant à l'usage d'un certain globish pidgin english!
Mais tant qu'à apprendre une deuxième langue, autant que ce soit l'anglais, tout le monde sera gagnant.
Je pense qu'il y a quelques malentendus ! Il est tout à fait normal, en arrivant à Bxl, de ne parler ni français ni néerlandais. Il est par contre assez insupportable que ce soit toujours le cas après 1 ou 2 ans de résidence ! De plus, pourquoi toujours l'anglais (j'adore cette langue que je parle à la maison !), pourquoi pas l'allemand qui est aussi une langue nationale, ou l'espagnol qui est historiquement lié à l'immigration, ou l'italien qui est une des plus importantes communautés allophones de Belgique ? Je rejoins aussi les commentaires de certains ; en Angleterre, les idiomes étrangers sont invisibles dans l'espace public. A Bxl les annonces dans le métro sont faites en 3 langues, les musées donnent des explications en 3 ou 4 langues. Vous avez déjà vu cela en Angleterre ? "Mind the gap" ! Les communes bruxelloises payent des formations en anglais pour leurs fonctionnaires, la Stib fait de même, tout comme le parlement bruxellois et la Chambre.... Vous imaginez cela en Angleterre ou aux États-Unis ?! Moi pas ! Je crois qu'il faut adopter une attitude constructive. L'anglais pourrait devenir une langue officiellement "comprise" à Bruxelles, comme à Malte ou en Irlande (Irish spoken, English understood). Mais lui donner le même statut que le français ou le néerlandais me semblerait tout à fait exagéré.