Hendrik Van Crombrugge, le capitaine d’Anderlecht: «Le quotidien n’a pas changé avec Vincent Kompany comme T1»

Lundi, c’est via la presse que les joueurs du noyau anderlechtois ont appris que leur coéquipier le plus charismatique mettait un terme à sa carrière de joueur avec effets immédiats. « Cette décision, cela montre la personnalité de Vincent », estime Van Crombrugge. « Quand il a une idée, il y va à fond. Il ne dit pas qu’il va arrêter en fin de saison. Il prend une décision définitive. » Et il en a pris une seconde dans la foulée en devenant T1 du RSCA. Mais, alors qu’il y a toujours du changement quand un T1 est remplacé par un autre, cela n’a pas été le ressenti des joueurs mauves. Pas anormal évidemment étant donné que Vincent Kompany faisait déjà, officieusement, une partie du travail d’entraîneur depuis son retour à Neerpede il y a quinze mois. « La philosophie est là tout comme la manière de travailler », note le capitaine du RSCA. « Même si ce n’est que le deuxième jour avec Vincent comme T1 (NDLR : les joueurs ont congé le mardi et l’interview s’est déroulée jeudi après-midi), rien n’a changé dans le travail quotidien. » 1 Sur la fin du tandem : « Il n’y avait pas vraiment de tension » Malgré un discours officiel d’entente cordiale et de saine collaboration, c’est un euphémisme de dire que la relation footballistique entre Frankie Vercauteren et Vincent Kompany n’était plus tenable tant le second empiétait toujours plus sur le travail du premier. « Il n’y avait pas vraiment de tension entre les deux », assure pourtant Van Crombrugge avant d’affiner sa pensée. « Qu’il y ait des discussions entre eux, c’était tout à fait normal dans un staff. Vincent et Frankie sont assez expérimentés et matures pour avoir ce genre de discussions dans le bureau du staff et pas devant tout le monde. Le terrain n’était pas le bon endroit pour avoir ce genre de discussions entre eux. » [scald=27679763:sdl_editor_representation] Jusqu’à atteindre un point de non-retour après le partage concédé à Malines lors de la première journée où Vercauteren a peu goûté au coaching de Vincent Kompany depuis le tunnel des joueurs. S’en est suivie une semaine mouvementée et de nombreuses réunions pour tenter d’aplanir les différends. Sans succès après les décisions annoncées lundi matin. « Le timing est plus rapide que prévu », concède Van Crombrugge tout en prétendant que la passation de pouvoirs était dans les tuyaux depuis l’arrivée de Frankie Vercauteren en octobre 2019. « Dès le début, c’était assez clair que Vincent allait devenir coach et que Frankie venait comme un mentor. Il a eu exactement le même rôle à Louvain avec Vincent Euvrard. À un moment donné, le maître fait place à son élève. » 2 Sur le nouveau coach : « Vincent Kompany est prêt » Dimanche, Vincent Kompany entamera donc officiellement sa carrière d’entraîneur principal. À 34 ans et quelques jours seulement après avoir pris sa retraite en tant que joueur. « Je suis convaincu qu’il est prêt », assure Hendrik Van Crombrugge. « Je lisais dans la presse qu’on perdait un ambassadeur du football belge mais ce n’est pas mon impression. Vincent sera toujours présent mais d’une autre manière. Il peut donner un autre élan au football belge en tant qu’entraîneur. Il aura de l’impact de l’autre côté de la ligne de touche. Il a senti que c’était son moment, il a faim et il est très ambitieux. » Parfois même trop quand il s’agit de principes de jeu. Depuis son retour à Anderlecht en juin 2019, Kompany ne veut pas faire d’entorses à ses principes et sa vision de jeu calquée sur celle de Pep Guardiola. « Parfois, il est un peu radical », lâche Van Crombrugge. « En même temps, Anderlecht était en chantier et il y avait beaucoup à faire. Mais c’est faux de dire que c’est seulement un idéaliste. Il veut également gagner des matches et des titres. » Pour prouver ses dires, le gardien explique ce que son nouveau T1 avait mis en place sur les pelouses de Neerpede. « Il a délimité quatre zones du terrain avec des croix rouges. Les zones à gauche et à droite des deux grands rectangles. C’était notamment là que se trouvait Sardella à Malines. Ce sont les zones où tu dois dégager si c’est nécessaire. » 3 Sur le brassard de capitaine : « Je crie beaucoup » Sans surprise – il avait le brassard lors des deux premières journées – Hendrik Van Crombrugge a été désigné capitaine du RSCA et prend donc la succession de Vincent Kompany. « Je n’ai pas besoin d’un brassard pour prendre mes responsabilités », rétorque le gardien. « Vous pouvez l’entendre avec le huis clos, je crie beaucoup pendant les matches. Peut-être que certains coéquipiers ne vont pas apprécier de m’entendre tous le temps (rires). » [scald=27679762:sdl_editor_representation] Un des leaders du vestiaire qui choisit ses moments pour s’adresser au groupe. « Je l’ai fait après Saint-Trond », confie l’ancien d’Eupen. « Le but qu’on prend n’aurait pas dû arriver. Imaginons qu’on perde un match aller en Coupe d’Europe 1-0 à l’extérieur, et on mène 2-0 au retour contre dix. Si on encaisse, on est éliminé. C’est ce que j’ai dit aux joueurs. » Un garçon arrivé au Sporting il y a un an qui prend du galon mais n’exclut pas de changer d’air si l’occasion se présente. D’autant qu’il n’a toujours pas pleinement digéré le refus de la nouvelle direction de lui offrir un salaire plus important. « Il faut toujours garder une porte ouverte », prévient Van Crombrugge. « Ma situation n’a pas changé si ce n’est que le mercato est plus avancé. Mais, aujourd’hui, même s’il y a de l’intérêt comme il y en a toujours eu, il n’y a rien de concret sur la table. »

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