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Rokhaya Diallo, la voix incommodante de l’antiracisme en France

Musulmane de gauche, référence du mouvement noir et féministe, contestée par des tenants de la laïcité, elle dénonce le « racisme d’Etat » et ne s’oppose pas au voile.

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Dans son enfance, Rokhaya Diallo, née à Paris en 1978, passait des heures devant la télévision. C’est là que, probablement sans s’en rendre compte, elle a extrait les codes qui, des années plus tard, allaient lui permettre de se mouvoir en toute aisance dans les électriques débats télévisés qu’elle fréquente de manière assidue. Ce poste de télévision a également permis à cette enfant timide et appliquée, fille d’une couturière et d’un mécanicien sénégalais, de découvrir l’une de ses futures passions : les dessins animés japonais et les mangas. « Ces dessins comportaient un tas d’éléments faisant allusion au combat, tout comme à la lutte et à la victoire dans une recherche d’un monde idéal », remarque-t-elle. « J’y vois une influence. »

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15 Commentaires

  • Posté par DUFOUR Frédéric, lundi 23 novembre 2020, 11:53

    En tant que Français, je n'ai guère de sympathie pour la démarche de certains médias étrangers qui, avant de chercher à bien comprendre la France, le contenu de la loi de 1905 et le concept de laïcité, mettent immédiatement en avant des personnalités à même de le dénigrer - et j'inclus dans le lot cet article publié dans El Pais. L'article porte mal son titre : cela n'aurait pas dû être "Rokhaya Diallo, la voix incommodante de l’antiracisme en France", mais "Rokhaya Diallo, la voix incommodante de l’anti-laïcité en France". Serait-il possible que Le Soir ou El Païs publie en contrepoint un article plus complet sur le concept de laïcité avant de montrer de la sympathie pour ses contempteurs ?

  • Posté par CREPIN Hugues, lundi 23 novembre 2020, 11:28

    Le problème est qu'elle manque souvent de recul et de profondeur mais nie également les problèmes sociaux et les pressions au sein des communautés mêmes. Se plaindre du racisme, soit mais la "liberté" est souvent un concept très relatif au sein du communautarisme. Parfois elle se vautre comme dans l'affaire du sparadrap qui a très rarement été blanc et qui est très généralement simplement marron clair ou beige pour les modèles standars (et sur une peau blanche ça se voit très bien aussi). Son plus grand tort, selon moi, c'est sa dénonciation à sens unique, elle prétend par exemple sur le voile défendre la liberté de choix tout en intervenant uniquement dans les cadres d'interdictions et jamais dans des campagnes d'information et de défense du droit du choix. Elle dit deux choses mais dans la pratique, n'en fait qu'une seule alors qu'elle est justement en position favorable pour aider à la liberté mais noire, femme, musulmane et non voilée, elle ne sait que trop bien les réactions qu'elle aura. Je ne sais pas si ce sont les réactions qu'elle craint le plus ou si c'est l'image que ces réactions vont donner. Elle croit que le mal c'est le blanc, elle n'a pas dû beaucoup voyager pour dire cela. Le mal et le racisme sont hélas universel, il se fait simplement qu'actuellement c'est le "blanc" qui a gagné (tenant compte que d'assimiler à des blancs les latinos, les juifs, les grecs voire les proche-orientaux est extrêmement récent, post-1980 en fait et pas encore universel non plus). Sa position sur la liberté générale, la liberté d'expression ne la met pas vraiment en amie de la démocratie ni de l'égalité, son modèle est communautariste et soutient farouchement les modèles de pressions sociales et communautaires où la liberté individuelle est extrêmement étroite et très encadrée. Oui, on est libre de faire ce qui est permis et la liste est vite courte. En plus elle défend des gens qui voudraient vraiment la rendre la plus courte possible.

