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Le Congrès américain contourne le veto de Trump sur le budget de la Défense

C’est une humiliation ultime pour le président américain.

Temps de lecture: 2 min

Le Congrès américain a infligé vendredi une humiliation inédite à Donald Trump en contournant, à une très large majorité, son veto au budget de la Défense. Le Sénat a adopté, avec 81 voix pour et 13 contre, ce budget de 740 milliards de dollars malgré «les objections du président» lors d’une séance exceptionnelle en ce 1er janvier. Comme la Chambre des représentants avait fait de même lundi, le texte est définitivement adopté.

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La majorité des élus républicains ont joint leur voix aux démocrates, défiant leur chef au crépuscule de son mandat, alors que celui-ci s’est toujours targué de leur soutien.

Neuf vetos

En quatre ans à la Maison Blanche, Donald Trump a utilisé à neuf reprises son droit de veto contre des textes de loi adoptés dans les deux chambres. Jusqu’ici, le Congrès n’avait jamais réussi à atteindre la majorité des deux tiers nécessaire pour l’outrepasser.

Cette claque intervient alors que les élus de son parti sont de plus en plus nombreux à reconnaître sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, qu’il ne concède toujours pas lui-même. Piqué au vif, le milliardaire avait dénoncé en début de semaine un «leadership républicain faible et fatigué».

Le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell n’avait pas cédé, appelant ses troupes à voter pour le budget 2021 de la Défense. «Il s’agit d’assurer que nous restions dans la course face à nos concurrents comme la Russie et la Chine», a-t-il plaidé vendredi à l’ouverture des débats. «C’est aussi l’occasion de rappeler à nos soldats et à leurs familles qu’ils ont notre soutien», a ajouté l’influent sénateur.

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Un veto qui a surpris les Républicains

Fruit de longues négociations, le texte prévoit notamment une hausse de 3% des salaires du personnel de la Défense. Comme il est de coutume depuis plus d’un demi-siècle, il avait été adopté début décembre à des majorités écrasantes par la Chambre, à majorité démocrate, et le Sénat, contrôlé par les républicains.

Mais Donald Trump avait annoncé le 23 décembre qu’il y mettait son veto, provoquant la consternation jusque dans son camp. Il avait jugé le texte trop favorable à la Chine et s’était élevé contre la possibilité de renommer des bases militaires honorant des généraux confédérés, qui ont combattu en défense de l’esclavage durant la guerre de Sécession (1861-1865).

Il lui reprochait également de ne pas inclure l’abolition d’une loi, dite «article 230», protégeant le statut juridique des réseaux sociaux, qu’il accuse d’être biaisés contre lui.

 

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8 Commentaires

  • Posté par Chater Osman, vendredi 1 janvier 2021, 22:53

    Les USA sont la vraie réincarnation de la Tour de Babèle des temps modernes, quoi qu'en disent les esprits chagrins : avoir envoyé dans la poubelle de l'histoire un Donald Trump en est la meilleure preuve !

  • Posté par Christian Radoux, samedi 2 janvier 2021, 17:09

    Superbe, ce "babèlage "! Vous êtes un grand humoriste qui s´ignore...

  • Posté par Bartet Guy, samedi 2 janvier 2021, 11:00

    Heu... En langage compréhensible, ça donne quoi ?

  • Posté par Van Ryn Charles-axel , vendredi 1 janvier 2021, 22:43

    La première excellente nouvelle de l'année !! Le parrain humilié par ses pairs républicains qui apparemment commencent à réaliser que celui qu'ils ont soutenu devient de plus en plus gênant pour eux et pour le parti. Maintenant la division au sein de celui-ci est profonde. Il y a ceux qui estiment que leur futur politique est lié intimement à Trump et ils s'y accrochent de peur de perdre sa bénédiction pour les échéances futures car ils sont convaincus que le GOP est appelé à devenir le parti "Trump". Et puis il y a tous les autres républicains, légalistes , légitimistes et respectueux de la Constitution , qui ont décidé de ne pas franchir la ligne rouge, conscients du danger que ce comportement implique pour la stabilité du pays et de ses institutions. Mais peut-être la dérive trumpienne est elle déjà allée trop loin et est il trop tard pour tenter de réparer les dégâts? La réponse se situe dans les mains des dirigeants du parti républicain qui se trouve aujourd'hui à une véritable croisée des chemins dont dépend sans aucun doute son avenir et sa survie.

  • Posté par André LAMBERT, vendredi 1 janvier 2021, 22:02

    Il y a quelque 4 ans que ce blondinet peroxydé aurait du recevoir quelques baffes pour lui rappeler qu'on ne crache pas impunément sur la démocratie.

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