Pour le 14 juillet, Macron n’est pas à la fête

Il n’y aura pas de défilé militaire, mais un hommage national aux soignants. Puis, le soir, un concert retransmis à la télé sur un Champ de Mars vide avant un feu d’artifice sans public devant la tour Eiffel… Ce 14 juillet sera totalement inédit. Y compris parce que le président répondra pour la première fois aux questions des journalistes (à 13 h 10 sur TF1 et France 2). Emmanuel Macron se sait attendu sur bien des fronts. 1 La crise sanitaire Ces derniers jours, différents indicateurs suscitent l’inquiétude, même si la situation épidémiologique reste globalement sous contrôle, du moins en France métropolitaine. Le « R » (taux de reproduction du virus) est reparti légèrement au-dessus de 1, et on observe partout un relâchement des mesures barrières. Le président cédera-t-il à la demande de plusieurs personnalités scientifiques et d’élus locaux qui voudraient que le port du masque soit rendu obligatoire dans les lieux publics clos ? Après avoir longtemps porté la Belgique en contre-exemple (le directeur général de la Santé pointait régulièrement le nombre de morts au Royaume, sans mentionner le système de comptage qui prend en compte tout décès suspect), il suivrait cette fois l’exemple du voisin. [scald=27628792:sdl_editor_representation] 2 Le plan de relance français Il est attendu pour septembre. L’accent devrait être mis sur les aides à l’emploi des jeunes (la priorité absolue, dixit le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire), sur la relocalisation de certaines productions et sur la prévention des plans sociaux. « Il faut en finir avec la maladie française du chômage de masse », estime le Président. Mais comment le plan de relance sera-t-il financé ? Faudra-t-il travailler plus ? Quelque 460 milliards d’euros ont déjà été mobilisés pour soutenir l’économie française alors que l’on s’attend pour l’année à un recul de 11 % du PIB. [scald=27628791:sdl_editor_representation] 3 Le plan de relance européen Emmanuel Macron est également attendu sur le plan de relance européen qu’il compte appuyer avec Angela Merkel lors du sommet de fin de semaine. Le locataire de l’Elysée veut croire que ce moment de crise sonne l’heure de vérité pour l’Europe et qu’après un début de gestion commune chaotique, les 27 pourraient accoucher du meilleur. D’autant que l’Allemagne, aux commandes de la présidence européenne, défend désormais la solidarité et l’aide mutuelle en Europe et que le plan de relance pourrait être financé par des dettes européennes mutualisées. 4 L’écologie Le président a déjà dit vouloir reprendre « 98 % » des propositions de la convention citoyenne sur le climat. Il a laissé ouverte la possibilité d’un référendum si les choses n’allaient pas suffisamment vite. [scald=27628795:sdl_editor_representation] 5 Le remaniement Le président avait promis de se réinventer. Mais le casting du gouvernement, sur lequel il ne s’est pas encore exprimé, laisse songeur. Pourquoi Emmanuel Macron s’est-il séparé d’Édouard Philippe alors que ce dernier était salué pour sa gestion de la crise ? Et pourquoi avoir choisi Jean Castex, un homme de peu de poids politique ? Pour en faire un simple « collaborateur » et exercer lui-même tous les pouvoirs ? Et pourquoi le choix de Roselyne Bachelot à la Culture ? Et celui de Gérald Darmanin à l’Intérieur et d’Eric Dupond-Moretti à la Justice ? Le premier est sous le coup d’une enquête pour viol et le second critique les mouvements féministes. Un contresens alors qu’Emmanuel Macron prétend toujours faire de l’égalité femmes-hommes une priorité ? [scald=27628794:sdl_editor_representation] 6 Les réformes Emmanuel Macron reprendra-t-il les chantiers laissés en jachère par la crise sanitaire ? Il est attendu sur l’explosive réforme des retraites, à laquelle il n’a finalement pas renoncé. La crise a mis en avant une série de métiers (caissières, livreurs, etc.) qui sont perdants dans le système de retraite actuel, selon l’Elysée. Le système universel par points est toujours d’actualité. Mais sera-t-il assorti d’une mesure d’équilibre (une mesure d’âge ?), comme le réclamait Édouard Philippe ? Cela déclencherait immédiatement la colère des syndicats et probablement un mouvement social. [scald=27628793:sdl_editor_representation] 7 L’avenir politique À six cents jours de la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron sera interrogé sur cette échéance. Continuera-t-il à faire du Rassemblement national son adversaire principal ? À mettre en avant le duel entre « populistes et progressistes » ? À viser les électeurs de droite ? Et comment intégrera-t-il la nouvelle donne écologiste, depuis que les Verts se sont emparés de grandes villes aux dernières élections municipales ?

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