  • Posté par Schoonbroodt Hubert, dimanche 22 novembre 2020, 16:23

    A suivre, régulièrement plusieurs émissions sur les chaines françaises, je pense personnellement que Madame Diallo est une personne nuisible, qui sous ces airs de femme à qui rien ne peut être reproché soutien à mes yeux des thèses indéfendables. Pour Madame Diallo, une personne de couleur noire n'a jamais rien fait de mal, ce quelle a fait c'est toujours à cause qu'elle est racisée, à cause du passé colonial , l'esclavagisme etc, etc. Perso, étant de race blanche, je n'ai aucun souci à remettre en cause des paroles ou des actes de personne de race blanche et les exemples ne manquent pas. Ce que les pers couleur de peau différentes éprouvent beaucoup de difficultés à faire. Pourquoi ? Je ne sais pas ! Pour info, Charlie Hebdo depuis 2005 à 2015: 21 publications sur les chrétiens et 7 sur l'islam.

  • Posté par Marlier Jacques, samedi 21 novembre 2020, 20:36

    Je reconnais ne pas avoir encore entendu Mme Rokhaya Diallo, mais les propos qu'elle semble avoir tenus selon cet article ne me semblent pas si répréhensibles que cela. Je suis évidemment outré, effaré, révulsé devant les crimes commis notamment sur les journalistes de Charlie Hebdo et Samuel Paty, mais je crois, moi aussi, que le laïcisme à la française débouche parfois sur une vision et des actes intolérants et aveugles. Cet aveuglement est d'ailleurs sans doute l'excuse que l'on peut trouver à cette intolérance. Voyons! Est-il vraiment impossible de comprendre, par exemple, que certains musulmans puissent ressentir les "petits dessins" de Mahomet comme de véritables insultes? Bien entendu, je refuse de tout mon être qu'ils tuent qui que ce soit pour cela, mais est-il vraiment impossible de se montrer à tout le moins compréhensif vis-à-vis de cette impression d'insulte? Plus jeune et par simple plaisanterie, j'ai soumis un jour mon meilleur ami à des moqueries insistantes à propos de sa soit-disant bêtise. Après avoir longtemps ri, il s'est rendu compte qu'il finissait par ne plus les supporter et qu'il se sentait littéralement "se décomposer". Je me suis rendu compte alors à quel point la plaisanterie pouvait avoir ses limites et que MA conception des limites n'était pas nécessairement plus défendable que la sienne. Il ne fallait EVIDEMMENT pas tuer les journalistes de Charlie Hebdo, mais il n'aurait pas été idiot de la part de ces journalistes d'essayer de faire comprendre aux musulmans qu'ils ne cherchaient nullement à les insulter. Les Etats-Uniens ne comprennent pas bien le laïcisme à la française, et pourtant ils font parfois un usage de la liberté de parole bien plus large que nous. Je me souviens notamment de dessins représentant Barack Obama en singe lors des campagnes électorales, sans que cela ne soit considéré là-bas ne fût-ce que comme un motif de plainte en justice. Autres pays, autres sensibilités! Il faut parler, mais aussi écouter: c'est parfois plus difficile et courageux que de se draper dans son "bon droit". Mais, je le répète, je n'accepte AUCUNEMENT les assassinats islamistes.

  • Posté par Timothée De Backer, dimanche 22 novembre 2020, 9:57

    Le Dr Samuel Johnson fut le premier à avoir écrit un dictionnaire en anglais. Une fois terminé, une délégation de femmes, religieuses, vinrent près de lui et lui dirent : "Nous sommes heureuses de voir qu'aucune obscénité ou juron n'est présent dans votre dictionnaire. Nous vous félicitons" Et Johnson de répondre "Et je vous félicite d'avoir passé votre temps à les rechercher" Personne ne force qui que ce soit à lire Charlie Hebdo. Si des gens veulent être offensés, ils trouveront toujours un moyen de l'être. Il y a une grosse différence entre publier une caricature dans un journal que chacun est libre d'acheter et raconter une blague raciste à un groupe de gens qui n'a rien demandé.

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