Le feu passe au vert pour la taxation kilométrique sur les camions

La taxation kilométrique pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes en Belgique approche à grands pas. C’est ce vendredi 1er avril qu’elle devrait rentrer en vigueur. Elle concernera les transporteurs belges aussi bien qu’étrangers. Un dernier doute subsistait, ce mardi, à la veille du conseil d’administration de Viapass, l’entité publique constituée par les trois Régions du pays et qui est en charge de la coordination et du contrôle du prélèvement kilométrique. Il est levé en grande partie. Maladies de jeunesse ? Depuis l’annonce de son lancement, le système fait l’objet de vives critiques d’un des syndicats de transporteur, l’UPTR ; critiques abondamment relayées par le MR en Wallonie. Des « maladies de jeunesse » sont apparues en cours de construction du système, concédé pour 12 ans à la société Satellic : mise à jour laborieuse de certains boîtiers embarqués (OBU), des soucis dans la géolocalisation GPS, des complications dans les modes de paiement, des problèmes de contacts avec le call center… [scald=849568:sdl_editor_representation] « Le système peut fonctionner vendredi comme prévu sans aucun problème », indiquait un des administrateurs de Viapass à l’issue de la réunion du conseil. Néanmoins avant d’accorder son « certificat de conformité », Viapass veut être certain que les derniers soucis du système seront réglés à bref délai par Satellic. A cette fin, le président et deux vice-présidents de Viapass devaient encore négocier d’ultimes garanties avec les responsables du concessionnaire. Même si l’optimisme régnait et que personne ne parle de report, nul ne voulait préjuger du résultat de ces négociations. « Il reste encore des petites choses qui nous gênent et qui doivent être réglées », dit-on chez Viapass. Cela concerne notamment le call center (basé à Strasbourg), un moment submergé d’appels. « Nous avons augmenté notre capacité », assure-t-on chez Satellic. Suffisamment ? Autre souci, la souplesse des moyens de paiement – la possibilité de passer d’une carte de crédit à une carte de carburant, pas exemple… « Des choses qui faciliteront la vie des utilisateurs, mais rien en tout cas qui empêchera un camion de rouler le 1er avril ». Les OBU « déficients » ? L’UPTR affirme que 80.000 boîtiers étaient défaillants et que 60.000 auraient été remplacés. « Incorrect, rétorque-t-on chez Satelllic. Il s’agissait seulement de souci dans la mise à jour ». Les « couacs » dans la géolocalisation de certains camions qui a confondu une autoroute avec une route de zoning toute proche ? « Un affinage doit être fait », indique Viapass. Division syndicale A la veille du week-end, « 80 % des unités embarquées avaient été livrées, dit-on chez Viapass. Les autres arriveront dans les jours qui viennent. Encore faut-il que les commandes aient été passées à temps ». Satellic : « Nous avons garanti que ceux qui passaient commande à temps seront livrés dans les temps. Pour les autres, des solutions alternatives existent ». [scald=849567:sdl_editor_representation] Retour au calme ? Peu de chance. Dès l’annonce de la mise en place de la taxation kilométrique, l’UPTR n’a ménagé ni sa flibuste ni ses critiques. Cherchant à saisir la moindre occasion d’obtenir une remise en cause : les lois linguistiques, la protection de la vie privée, la livraison des boîtiers, le fonctionnement du call center, les exonérations bénéficiant aux tracteurs agricoles, les modalités de paiement, le respect de la constitution, la répercussion du coût de la taxation sur les prix aux consommateurs… Dernière saillie du syndicat des transporteurs : l’annonce d’un « chaos opérationnel » et la menace d’une guérilla juridique de plusieurs années « qui débutera dès l’émission de la première facture » ou du premier avertissement extrait de rôle. L’autre syndicat, la Febetra (fédération royale belge des transporteurs), a quant à lui choisi une voie diamétralement opposée à l’UPTR, proposant même à ses adhérents une formule de paiement par domiciliation. En route donc pour la taxe kilométrique pour les camions circulant en Belgique ? Elle devrait rapporter 155,6 millions à la Wallonie en 2016 et entre 200 et 220 millions par an ensuite, indique-t-on au cabinet de Christophe Lacroix (PS), ministre du Budget. De ces sommes il faudra déduire les 23 millions de mesures d’accompagnement pour les secteurs affectés par la taxation.

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