«Vous avez de ces mots»: Les soldats de plomb du français
Entre polices de caractères et police de la langue, les imprimeurs humanistes bataillent…


Le figement de l’orthographe du français que nous connaissons aujourd’hui est une situation relativement récente. Pendant des siècles, la mise par écrit de la langue a toléré des variantes que les auteurs ne se privaient pas d’utiliser. Avant le 19e siècle, nombre d’écrivains n’accordaient qu’une attention toute relative à la forme graphique de leurs textes, laissant à d’autres le soin de mettre bon ordre dans une joyeuse pagaille.
Qui sont ces soldats de l’ombre qui veillent au respect d’une orthographe « académique » ou, à tout le moins, assurent un minimum de cohérence dans les choix orthographiques et typographiques ? On mentionnera bien sûr les correcteurs et leur contribution indispensable à l’édition de textes de qualité, comme le prouvent a contrario des publications – de plus en plus nombreuses aujourd’hui – qui n’ont pas bénéficié de leur apport.

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Et c'est pourquoi, nous, et nos enfants et sans doute petits-enfants, devons chaque jour encore batailler contre une orthographe incohérente, irrégulière, voire absurde. Ce qui me rend le plus perplexe, c'est de constater que si l'étymologie est la base de notre orthographe, pourquoi n'est-elle jamais enseignée ?! Est-ce parce qu'elle montre vite ses limites ? Enfin, "doubt" en anglais est plus proche du latin "dubitare" que le français "doute" avec ce "b", que l'on retrouve pourtant dans "dubitatif" ! Une professeure de l'ancien institut Marie Haps m'a un jour lancé : "Mais enfin, comment voulez-vous écrire correctement si vous ne connaissez pas l'étymologie des mots ?!". Mais parce qu'elle n'est jamais enseignée ! La première personne qui devait me parler d'étymologie fut un professeur d'histoire en 2e secondaire moderne. Il était obligatoire de posséder un dictionnaire pour son cours mais il interdisait le Larousse, menaçant quiconque viendrait en classe avec cet ouvrage de le suivre en passant par la fenêtre. A ses yeux, seul Le Robert, qui donnait justement cette étymologie, était digne d'être utilisé pendant ses cours. Malheureusement, pour une raison connue de lui seul, ces dictionnaires n'ont jamais été utilisés en deux ans !
Six ans de latin, quatre ans de grec et l'étymologie partout présente... Les cours de français dans l'inférieur : grammaire et orthographe, une dictée par semaine, un point perdu par faute. (dix fautes = 0/10) Dans le supérieur, dix romans à lire chaque année, et pas n'importe lesquels. Évidemment, c'était les années soixante. Aujourd'hui, on constate les conséquences du nivellement par le bas... Chez certains journalistes du Soir, aussi.
Merci Mr FRANCARD de cet article intéressant et écrit dans un français de bon aloi, qui tranche avec la piètre qualité de la langue que l'on retrouve en général dans les articles du Soir.
Ce n'est pas le même genre d'articles dans les autres parties du journal. Le français a plusieurs registres de langue et ici on se trouve dans un billet sur la langue. Donc M. Francard se doit d'être parfait dans la forme et le fond... Mais il y a de belles plumes au journal également, pensez à Mmes Blogie, Braeckman, Delvaux, Dubuisson, Huon, Leurquin, ... et MM. Berti, Coppi, Couvreur, Thirion, Vandewijver, Wijnants,...
Diable, où j'apprends qu'Étienne Dolet a été inspiré par le commissaire Maigret. Mais il est vrai qu'à l'époque, l'orthographe était, comme le rappelle la chronique, fluctuant. Louis Meigret pouvait sûrement s'orthographier Maigret d'aventure. ;-)