On en oublierait presque sa présence, tant elle s’est imposée comme repère indéboulonnable dans l’horizon des boulevards du centre bruxellois. Le logo de Coca-Cola qui trône sur le toit de l’Hôtel Continental fait partie du paysage de la place de Brouckère, et ce depuis des décennies, bien que sous des formes différentes. Mais plus pour longtemps. Le Soir a effectivement appris que Pascal Smet (one.brussels), secrétaire d’Etat en charge de l’Urbanisme à Bruxelles, avait décidé que le panneau LED n’avait en l’état plus sa place sur la toiture de ce bâtiment historique.
Profitant d’une phase de renouvellement du permis d’urbanisme de l’installation, la Région est ainsi venue mettre son grain de sel dans les affaires urbanistiques de la Ville de Bruxelles. « C’est un permis qu’il faut renouveler tous les 6 ans. Le dernier permis a été délivré en 2013 et il périmait en 2019. Dans la procédure, la Ville demande l’avis du fonctionnaire délégué, qui donne un avis qui est contraignant. Eh bien, la fonctionnaire a donné hier un avis défavorable, avec mon soutien, » nous explique le socialiste.
Au-delà du fond, la forme
Ce dernier justifie sa position non par une volonté de s’attaquer à la marque US, mais par un souci esthétique. « Je trouve que ce panneau publicitaire n’a pas sa place à De Brouckère, du moins sous cette forme-là. Cela veut dire que la publicité telle qu’elle existe aujourd’hui doit disparaître. En même temps, je veux organiser, avec la Ville et la Commission Royale des Monuments et Sites, un débat. Oui ou non, de la pub sur la place de Brouckère ? Et si oui, sous quelle forme ? Est-ce qu’on va sur un truc un peu vintage, un peu nostalgique, des années 50 ou 60 ? Le débat doit être mené là-dessus, ainsi que sur la quantité de publicité que l’on autorise sur cette place patrimoniale ».
Du côté de la Ville, et plus particulièrement du cabinet de l’échevine de l’Urbanisme Ans Persoons (change.brussels, soit le même bord politique que Smet au niveau local), la nouvelle n’émeut guère : « On s’aligne sur la décision de Pascal Smet. Notre interprétation, c’est que les enseignes d’époque font partie d’un patrimoine historique. Mais il faut alors qu’elles le restituent à un état de référence, » nous y explique-t-on. Les LED, en tout cas, ne passent plus.
L’accueil est moins chaleureux au cabinet du bourgmestre Philippe Close (PS), où l’on rappelle que la Ville perçoit actuellement 12.000 euros de redevance mensuelle pour la présence de ce panneau publicitaire. « Qui va compenser la ville ? » s’interroge Wafaa Hammich, porte-parole du bourgmestre. « Et puis c’est un symbole. On avait plutôt l’impression que les gens y étaient attachés. »
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