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Baromètre de la relance: faire payer une partie de la facture du Covid aux plus riches

Le nouveau gouvernement fédéral veut imposer « une contribution équitable aux individus qui ont la plus grande capacité contributive ». Le principe est acquis. Mais au-delà, il n’y a d’accord sur rien.

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Temps de lecture: 7 min

Faire contribuer les plus riches : le projet est inscrit noir sur blanc dans le programme du nouveau gouvernement fédéral. Mais au-delà du principe (et lequel précisément ?), les partenaires de la Vivaldi n’ont l’air d’accord sur rien.

Entre une taxe sur le patrimoine mobilier, évoquée dans la foulée de la formation du gouvernement par le président du PS dans un entretien au Soir, et une taxe (revisitée) sur les comptes-titres qui aurait les faveurs des libéraux, dixit, toujours dans nos colonnes, le patron du MR, il y a assurément plus qu’un cheveu d’écart.

Pour y voir un peu plus clair, il faut revenir au texte, que les différents partis, on va le voir, soumettent à une exégèse quasi biblique.

Ainsi donc : le gouvernement fédéral « demandera une contribution équitable aux individus qui ont la plus grande capacité contributive, dans le respect de l’entrepreneuriat. Cette contribution s’inscrira dans le cadre des efforts requis dans le contexte sanitaire actuel et des besoins en soins de santé ».

Quatre questions – au moins – se posent. Un : s’agira-t-il d’une mesure récurrente ou… « one shot » ? On peut se poser la question dans la mesure où il est prévu que cette « contribution » s’inscrive « dans le cadre du contexte sanitaire actuel ». Si le PS jure que ce sera structurel, certains, du côté du MR, évoquent une mesure non récurrente. C’est un premier sujet de désaccord. Et ce n’est pas le seul…

Un nouvel impôt ?

Deux : de quoi parle-t-on ? D’une « contribution ». Ce qui voudrait dire que ce ne serait pas un impôt ? Voilà qui permettrait à la Vivaldi de tenir sa promesse qu’« aucune taxe nouvelle » ne sera introduite – encore que cette promesse paraisse toute relative, puisque la note précise : « Sauf dans le cadre des discussions budgétaires. »

Mais voilà : échapper à la qualification d’impôt sera difficile, du point de vue juridique, explique Marc Bourgeois, professeur de fiscalité à l’ULiège.

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25 Commentaires

  • Posté par Schleich Bernard, lundi 2 novembre 2020, 11:16

    Mais lisez donc Piketty, le capital au XXI siècle. Tout est décrit et tout y est expliqué. Ce n'est plus le revenu du capital qu'il faut imposer mais le capital lui-même. Le PTB l'affirme haut et fort depuis qu'il existe et il est le seul à bien appréhender ce concept. Les propositions du PS sur cette taxation sont à côté de la plaque, je n'ai aucune confiance en l'avenir de cette taxe sous ce gouvernement.

  • Posté par Pire Bernard, lundi 19 octobre 2020, 8:44

    Poudre aux yeux... La réalité, c'est que cette crise met en lumière la gestion calamiteuse d'un pays depuis des années, avec des gouvernements qui, avec une belle constance, ont sabré dans les dépenses publiques alors que, dans le même temps, les taux de taxation en Belgique, sont déjà les plus élevés d'Europe. Sans compter les promesses délirantes serinées à la population pour la faire taire, promesses qu'il sera mathématiquement impossibles de tenir sans taxer encore plus. Bref, du populisme 2.0 doublé d'une bonne dose de cynisme et d'incompétence. Faire payer les "riches", c'est tellement vendeur, encore faut-il s'entendre sur ce terme... Et si, plutôt, on faisait payer un JUSTE impôt à toutes ces sociétés multinationales qu'on a voulu attirer à Bruxelles en leur promettant de ne payer presque rien en taxes? Bien sûr, il est plus facile de faire payer le Belge que de risquer de voir ces sociétés partir du jour au lendemain. C'est là qu'on pourrait juger du talent de nos politiques à imposer cette mesure en souplesse. Mais ils en sont bien incapables, ça c'est une certitude...

  • Posté par frederic villers, dimanche 18 octobre 2020, 10:44

    Faire participer plus ceux qui gagnent plus est selon moi acceptable, mais c’est déja fait, le taux de l’impot des personnes physiques est marginal et les revenus les plus larges sont deja taxés a 50% + impots additionnels + cote part onss de 14% soit pas loin de 70% entre leur brut et leur net ! Par contre le Belge qui tire a titre privé des revenus de la location de 1 ou plusieurs bien immobilier n’est quasiment pas taxé. Cela permettrait de dégager énormément de revenu pour l’état et de mettre fin a une situation de concurrence déloyale entre les particuliers aisés et les pro du secteur.

  • Posté par Bricourt Noela, dimanche 18 octobre 2020, 9:43

    ça va saigner. D'autant plus qu'ils lorgnent sur les économies qui auraient été réalisées par ceux qui n'ont plus eu de loisirs.

  • Posté par Chauvaux Michel, dimanche 18 octobre 2020, 8:47

    Si on considère que les riches sont riches grâce à l'activité des moins nantis et des classes moyennes, (je ne parle pas des gens qui gagnent 10 ou 20.000€ par mois, mais bien plus) que celle-ci est ralentie, voire à l'arrêt pour certains secteurs, il serait logique que les riches fassent redémarrer la machine qui leur rapporte tant en temps normal par une certaine participation non?

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