Affaire Chovanec: pour l’avocat de la policière suspectée du salut hitlérien, le secret de l’instruction a été violé
L’avocat se dit étonné de voir des nouveaux éléments détaillés dans la presse.

Me Alexandre Wilmotte, avocat de la policière suspectée d’avoir effectué un salut hitlérien dans la cellule de Jozef Chovanec s’est dit « étonné de voir des éléments de l’instruction » publiés dans la presse ces derniers jours, notamment le rapport d’intervention policière qui serait, selon le quotidien flamand De Morgen, décrite dans les grandes lignes. Pour Me Wilmotte, le secret de l’instruction a été violé.
Selon le quotidien flamand De Morgen, qui a pu se procurer le rapport de l’intervention policière dans le cadre de l’interpellation de Jozef Chovanec à l’aéroport de Charleroi, le 23 février 2018, l’intervention policière est seulement décrite dans les grandes lignes. « Lorsqu’on compare le rapport aux images diffusées il y a deux semaines, on constate qu’il n’aborde que brièvement la conduite des agents », souligne De Morgen.
« Il n’est écrit nulle part que le visage de Chovanec était enfoui dans une couverture, ni que des agents se sont assis sur son dos pendant plusieurs minutes, de sorte qu’il ne pouvait plus respirer. Le rapport fait également l’impasse sur le salut hitlérien ». De Morgen note également une différence entre le récit de l’intervention dans l’avion et sur le tarmac, décrit avec force détails, tandis que la suite ne fait l’objet que de onze lignes.
Me Alexandre Wilmotte, avocat de la policière suspectée d’avoir effectué un salut hitlérien lors de l’intervention policière dans la cellule de Jozef Chovanec lorsque ce dernier se tapait la tête contre le mur, est étonné de voir ces nouveaux éléments détaillés dans la presse.
« On essaye de faire croire que des éléments sont cachés. Or, ils ne le sont pas, puisqu’ils font partie intégrante d’un dossier d’instruction auquel, je le rappelle, la partie civile, comme la défense, comme le ministère public, ont accès. C’est assez surréaliste et malsain de voir beaucoup d’éléments relatifs à l’instruction publiés dans la presse sans tenir compte du secret de l’instruction. Au stade actuel, cette manière de procéder nuit à la bonne marche de l’instruction et de la justice. Si une des parties considère qu’il manque des éléments, elle a tout le loisir d’effectuer des demandes de devoirs complémentaires ou de déposer de nouvelles pièces dans le dossier, jusqu’au règlement de la procédure devant la chambre du conseil. »
Selon l’avocat, le secret de l’instruction est violé. Un juge d’instruction pourrait être prochainement saisi. « Quand on voit tous ces éléments depuis plusieurs jours dans la presse, et notamment la vidéo de l’intervention dans la cellule, ce n’est pas normal. J’ai interrogé le parquet afin de savoir si un dossier pour violation du secret de l’instruction a été ouvert. Si ce n’est pas le cas, alors je n’hésiterai pas à saisir un juge d’instruction. »
Le parquet de Charleroi a confirmé lundi qu’une reconstitution, sollicitée par la juge d’instruction, aura prochainement lieu. Me Alexandre Wilmotte a annoncé son intention de participer à cette reconstitution. « Il me paraît évident de participer à la reconstitution et au bon déroulement de l’instruction. »
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir23 Commentaires
La presse est indispensable pour éviter que les avocats ne puissent enterrer les affaires.
Suspectée ? Comment ça suspectée ? C'est pourtant elle ! Même si la présomption d'innocence doit subsister, les avocats ne devraient pas utiliser les procédures contre le bon sens. Il est évident que ce qui s'est déroulé est inacceptable, et traduit un abus de pouvoir, de position dominante et de violence gratuite caractérisé. Bonne lecture
haa bien sûr il fallait cacher les faits, hé bien ...
Le secret de l'instruction? La présomption d'innocence, Bravo! Comment juger à charge et à décharge? Comment avoir droit à un jugement normal? La justice ne se rend pas dans la rue ou dans les médias mais dans un tribunal, suivant ds règles strictes et en présence des accusés, du ministère public et en présence des avocats de la défence. Mélanger poitique et justice est une aberration.
Encore faut-il que le juge d'instruction travail sur le sujet et ne s'endorme pas sur le sujet et ce, après plus de deux ans et demi . Ne trouvez vous pas que c'est un peu beaucoup après avoir vu la vidéo. Je suppose que cette brave policière a eut un crampe au bras droit. C'est facile de dire que c'est à la justice de juger encore faudrait il que la justice juge dans des délais raisonables.