Sophie Wilmès et Marius Gilbert: «C’est quand les gens commencent à sentir que l’épidémie se rapproche d’eux que les recommandations sont suivies»
L’ex-Première ministre MR aujourd’hui vice-Première aux Affaires étrangères, et l’épidémiologiste ex-membre du GEES et du Celeval aujourd’hui vice-recteur à la recherche de l’ULB reviennent, ensemble, sur leur collaboration durant ces longs mois de combat anti-corona.

Ils ne s’étaient vus physiquement qu’une fois avant cette interview commune, covid oblige. Mais ils se sont beaucoup parlé et concertés, par téléphone et visioconférence, depuis la pandémie. Et lorsque le coronavirus aura été vaincu, Sophie Wilmès tiendra sa promesse d’inviter les experts du GEES à déjeuner. Et Marius Gilbert pourra, comme il l’a évoqué en riant avec Erika Vlieghe, aller « boire un verre dans un club de jazz un peu fermé et mal ventilé » avec ses collègues.
En attendant, l’ex-Première ministre MR aujourd’hui vice-Première aux Affaires étrangères, et l’épidémiologiste ex-membre du GEES et du Celeval aujourd’hui vice-recteur à la recherche de l’ULB reviennent, ensemble, sur leur collaboration durant ces longs mois de combat anti-corona. Et sur les décisions prises.

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
Il reste toujours aussi étonnant de constater l'amnésie concernant l'état d'impréparation totale dans laquelle le virus a fait irruption chez nous : ni les politiques ni leurs experts préférés ne semblent sur ce point avoir le moindre état d'âme ! En témoigne superbement les premières réponses de l'interview : "Tout était à inventer, à réfléchir. Les protocoles, les mesures sanitaires… Tout ce qui paraît évident aujourd’hui a dû être créé, expliqué et acquis par la population et les professionnels." Bref, à la limite, ils se féliciteraient presque, comme celui qui, n'ayant pas monté ses pneus hiver pour braver la neige, se congratule après l'accident d'avoir échappé à la mort - sans se soucier des victimes dans la voiture d'en face ! Or non seulement n'importe qui sait qu'on n'a aucune chance de contrôler un début d'incendie si on ne se préoccupe d'installer des sprinklers qu'après le départ de feu, mais surtout l'OMS avait produit un guide de préparation très détaillé dès 2012, guide dans lequel un bonne part ce qui ne paraît évident qu'aujourd'hui à nos 'responsables' était déjà décrit en détail (sauf aspects spécifiques du SARS-CoV-2, évidemment) ! Et H1N1, Ebola, SRAS avaient mis clairement les risques et les besoins en évidence. Nathan Clumeck l'a reconnu, rappelant l'interruption du plan qui avait pourtant été lancé : "Ce que l’on a fait à l’époque était remarquable. La ministre était Laurette Onkelinx. Elle avait pris les choses sérieusement en main et on avait fait ce plan dans lequel l’hôpital Saint-Pierre était hôpital de référence. On prévoyait des réserves stratégiques dans les masques, les ventilateurs, les lits, etc. Et puis, il ne s’est rien passé...". Plan abandonné, stocks détruits, formations oubliées : austérité ! Maggie déplace le centre de référence à la KUL, mais même là, le robot d'analyse crucial n'est pas dupliqué, et n'a qu'un stock réduit de réactifs... Alors que depuis plus de 15 ans les banques doivent disposer de plans de résilience incluant le risque de pandémie, plan qu'elles testent en grand tous les ans, le Gouvernement considère que ses citoyens sont moins précieux que la finance. Bien sûr, le cynisme est amplement justifié et sans aucun risque : il n'y a aucune raison de s'en faire, puisque nous ne sommes pas tellement moins bons que d'autres ; puisqu'il ne sera jamais possible de savoir précisément combien de morts prématurées recensées durant la première phase auraient pu être évitées, combien de petits vieux abandonnés en MR/S en plus auraient pu être assistés, ne serait-ce que pour mourir dignement et sans trop de souffrances ; puisqu'on ne pourra jamais calculer combien de stress aurait pu être épargné aux soignants, ou dans quelle mesure une population entraînée aux gestes-clés et aux procédures de base aurait pu mieux réagir et limiter la casse économique... Et à la prochaines catastrophe, on nous sortira les mêmes salades...
L accroche de cet article est scandaleux. Il n'y a rien d'autre à ajouter
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