Démettre Donald Trump de ses fonctions? Le 25e amendement le permet
Plusieurs membres du gouvernement américain ont discuté de la possibilité d’écarter Donald Trump du pouvoir.

Les spéculations se multipliaient jeudi sur un recours au 25e amendement de la constitution américaine après l’insurrection à Washington et l’intrusion de partisans de Donald Trump au Capitole mercredi. Ce dispositif pourrait permettre d’écarter le président du pouvoir à quelques jours de la fin de son mandat, prévue le 20 janvier.
Le 25e amendement concerne la succession du président. Il explique comment son remplacement pourrait être organisé, par exemple, en cas de décès ou de démission. Dans ce cas, il serait remplacé par le vice-président Mike Pence. Il stipule également que le locataire de la Maison Blanche peut temporairement renoncer à ses pouvoirs.
Mais ce dispositif peut aussi être utilisé pour écarter un président de ses fonctions car il autorise le vice-président et une majorité du cabinet à le déclarer « inapte » à exercer ses fonctions. Dans un tel cas de figure, ces derniers doivent envoyer une déclaration écrite aux membres du Congrès. Mike Pence deviendrait alors président par intérim.
Donald Trump aurait alors la possibilité de contester cette décision. Il pourrait faire savoir au Congrès qu’il est capable d’exercer ses fonctions et récupérer ses pouvoirs. Le vice-président et les membres du cabinet pourraient alors à nouveau s’y opposer en écrivant une nouvelle fois au Congrès.
Dans ce cas, le sort du président serait entre les mains des parlementaires, qui voteraient sur la question de savoir si Trump doit être démis de ses fonctions. Une majorité des deux tiers est nécessaire au sein des deux chambres du Congrès pour destituer le président.
Le « 25e amendement » ne fait partie de la Constitution que depuis les années 1960. Il a été rédigé après l’assassinat du président John F. Kennedy. Depuis lors, des articles de ce dispositif ont été invoqués à plusieurs reprises, par exemple lorsque Richard M. Nixon a démissionné après le scandale du Watergate. Par ailleurs, plusieurs présidents ont temporairement cédé leurs fonctions au vice-président pour des raisons médicales.
La « section 4 » du 25e amendement, qui explique comment un président peut être démis de ses fonctions, n’a jamais été utilisée. Cependant, selon les médias, des membres du gouvernement américain ont discuté de la possibilité d’écarter Donald Trump du pouvoir après le coup de force de ses partisans au Congrès.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir22 Commentaires
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Posté par Anonyme, jeudi 7 janvier 2021, 19:14
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Posté par Van Obberghen Paul, jeudi 7 janvier 2021, 17:03
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Posté par Corbiaux Thierry, jeudi 7 janvier 2021, 16:03
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Posté par Van Obberghen Paul, jeudi 7 janvier 2021, 17:00
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Posté par Van Obberghen Paul, jeudi 7 janvier 2021, 15:56
Plus de commentairesJe me souviens de nombreux films américains indépendants, des années '60 et '70 principalement, montrant une Amérique "profonde" assez inquiétante (en tous cas, pour les standards européens); mais aussi, qu'en 2008, lors des élections présidentielles, John McCain s'était vu affublé de la présence, en tant que colistière, de la Tea Party Sarah Palin. C'était un "avant-goût" annonciateur, pour ceux qui se souviennent du profil de la personne...
@ Helen Smith "Et dire qu'il a encore le pouvoir jusqu'au 20 janvier de pousser sur le bouton rouge de l'arme nucléaire ! " Non, Le Président Américain ne peut déclencher le feu nucléaire tout seul.
Pour l'application du 25ème amendement c'est peut-être trop juste, car la procédure est longue, et se poursuivra après le 20. Par contre si une instance pouvait lui interdire de se représenter dans 4 ans, il ne pourrait plus barrer la route à la démocratie. Je pense tout de même que le parti républicain réfléchira sur une hypothétique prochaine candidature de l'intéressé à un poste politique important. Il en va de leur crédibilité.
La crédibilité du Parti Républicain a été mise à mal dès le moment où il a choisi Trump comme son candidat et tout au long de la législature, comme lors du procès en destitution qui a vu la totalité (moins Mitt Romney) des sénateurs républicains refuser de le démettre, et lors de la nomination de la juge à la Cour Suprème, alors que 4 ans plus tôt, ils avaient tous clamés haut et fort que la période électorale ne devait pas voir une telle nomination. Il ne faut pas perdre de vue qu'une part significative du GOP restera fidèle à Trump. Peut-être un peu moins depuis cette nuit horrible, mais tout de même. C'est que le réservoir d'électeurs de Trump, continuera de leur être indispensable.
Il ne sera probablement pas possible de démettre Trump de ses fonctions d'ici le 20 janvier. Mais il reste la possibilité d'un nouveau procès en destitution après son départ qui pourrait l'empècher de se représenter en 2024 le cas échéant.