«Le coup d’Etat de folie», «la démocratie assiégée»: la presse internationale sous le choc après l’insurrection à Washington
La presse internationale est choquée par les événements qui se sont déroulés à Washington et tient Trump responsable.

La démocratie assiégée », « le coup d’Etat de folie », « Trump met le feu à Washington » : le « chaos » provoqué mercredi au Capitole par les partisans de Donald Trump fait la Une de la presse internationale qui en rejette la responsabilité sur le président sortant, accusé d’avoir encouragé la violence de ses partisans.
« Le capitole assiégé – Les supporters de Trump envahissent le cœur de la démocratie américaine », titre The Times de Londres, qui raconte comment les élus démocrates et républicains, réunis en session pour confirmer l’élection du démocrate Joe Biden, « ont enfilé des masques à gaz et se sont abrités sous les bureaux » pendant que le personnel « se cachait dans les bureaux ».
Sous le titre « La démocratie assiégée », le Daily Telegraph évoque « des scènes sans précédents à Washington » avec des « hordes de supporters de Trump » envahissant le temple de la démocratie américaine.
Pour le Guardian, ces violences constituent « le défi le plus important au système démocratique américain depuis la guerre civile ».
Honte et chaos
Pour le grand quotidien espagnol El Pais, « Donald Trump a encouragé hier le chaos qui s’est produit à Washington alors que le Congrès s’apprêtait à confirmer Joe Biden comme prochain président des Etats-Unis ».
« Honte » et « chaos » sont les mots qui reviennent dans les principaux journaux allemands.
« Jour de honte pour la démocratie américaine », titre Die Welt. « L’Amérique a connu sa première tentative violente de coup d’Etat », et « le président, ses mensonges et un parti républicain invertébré en sont politiquement responsables », écrit Clemens Wergin dans un éditorial en ligne.
« Le coup d’Etat de folie », titre de son côté la Süddeutsche Zeitung, qui parle également de « honte à Washington ».
Le grand quotidien italien La Repubblica fait le parallèle avec l’arrivée au pouvoir de Mussolini dans les années 1920 : « L’Amérique, l’Amérique entière, a vécu avec horreur en direct à la télévision l’équivalent d’une marche sur Rome à Washington, l’invasion du Capitole, l’atteinte à la sacralité-même de sa démocratie », écrit son correspondant Mario Platero.
La Corriere della Serra revient sur le profil des Proud boys, « des extrémistes de droite mais aussi des femmes et des jeunes. Appelés directement par Trump. Qui ensuite essaie à la télévision de faire baisser la pression : ‘Nous sommes le parti de la loi et de l’ordre’. Mais trop tard ».
« Trump : la stratégie du chaos », titre en Une le quotidien français Libération, qui enfonce le clou en pages intérieures sous le titre « Trump met le feu à Washington ». « L’assaut de Donald Trump contre la démocratie américaine a pris mercredi une tournure aussi concrète que symbolique, quand certains de ses partisans, chauffés à blanc par son discours, ont réussi à pénétrer de force dans l’enceinte du Capitole ».
« Narcissisme »
« L’obstination de Trump à s’accrocher à tout prix au pouvoir et son discours populiste teinté de racisme primaire vont laisser des traces dans la société américaine », déplore dans Le Soir Philippe de Boeck, chef du service Monde.
Dans le Figaro, l’éditorialiste Philippe Gélie souligne que « Donald Trump aurait pu sortir par le haut, en ’président du peuple’ fort d’un bilan contesté mais non négligeable. Au lieu de cela, son narcissisme ayant eu raison de toute dignité, il malmène les institutions, piétine la démocratie, divise son camp et achève sa présidence dans le fossé ».
La presse brésilienne se fait goguenarde, soulignant comme O Globo que « les Etats-Unis tombent au niveau des républiques latino-américaines ». Pour Ursula Passos de la Folha de S. Paulo, « les soutiens de Trump ressemblent, de manière ironique, aux Soviétiques d’Eisenstein », car « les images des manifestants sur les marches du Capitole rappelent le film de 1927 qui célébrait la Révolution russe ».
« La cible a été le Capitole, pas les Tours jumelles, mais c’était aussi du terrorisme », accuse Eliane Cantanhêde, dans O Estado de S. Paulo. « Un terrorisme domestique, interne, contre le Capitole, et attisé par le président Donald Trump lui-même ».
Au Caire, le quotidien égyptien Al-Ahram écrit que « les images mettent en scène le sacrifice de la démocratie américaine, la mort de sa liberté et la chute des valeurs que les Etats-Unis n’ont eu de cesse de vouloir exporter aux peuples du monde et en faire un motif d’ingérence dans les affaires d’autres Etats ».
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir8 Commentaires
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Posté par Lombard Fernande, jeudi 7 janvier 2021, 21:38
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Posté par Vanhaelen Christine, jeudi 7 janvier 2021, 12:24
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Posté par Kabbedijk Irène, jeudi 7 janvier 2021, 12:46
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Posté par seghers emmanuel, jeudi 7 janvier 2021, 12:30
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Posté par seghers emmanuel, jeudi 7 janvier 2021, 11:28
Plus de commentairesQue tous nos collègues de l'OTAN se réjouissent : " the show must go on " . La Russie sait que ses territoires sont convoités à juste titre par Wall Street et rien n'évoluera dans une direction que l'Union Européenne n'approuve. La violence militaire semble exclue étant donné la dissuasion nucléaire soviétique, mais les troubles et autres agitations sociales fomentées par l'opposiSSion démocratique reste bien présente...
C'est bizarre, où sont passés tous les supporters de Trump qui hantaient ce forum ?
Comme les rats, ils ont quitté le navire...
Je n'ai jamais été supporter de ce malade et je reste poli.
Je ne sais pas si Poutine se frotte les mains car Trump a tellement foutu le bordel où il en tirait des avantages. Biden et surtout son équipe avec le fait qu'il a maintenant la majorité aux 2 chambres va rendre plus facile les décisions politiques et relations internationales. Les réactions de Trump depuis les élections sont inacceptables ou bien il s'est tiré une balle dans les pieds ou bien il a fait tout cela pour détruire le parti républicain. Il y a une troisième possibilité c'est qu'il est mentalement atteint. (Je le pense).