Présidentielle aux Etats-Unis: dernière ligne droite à couteaux tirés entre Trump et Biden

Persona non grata ! Donald Trump a été averti dimanche par le gouverneur du Wisconsin qu’il n’était pas le bienvenu dans le « Badger State » ce mardi, en particulier à Kenosha, une semaine après l’horrible incident par balles qui laissa Jacob Blake, 29 ans, paraplégique après une altercation avec la police. Le président est attendu pour un meeting dans cette ville de 100.000 habitants, sur les rives du lac Michigan, traumatisée par le drame et sonnée après plusieurs nuits d’émeutes et de violences (2 morts). [scald=27694259:sdl_editor_representation] Tony Evers, le gouverneur démocrate, s’est donc fendu d’une lettre officielle au locataire de la Maison Blanche, aussitôt après avoir eu vent de la visite présidentielle. « Je redoute que votre présence ne fasse qu’entraver notre cicatrisation », a écrit Evers. « Je redoute que votre présence ne fasse que retarder nos efforts visant à surmonter les divisions et repartir ensemble de l’avant. Notre devoir, en tant qu’élus officiels, est de montrer l’exemple et d’exercer une présence apaisante pour les personnes qui souffrent, qui sont en deuil et qui s’efforcent de surmonter un traumatisme. L’heure n’est pas à la division. Ce n’est pas le moment, pour les élus officiels, d’ignorer les militants armés et les agitateurs venus d’autres Etats, qui veulent ajouter à notre angoisse ». Evers fait ici allusion à l’adolescent Kyle Rittenhouse, 17 ans, qui a abattu deux manifestants Black Lives Matter avec son fusil d’assaut le 25 août. Remonter dans les sondages « La Maison Blanche a été impressionnée par les requêtes émanant d’habitants de Kenosha qui se réjouissent de la visite du président et appellent de leurs vœux un leadership qui soutienne les forces de l’ordre et les commerces qui ont été vandalisés », a rétorqué le porte-parole adjoint de la présidence, Judd Deere. [scald=27694261:sdl_editor_representation] L’avertissement d’Evers ne risquait bien sûr pas de refroidir Donald Trump, déterminé à mener campagne tambour battant en vue de l’élection présidentielle du 3 novembre. Passé l’effet de la convention républicaine, la semaine passée, il accuse toujours un retard solide de 6 % face à son concurrent Joe Biden, d’après les sondages effectués dans la demi-douzaine de « swing states » (Etats-clés). Le travail de grignotage commence donc dans le Wisconsin, raflé à 22.748 voix près par Trump en 2016 face à Hillary Clinton et où Biden maintient une avance de 5,9 points selon l’institut d’analyse FiveThirtyEight. [scald=27694258:sdl_editor_representation] Kenosha et ses voitures incendiées, ses commerces et bâtiments publics vandalisés, constituent un point de départ idéal pour la stratégie adoptée par le camp Trump : insister sur « la loi et l’ordre » et jouer sur les peurs de l’électorat blanc, comme Nixon en 1968 ou Trump, déjà lui, en 2016, en reléguant au second plan le dossier embarrassant de la gestion du coronavirus par l’Administration au printemps. Biden passe à l’offensive Face à lui, Joe Biden sort enfin du bois. Entendez sa résidence de Wilmington, dans le Delaware, à partir de laquelle il prévoyait de faire campagne sans risques. Cette stratégie, stérile face à un communicant aussi agressif que le président sortant et qui martèle désormais que « personne ne sera en sécurité dans l’Amérique de Biden », lui a valu de nombreuses critiques, à commencer par celle de l’influent représentant noir de Caroline du Sud Jim Clyburn, qui lui reproche son « train de sénateur ». [scald=27694262:sdl_editor_representation] Impassible jusqu’ici face aux accusations de « vieillard sénile » ou de « marionnette de la gauche radicale », l’ex-vice-président de Barack Obama a rendu publique son offensive prévue dans les « swing states » ces prochains jours. « Je vais voyager à travers le pays, là où il sera possible de le faire en respectant les règles » sanitaires, déclarait-il le 27 août, ciblant le Wisconsin, le Minnesota, l’Arizona et la Pennsylvanie, dès ce lundi. Si un déplacement à Kenosha était envisagé, à l’instar de Trump, la décision n’a pas encore été prise. [scald=27694260:sdl_editor_representation] Le premier des trois débats télévisés prévus entre les deux hommes est attendu dans un mois, le 29 septembre, à Cleveland, Ohio, un autre Etat décisif dans la « rustbelt » (ceinture de rouille, région des Grands Lacs). [scald=27694264:sdl_editor_representation]

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