Les expositions à découvrir jusqu’à la fin août
Nos visites dans leur intégralité.

In situ
Jusqu’au vendredi 28 août à Kanal-Centre Pompidou (Bruxelles)
Ouverte durant le confinement, cette exposition ne demande ni gel ni réservation. Elle est en effet visible depuis l’extérieur 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce plaisir, on le doit à Lola Meotti et Hervé Charles, artistes, commissaires d’exposition, enseignants à La Cambre, qui ont créé windowmuseum en réaction au confinement. Plutôt que de laisser toute la place au virtuel, ils ont eu l’idée d’offrir la possibilité au plus grand nombre de découvrir des œuvres d’art en les exposant en vitrine. À Kanal, on découvre ainsi une installation de Claude Cattelain, des vidéos de Hicham Berrada, de grandes photographies d’Hervé Charles et un tatouage démesurément agrandi sur la façade même du bâtiment. Quatre artistes dont les œuvres dialoguent idéalement, évoquant l’état de notre planète, les questions climatiques et écologiques, mais aussi comme la promesse d’une renaissance avec cette graine géante qui éclôt et se déploie sur la façade.
Charlotte Flamand, Bert Huyghe et Liesbeth Van Heuverswijn
Jusqu’au samedi 29 août à la Rossicontemporary (Uccle)
Francesco Rossi expose trois artistes « locaux » : trois talents émergents ou confirmés pour qui rigueur et poésie vont de pair.
Punk Graphics. Too fast to live, too young to die
Jusqu’au dimanche 30 août à l’Adam (Laeken)
C’est une déchirure. Une balafre taguée sur une affiche. Un doigt d’honneur jaune ou rose fluo dans la face de l’establishment. C’est pas compliqué, le punk, vu sous l’angle graphique : faut que ça pète, que ça clashe, que ça choque et parfois, oui, faut que ça fasse rire. La richesse de l’expo présentée à l’Adam, c’est Andrew Krivine. Ce banquier d’affaires new-yorkais est l’un des plus grands collectionneurs et experts du monde en graphisme punk, new wave et post-punk. Dès l’adolescence, fasciné par l’inventivité des visuels, il se met à rassembler avec frénésie tee-shirts, posters et magazines, accumulant en 42 ans quelque 3.000 pièces liées au mouvement. C’est un témoin de première main, il a vu la naissance du punk, à New York et même à Londres où son cousin était le propriétaire de Boy, l’une des boutiques emblématiques de la scène britannique. Sur la base de son incroyable collection – déjà exposée au Museum of Arts and Design de New York en 2018 et objet d’un livre de 700 pages paru en 2015 –, le Musée du design à Bruxelles (Adam) rend hommage à la plus créative de toutes les contre-cultures. Too Fast To Live, Too Young To Die , c’est 500 affiches, flyers, pochettes de disques, photos iconiques ou insolites, et une certitude : oui, le punk a profondément bouleversé la conception du design graphique.
Rodin, Meunier & Minne
Jusqu’au dimanche 30 août au Musée M (Louvain)
Dans l’Europe du XIXe siècle, une vogue fait du gothique l’expression du génie européen et du catholicisme. Celle-ci s’éteint vers 1870, un moment où trois sculpteurs, Auguste Rodin, Georges Minne et Constantin Meunier, loin de s’en désintéresser, se la réapproprient au cœur d’une vision complètement innovante. C’est le sujet de cette belle exposition qui confronte crucifix, pietà et peintures des alentours de 1500 à des pièces maîtresses de Rodin provenant du Musée de Paris, de Georges Minne et de Constantin Meunier, « poids lourds » de l’histoire de l’art en Belgique qui, à la fin du XIXe siècle, vouent un même intérêt au Moyen Âge. Avec les mesures de réouverture et la sobriété de la mise en espace, l’exposition a quelque chose de monacal et de silencieux qui met en lumière la puissance et la délicatesse des œuvres. Elles apparaissent dans la dimension monumentale des sculptures, l’expression des émotions et surtout dans l’originalité avec laquelle chaque praticien prend, dans l’art médiéval, ce qui convient à son projet plastique et philosophique pour en faire un langage nouveau. Très riche, l’exposition trace une multitude de pistes et ouvre le débat sur la complexité de l’inspiration plastique et littéraire.
Fondation Folon
Jusqu’au dimanche 30 août à La Hulpe
Un virus sacrilège a privé la Fondation Folon d’une grande rétrospective au Musée du Vatican. Qu’à cela ne tienne, elle repousse les murs de son musée. « On a eu l’idée de transformer la cour extérieure en salle de musée avec une des œuvres les plus aimées du public », confie la directrice. « Dans son dos, nous avons imaginé un jardin sonore, d’où Folon s’adresse directement au visiteur à travers des enregistrements historiques. » D’autres bancs, semés dans les jardins du château Solvay par Charlotte Bergue, invitent à la balade poétique. Le jeu de piste se prolonge jusqu’à l’intérieur du musée par la magie d’un carnet d’aventure artistique, le Ludicofolon.
Goulag
Jusqu’au lundi 31 août à la Cité-Miroir (Liège)
Découverte par le grand public dans les pays occidentaux durant les années 60-70, essentiellement à travers les ouvrages d’Alexandre Soljenitsyne, la réalité du Goulag reste extrêmement mal connue en dehors de l’ex-URSS. Cette exposition permet de découvrir par le biais de photographies, documents, cartes et textes ce système concentrationnaire-carcéral mis en place à l’époque de Staline. Dans l’espace dégagé de l’ancienne piscine de la Sauvenière, on franchit une gigantesque tenture rouge aux armes de l’URSS pour pénétrer dans un long couloir où sont accrochés les portraits d’anciens détenus. On les croisera systématiquement en passant d’un espace à l’autre dans un parcours habilement conçu et permettant de découvrir toutes les facettes de ces camps : règlement, surveillance, travail forcé, objets, vêtements, dessins de prisonniers sans oublier la présence de quelques Belges. Un parcours édifiant se terminant par les grandes photographies en couleur de Tomasz Kizny.
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