Strade Bianche: Van Avermaet espère qu’il s’agit d’un nouveau départ

La formation orange souhaitait tester l’interview selon le protocole strict de l’UCI : port du masque obligatoire pour tout le monde, deux mètres de distanciation, micros équipés d’une perche, nombre de questions limité pour la presse. Le test fut… positif et agréable, par rapport aux désespérantes interviews accordées par ordinateur interposé depuis plusieurs mois. Greg Van Avermaet, cette fois nous y sommes, cinq mois exactement après Kuurne-Bruxelles-Kuurne, votre dernière course… C’est un soulagement et, je l’espère, un nouveau départ, dans des conditions sanitaires que nous respectons à la lettre. Le monde du cyclisme espérait tellement cette reprise qu’il a pris les décisions nécessaires et les mesures adaptées à notre sport avec discernement. On s’est adapté au confinement, adaptons-nous maintenant à la course dans un autre contexte. En respectant les règles de distanciation, en faisant tout simplement attention, je pense que cette saison va pouvoir enfin se prolonger car le cyclisme est un sport de plein air, pas un sport de contact. Combien de fois avez-vous déjà été testé ? Trois fois mais nous avons, en interne, les tests de température deux fois par jour comme le recommande le protocole. Bien sûr, tout cela ne veut rien dire, quelqu’un peut attraper le virus comme un autre une grippe. Cela fait partie de notre métier, on s’adapte. Sans repère en course depuis cinq mois, comme aborde-t-on une épreuve aussi particulière que les Strade Bianche ? C’est vrai que pour une course de reprise, ce n’est pas banal. On ne peut pas vraiment dire qu’on aura le temps de tourner les jambes. Les Strade, c’est directement dans le vif du sujet. Il faut survivre dans le peloton et attendre que cela s’éparpille dès les premiers secteurs des « gravels ». J’aborde la course sans me poser de question car nous sommes tous dans la même situation. Nous avons tous travaillé pendant des semaines, nous sommes tous prêts. Et puis on reprend dans cette région magnifique, il y a pire ! Jeudi, vous avez eu l’occasion d’effectuer une reconnaissance. Quelles étaient vos sensations ? La chaleur est évidemment un paramètre qui n’existe pas au mois de mars où il fait même parfois très froid et pluvieux. Je gère assez bien la chaleur, j’aime beaucoup en fait, même si je reviens d’un stage à Livigno où il faisait grand maximum 20 degrés, on verra donc comment le corps réagit. Paradoxalement, on voit qu’il y a eu de la pluie, ici, ces dernières semaines. Il y a eu des écoulements de sable sur certains secteurs des routes blanches, je préfère cela à la boue, mais techniquement, il faudra faire gaffe à ne pas tomber. Les Strade Bianche, c’est aussi une course tactique à tous les égards, à l’échelon de la pression des pneus, par exemple, au niveau du matériel. On ajoute une difficulté supplémentaire : le protocole de l’UCI exige un ravitaillement plus ordonné, plus compliqué, et cueillir un bidon sur les Strade Bianche, même en temps normal, ce n’est pas simple ! Deux fois deuxième (2015, 2017) à l’issue de cette course, cela vous donne des idées ? La réponse est banale évidemment : je prends forcément le départ avec des ambitions, avec l’espoir de gagner. Je suis prêt, puisque j’ai préparé cette reprise comme je le fait avant le Tour de France. Mais je ne suis pas le seul. Aux favoris habituels comme Kwiatkowski, Sagan, Fuglsang, Alaphilippe, il faut ajouter Van Aert, évidemment, mais aussi van der Poel qui découvre la course. Ce samedi, c’est aussi l’ouverture officielle du marché des transferts. Vous pouvez en parler ? Par la force des choses, non. Le marché est ouvert, j’attends aussi de savoir si Jim Ochowicz, notre manager, a des garanties pour prolonger cette équipe. Vous avez jeté un œil au Tour de Burgos, jeudi ? Avec des grands yeux ! A 20 ans, battre une meute de grimpeurs bien entraînés, avec des noms pareils, c’est impressionnant. On a l’impression que Remco Evenepoel n’a pas de limites. Ses progrès sont fulgurants. Je suis très curieux de savoir ce qu’il va faire en Lombardie et sur le Giro

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