Quand Madame De Block «répare» la santé mentale
Depuis 2016, sur décision de la Ministre de la Santé, les psychologues cliniciens sont assimilés aux « professions de la santé ». Un putsch législatif, dénonce l’auteur de cette carte blanche.

Parler de « maladies » mentales est un abus de langage : il s’agit d’une analogie réductrice avec la médecine des organes pour désigner un tissu complexe de souffrances individuelles et collectives. Qu’on pense à l’anorexie. Mieux encore, à la dépression : principal facteur d’invalidité au monde (OMS), elle ne relève que superficiellement d’un déficit en sérotonine. Corrélée en premier avec la solitude, en second avec le chômage, elle résulte tout autant de la créativité lucrative de l’industrie pharmaceutique. Mais si la dépression ordinaire peut se voir soulagée par des régulateurs de la sérotonine, ceux-ci ne fonctionnent pas mieux que des placebos (Kirsch, 2008) – c’est-à-dire qu’une configuration symbolique, contextuelle et relationnelle relevant du champ conceptuel de la santé mentale plutôt que du traitement des organes. Si la psychothérapie et la chirurgie sauvent des vies, leur exercice relève de systèmes d’organisation, de formation et d’évaluation différents.

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