A Molenbeek, la vie des écoles veut reprendre son cours

La métamorphose. Difficile de s’imaginer la tension qu’a vécue le quartier des Quatre-Vents quand on arpente le quartier ce lundi matin. Vers 10 heures, en pleine récréation, les cris de jeu des enfants résonnent dans tout le quartier. Dans les rues alentours qui grouillaient de journalistes ce week-end, la vie reprend son cours. Un lundi presque normal. [scald=816469:sdl_editor_representation] Une équipe psychologique déployée [scald=816470:sdl_editor_representation] Dans l’école communale Nº1, bouclée par la police vendredi en fin d’après-midi, on s’organise. Des psychologues sont présents depuis l’ouverture. L’objectif, assurer le suivi psychologique des petits. « Quelque 48 enfants étaient présents à la garderie vendredi soir, explique Françoise Schepmans, bourgmestre (MR) de Molenbeek. Ils ont assisté au bouclage de l’école ce vendredi. Ils ont été mis en sécurité dans l’aile néerlandophone de l’école et ont quitté les lieux au compte-gouttes jusqu’à 18 heures ». [scald=816471:sdl_editor_representation] Une équipe mobile trois psychologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles a été dépêchée sur place. En plus de l’équipe PMS de l’école. « Notre priorité est tout d’abord d’entendre les élèves présents à la garderie ce vendredi, explique Mélanie Pfaff, directrice de l’établissement. Ensuite, les enseignants en parleront dans les classes et essaieront de voir quels sont les élèves qui ont le plus besoin d’assistance. L’important, c’est d’en discuter. Après tout, les enfants ont vu arriver des policiers cagoulés en armes lourdes et ils ont entendu des coups de feu ». L’absentéisme, inconnue de la journée Pourtant au dehors dans la cour de récré, tout semble normal. Les enfants crient et jouent comme à leur habitude mais la directrice reste prudente. « Tout pourrait sembler normal, mais la tension reste palpable dans les couloirs ». Difficile de savoir si l’inquiétude touche également les parents. « Ce matin, beaucoup de parents, qui vivent pour la majeure partie dans le quartier, posaient des questions », explique la bourgmestre qui a pu en rencontrer certains. La directrice, elle ne savait pas encore avec certitude l’impact de l’opération de vendredi sur la présence en classe ce lundi matin. « Il y a environ 500 élèves dans l’école. Impossible de savoir si l’absentéisme est plus fort aujourd’hui. Tous les parents recevront un courrier pour les rassurer. Et tous les parents des enfants présents vendredi soir ont déjà été joints ». « On ne leur explique pas tout » [scald=817247:sdl_editor_representation] Vers midi quelques parents viennent récupérer leurs enfants. « On ne peut pas vraiment dire qu’ils sont inquiets, remarque Mohamed, 42 ans qui vient rechercher ses petits de 7 et 4 ans. En revanche, ils posent pas mal de questions du genre “c’est quoi un terroriste ?” On leur répond mais on édulcore un peu la vérité. On ne leur dit pas tout. Ça ne sert à rien de trop les inquiéter. Par contre, on a laissé la télé éteinte pendant le week-end. Comme ça s’est passé dans notre rue, pas la peine d’en rajouter ». Un autre papa vient chercher Abdel, petit garçon de 9 ans. « On est habitués. Et les enfants aussi. On vit ce genre de chose depuis longtemps à Molenbeek ». Abdel, lui, a parlé des événements de vendredi en classe ce matin : « on en a discuté avec Madame ce matin. Elle nous a dit qu’un jeune du quartier avait été arrêté par la police, et que c’est pour ça qu’il y avait autant de policiers », explique le petit sans sembler traumatisé. L’enfant insouciant si ses parents ne l’inquiètent pas Difficile de savoir si les enfants qui jouent dans la cour sont traumatisés. S’ils le sont, ils n’en laissent rien paraître. Mais, en réalité un jeune enfant est potentiellement moins impressionnable qu’on pourrait le croire.« Si ses parents semblent inquiets, l’enfant s’inquiétera lui aussi, explique le professeur Véronique Delvenne, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola. Si en revanche ils semblent calmes et répondent aux questions des enfants, ceux-ci restent insouciants ». Pour l’experte il est important d’ouvrir la possibilité de parler pour les plus jeunes.« Sur base volontaire, bien entendu. Rien ne sert de les brusquer. Il est important de répondre à leurs questions en utilisant des mots d’enfants et sans entrer dans les détails. De la même manière, mieux vaut ne pas trop les exposer aux médias qui peuvent être anxiogènes pour les plus jeunes ».

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