Karim Ibourki (CSA): «Le pluralisme des médias est en danger»
Pour le président du CSA, seul le contenu (de qualité) pourra sauver le secteur audiovisuel. Mais gare à la fracture numérique. Et à la régulation des plateformes, comme Facebook, qui « menacent nos démocraties ».


Des audiences affolantes, des revenus en berne, 2020 aura été l’année de tous les paradoxes pour les médias audiovisuels. Pour le CSA, le régulateur belge francophone du secteur, 2021 risque bien, aussi, de secouer aussi le paysage puisque, désormais, il faudra aussi y intégrer, Netlfix et autres plateformes de streaming. Avant d’y ajouter, bientôt, les contenus diffusés par Facebook ou Twitter, comme le prévoit le futur Règlement européen sur les Services digitaux (DSA) présenté mardi dernier par la Commission. Pour Karim Ibourki, président du CSA, mais aussi vice-président de l’Erga, l’instance européenne qui regroupe les 27 régulateurs, « nous vivons un moment particulièrement délicat pour l’avenir du secteur ».
Comment le secteur audiovisuel accuse le choc de la crise sanitaire ?
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On observe aussi l'apparition d'une multitude de "journalistes indépendants" en marge des grands medias classiques. Lorsque K. Ibourki dit que c'est le contenu qui sauvera les medias, je préciserais : c'est la vérité qui les sauvera. Les grands medias se relayent les infos les uns aux autres sans analyser suffisamment en détail les faits. On observe aussi une trop grande proximité avec la voix gouvernementale ou celle des lobbies. Ces medias semblent souvent un relais du "politiquement ou scientifiquement correct". Dans certaines informations transmises, j'ai l'impression que l'on prend vraiment les gens pour des imbéciles. Les opinions exprimées sont souvent orientées dans une même direction sans donner assez de place aux opinions divergentes. Il ne faut donc pas s'étonner qu'un courant médiatique parallèle se développe sur les réseaux sociaux sans structure ni balise. Lorsqu'une voix est étouffée dans ce qu'on appelle communément les "mainstreams", elle cherche à s'exprimer ailleurs. Même si la population regarde encore souvent la "télévision", on observe de plus en plus de personnes, surtout dans la jeune génération, qui cherchent leurs informations sur les réseaux sociaux (souvent avec des dérives, je l'admets). Il y a une co-responsabilité dans la transmission des informations : responsabilité des medias qui ont pour mission de partager des faits avérés et accueillir des opinions divergentes et de l'autre, un public à éduquer pour aider à discriminer les informations reçues (cela commence très jeune, à l'école). Un très très gros travail ... Dans l'avenir, je pense que de plus en plus de journalistes indépendants émergeront, certains faisant déjà un travail remarquable.
Bravo, votre analyse est excellente et tellement révélatrice de la situation qui prévalait déjà bien avant cette crise littéralement de désinformation, parce que sans contre partie, et qui prévaut toujours en s’accélérant depuis que le virus a complètement infecté le pouvoir de raisonnement des masses qui ne sont à l'écoute que des informations venant d'en Haut qui les infantilise, culpabilise et sanctionne s'ils n'entendent pas "His Master Voice". Le résultat est bien visible et même inquiétant en observant les dérives qui mènent jusqu'à délation des "mauvais" citoyens qui osent penser autrement. La suite qui est déjà visible aussi, le déni de la démocratie et des libertés individuelles au profit de la pensée unique qui, in fine, sera destructrice dans tous les sens du terme. Malheureusement comme souvent, j'ose dire comme toujours, cela passera par une "purification salvatrice" et encore une fois destructrice.