Didier Frenay, l’agent de joueurs, a été interpellé par la justice belge à Monaco
Dans le chapitre des «Football Leaks» consacré au transfert de Kevin De Bruyne à Manchester City en 2015, la famille du Diable rouge a découvert la commission de 9,2 millions d’euros reçue par Didier Frenay et Patrick De Koster. La plainte qui a suivi est à la base de l’opération «Mains Propres» diligentée par le juge bruxellois Michel Claise et a mené ce lundi à l’interpellation de Didier Frenay un mois après l’inculpation de Patrick De Koster.

Une puce à l’oreille peut déclencher un raz-de-marée. En découvrant ce passage des «Football Leaks» du 23 novembre 2018 où notre journaliste Stéphane Vande Velde reproduit les propos du directeur sportif de Manchester City Txiki Beguiristain (qui consent exceptionnellement à déroger à la règle des 5% de commission), le clan De Bruyne s’interroge: a-t-on occulté d’autres accords lors de précédentes transactions dans la carrière du Diable rouge? Une plainte aboutit sur le bureau du juge bruxellois Michel Claise et s’ajoute au dossier «Mains Propres», qui secoue le monde du football belge toujours groggy depuis le début du Footbelgate.
Au sein des agents belges de haut vol, c’est le jeu des dominos. Après Christophe Henrotay (dont le dossier a engendré des perquisitions au Standard en janvier 2020) inculpé en mai, la tourmente emporte le Bruxellois Patrick De Koster, interpellé le 27 août dernier dans les bureaux de son agence «J&S International Football Management» (en plus de perquisitions à Knokke et au Sénégal) et inculpé le lendemain pour faux, usage de faux et blanchiment d’argent. L’agent historique de Kevin De Bruyne, libéré sous bracelet électronique la semaine passée, a dû justifier différentes transactions en 2013 et 2014, conditionnées par le passage de Kevin De Bruyne de Chelsea à Wolfsbourg. Des soupçons pèsent sur des mouvements d’argent via le Liechtenstein, même si Patrick De Koster dit avoir toujours agi dans l’intérêt de son poulain à qui il a été confronté durant son incarcération.
Avec Wolfsbourg, le lien est établi avec Didier Frenay, ancien bon joueur de D1 belge devenu un acteur majeur dans le football via son agence Star Factory pour laquelle Patrick De Koster travaillait avant de voler de ses propres ailes. Les deux hommes sont restés en bons termes (ils sont en procès avec Ostende pour un problème de commissions, comme le transfert de Dimata à… Wolfsbourg) et Didier Frenay a joué un rôle important à Wolfsbourg, profitant de ses bonnes relations avec le directeur sportif de l’époque Klaus Allofs. L’interpellation de Didier Frenay ce lundi matin, sur le coup de 9h30 à Monaco, est liée au volet De Koster/De Bruyne même si le Parquet Fédéral s’est refusé à tout commentaire. Dans le même temps, des perquisitions ont été menées à Luxembourg au siège de «Star Factory». «Il est auditionné à Monaco et, comme nous l’avons confirmé au juge, il collaborera et répondra à toutes les questions», a précisé son avocat Sven Mary. À ce stade de la procédure, il n’est pas précisé si Didier Frenay a dû passer la nuit en cellule ou s’il a pu regagner son domicile avant une nouvelle audition ce mardi. Sa volonté était de revenir plus tôt en Belgique mais l’évolution de la pandémie, du fait de sa domiciliation dans une zone rouge, l’a bloqué à Monaco sans avoir la volonté de s’y réfugier. En fonction des réponses, le juge Michel Claise devra décider si son extradition en Belgique est nécessaire ou pas.
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