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Records d’admissions dans les hôpitaux, phase 2B activée: «C’est comme si nous prêchions dans le désert»

La Belgique a dépassé le pic d’hospitalisations d’avril, et le record du nombre d’admissions quotidiennes a été battu pour le deuxième jour d’affilée.

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Sur la journée de mercredi, les hôpitaux du pays ont admis 743 patients atteints du Covid-19, ressort-il des dernières données de Sciensano. Il s’agit du nombre le plus élevé sur une journée depuis le début de l’épidémie. Le précédent record datait de mardi seulement, avec 690 hospitalisations.

Mercredi, 465 patients ont également été autorisés à quitter l’établissement hospitalier.

Au total, 5.924 personnes atteintes du coronavirus étaient hospitalisées mercredi, soit davantage que lors du pic d’hospitalisations de la première vague en avril.

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Les soins intensifs accueillaient mercredi 993 patients. Une assistance respiratoire était nécessaire pour 541 d’entre eux. Trente-huit avaient besoin d’une oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) qui fournit, outre une aide respiratoire, une assistance cardiaque.

Les hôpitaux entrent en phase 2B

Ouverture de 500 lits de soins intensifs supplémentaires, création de 300 lits à haut débit d’oxygène… La centaine d’hôpitaux de soins généraux et universitaires du pays vient de recevoir de nouvelles directives pour faire face à la montée hallucinante des courbes du covid.

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C’est le comité « Hospital & Transport Surge Capacity » (HTSC) composé de représentants de toutes les autorités, du ministère de la Défense, des Fédérations hospitalières et d’experts qui vient d’édicter ces nouvelles mesures de régulation rendues « nécessaires par l’évolution épidémiologique exponentielle et de la charge pesant sur le secteur hospitalier ».

La phase 2B est à implémenter pour ce lundi.

Mais « le passage à la phase 2B ne suffira pas », estime Marc Noppen, directeur de l’UZ Brussel. « Nous ignorons ce que le gouvernement prévoit après la phase 2B et pourtant, tous les indicateurs chiffrés sont extrêmement clairs : les hôpitaux atteindront leur capacité maximale aux soins intensifs aux alentours du 10 novembre. Nous dépasserons alors le pic de la première vague, ce qui nous oblige à réfléchir au-delà de cette phase 2B. »

Les hôpitaux tirent la sonnette d’alarme

Les hôpitaux belges ont appelé jeudi midi, dans une communication commune, à renforcer les mesures de confinement. Pour eux, ce n’est plus une option parmi d’autres mais bien « la seule solution pour tenter de limiter l’effondrement de notre système de soins ».

« La situation de nos hôpitaux est critique, nos soignants sont à bout et la propagation du virus ne donne aucun signe de ralentissement », soulignent les fédérations hospitalières du pays (Gibbis, Santhea, Unessa et Zorgnet-Icuro).

« Les derniers chiffres de Sciensano sont suffisamment éloquents. (…) Monsieur le Premier ministre, Messieurs les ministre-présidents, il n’est plus l’heure de tergiverser », martèlent les hôpitaux.

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« Douloureux » pour l’activité économique du pays, le confinement est cependant « la seule manière efficace d’empêcher la propagation du coronavirus parmi la population et de ralentir, à terme, le nombre des hospitalisations », estiment les hôpitaux. Cela « peut faire la différence entre la vie et la mort de nos concitoyens, de nos proches ».

Pourtant, « c’est comme si nous prêchions dans le désert », déplore Margot Cloet, directrice générale de la coupole néerlandophone Zorgnet-Icuro. « Nous recevons du soutien de la part du monde universitaire, de la société. Mais du côté des politiques, c’est le silence radio. »

La directrice pointe en outre la cacophonie créée par les mesures variables prises aux différents niveaux de pouvoir ces derniers jours. « Nous attendons à présent un signal clair, venant non pas de l’un ou l’autre gouvernement, mais de tous les gouvernements, dont ce pays est riche… », souligne-t-elle. « Nous nous dirigeons vraiment vers des situations où les médecins doivent décider qui reste en vie et qui meurt. »

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