Christian N’Sengi évoque Jackson Muleka (Standard): «Il est prêt à mourir»

Sorti de la quarantaine imposée à son arrivée sur le sol belge, le 5 septembre, Jackson Muleka est désormais lancé. Avide d’enchaîner les buts, après avoir ouvert son compteur dimanche face à Zulte Waregem, et de répondre, du haut de ses vingt ans, aux énormes attentes placées en lui. « Vous allez l’adorer », lance tout de go Christian N’Sengi, le sélectionneur de la République Démocratique du Congo, qui a longtemps coaché l’équipe des U23 et a donc suivi de très près l’évolution de Muleka. « C’est un opportuniste, un véritable buteur. Avec le sérieux et la sérénité qu’il affiche, mais aussi sa soif d’apprendre, il va encore s’améliorer… » [scald=27729393:sdl_editor_representation] Pour le plus grand bonheur de Philippe Montanier, qui sait que l’international congolais pourrait rapidement devenir son atout numéro 1 en attaque. « Jackson donne une très bonne impression au niveau athlétique », dit l’entraîneur français du Standard. « J’avais déjà trouvé sa rentrée, jeudi face à Vojvodina, pleine d’énergie, pleine d’impact et la cerise sur le gâteau, dimanche, c’est son but égalisateur. Son intégration se passe, à mes yeux, bien plus vite que prévu, dans le groupe où il a déjà trouvé sa place, mais aussi sur le terrain, où je le sens déjà à même d’avoir de bonnes affinités avec ses équipiers… » Un vrai buteur La trajectoire sportive de Jackson Muleka a été foudroyante. Trois années passées au pays, ponctuées par 57 buts inscrits en 85 matches et un titre de meilleur buteur de la Ligue des champions africaine, auront suffi à faire de lui une véritable star, capable de gestes venus d’ailleurs, et à lui valoir une renommée dépassant très largement les limites du continent africain. « Lorsqu’Aly Samatta, meilleur buteur du TP Mazembe, est parti à Genk, où il lui a fallu un peu de temps pour confirmer son talent, c’est Muleka qui a pris la relève, à 17 ans seulement, profitant de la blessure de l’attaquant titulaire pour briller et finir par reléguer celui-ci sur le banc », dit encore Christian N’Sengi. « Ce n’est pas rien… » Icône au Congo, international A depuis un match amical perdu face au Rwanda en septembre 2019, ce garçon à l’éducation très religieuse, avec un père pasteur, déborde d’ambition. « Mon objectif, ce sera de faire mieux que ceux qui m’ont précédé », confie-t-il. « De Dieumerci à Mbokani à Sadio Mané en passant par Didier Drogba et Samuel Eto’o… » Rien de moins. « C’est un garçon très discret, qui ne montrera jamais qu’il est une star, ce qu’il est au pays », enchaîne N’Sengi. « Et si c’est un pince-sans-rire, qui lâchera feinte sur feinte en restant sérieux, c’est d’abord un gros travailleur. Il a pourtant cette dégaine à l’africaine, un air faussement nonchalant qui contraste avec l’énergie qu’il déploie à la récupération et dans ses retours défensifs. Sur un terrain, c’est un bagarreur. Il est prêt à mourir… » « A Liège, vous allez l’adorer » Des qualités qui ont attiré la curiosité de nombreux clubs européens, dont Lille, qui souhaitait en faire profiter Mouscron, mais aussi Lens, Nantes, Besiktas et quelques clubs espagnols. Mais c’est au Standard qu’il a déposé ses bagages, sur base d’un contrat de 4 ans assorti d’une saison supplémentaire en option. « Jackson Muleka va se retrouver dans son élément à Sclessin, où la ferveur des supporters va lui rappeler le stade des Martyrs (où évolue la sélection nationale de la République Démocratique du Congo) ou celui des Corbeaux (l’antre du TP Mazembe). À Liège, vous allez l’adorer parce que c’est un garçon sans problème, solide mentalement et très franc. » Christian N’Sengi, qui a travaillé durant huit ans à Anderlecht au sein de l’école des jeunes, va plus loin encore. Pour lui, le choix de Moise Katumbi, le président de Mazembe, de privilégier le Standard était le meilleur possible. « C’est une chance pour Muleka de tomber sur un club comme le Standard, très chaud, très ouvert, et qui va lui convenir. Je remarque que tous les joueurs congolais ou d’origine congolaise passés par le Standard y ont très bien évolué, comme Mbokani, Luyindama et Bastien, qui ont brillé ou brillent à Sclessin. Je ne suis pas expert de la question, mais il y a quelque chose qui fait que ces joueurs ont plus de facilités à éclater à Liège qu’à Anderlecht. C’est un constat, même si Kana, Doku et Amuzu percent avec Vincent Kompany… » Un nouvel environnement Rien, pourtant, n’est gagné d’avance. S’il est considéré comme le meilleur attaquant actif sur le continent africain, Jackson Muleka devra s’adapter à son nouvel environnement et s’épanouir loin de chez lui. « Le président de Mazembe m’a demandé de m’occuper de lui », confie Merveille Bokadi. « Malgré le statut qu’il a au Congo, Jackson est un garçon gentil, calme, posé et travailleur, que je conseille volontiers. J’espère qu’il va faire beaucoup de bonnes choses ici… » [scald=27729394:sdl_editor_representation] Christian N’Sengi embraye : « J’espère que le Standard va lui proposer les services d’un accompagnateur pour lui permettre de bien gérer son quotidien. Cela semble être des détails mais ils sont importants pour chaque joueur qui vient d’Afrique. Anderlecht s’en sortait très bien sur ce plan-là avec la présence de Jean-François Lenvain, qui a fait dix ans au Mali et connaît parfaitement la mentalité africaine. Bope Bokadi ne peut pas jouer ce rôle-là, parce qu’il est joueur. Donner des conseils sporadiques, au quotidien, OK, mais il ne pourra pas gérer le quotidien de Muleka, l’extrasportif et l’administratif. C’est très important que le club liégeois puisse arriver à cela. »

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