Jean-Luc Lemoine: «Je déteste les donneurs de leçon»
Jean-Luc Lemoine revient sur les planches avec un nouveau seul en scène. Il profite de sa popularité dans l’émission de Cyril Hanouna pour attirer un nouveau public.


A 45 ans, Jean-Luc Lemoine vit une deuxième jeunesse. Grâce à sa participation dans l’émission de Cyril Hanouna, Touche pas à mon poste !, il s’est fait connaître d’une nouvelle génération de spectateurs.
Vous revenez sur scène après trois ans d’absence. Cela vous manquait ?
J’avais un gros gros manque. J’ai commencé sur scène et j’ai toujours mené de front la télé et le spectacle. Après le précédent oneman show, cela m’a fait du bien de faire un break. Puis, cela a commencé à me titiller car je recevais en plateau des potes qui présentaient leur spectacle. J’étais jaloux. J’ai besoin aussi de sortir du flux et d’être dans le plus durable. J’ai le luxe de pouvoir faire des trucs dans l’instantané et d’autres plus construites où je vais au bout de mes idées. J’aime bien ce double exercice même si c’est un spectacle qui est très écrit avec des portes de sorties pour m’amuser avec le public.
Vous êtes à l’aise dans l’improvisation ?
Cela ne me fait pas peur. J’ai un cadre solide pour le spectacle mais en sortir est ma récréation. Je pense que
Vous avez souvent participé à des émissions de bande. Comment trouvez-vous votre place ?
La bande m’a apporté l’obligation d’être rapide et efficace. On a peu de temps de parole. Chez Laurent Ruquier, j’avais l’impression d’être une grenouille qui traverse l’autoroute. Je devais dire ce que je voulais sans que quelqu’un me coupe la parole. Du coup, je ne fais pas de phrase ultralongue.
Une communication façon Twitter ?
C’est le réseau où je suis le plus présent. Je trouve cela génial d’être obligé de se torturer l’esprit pour dire tout en 140 caractères. Et puis, je me suis rendu compte que les gens consomment l’humour différemment aujourd’hui. On prend plus le temps de s’installer dans un univers. Les gens aiment le zapping et, dans le spectacle, il y a volontairement des passages développés et d’autres très rapides. Je m’ennuie très vite comme spectateur alors j’essaie de déstabiliser parfois. Je veux être sans cesse en éveil.
Vous avez intitulé votre spectacle « Si vous avez manqué le début… ». Etrange pour quelqu’un qui est depuis 25 ans dans le métier.
Dans votre spectacle, vous faites rire mais on sent également que vous faites passer vos opinions sur la société.
Je déteste les donneurs de leçon mais j’aime bien la notion de bouffon. Il était là pour amuser la cour et en même temps la critiquer. Les spectateurs viennent consommer du rire en premier lieu. Par contre, s’ils ont un regard rétrospectif, alors ils peuvent percevoir mon avis. J’aime bien les doubles lectures. Je ne veux pas choquer le bourgeois pour choquer le bourgeois. Il n’y a aucun sujet que je ne veux pas traiter mais il y en a que je ne traite pas tant que je n’ai pas trouvé le bon angle. J’aime aller m’aventurer sur des sujets avec une machette. Le chemin est sauvage. Je veux bousculer. Comment voyez-vous les 25 prochaines années de carrière ? Je suis un besogneux et je me donne au maximum dans ce que je fais. J’espère ne pas faire le spectacle de trop mais toujours vivre de mon métier. La retraite à 65 ans, ce n’est pas pour moi.
Le 1er octobre à Louvain-la-Neuve, le 2 à Liège et le 3 à Namur. www.ticketmaster.be
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