Commerce: la lourde facture financière et psychique du covid
Une coiffeuse, des restaurateurs et une commerçante confient ce que les dix premiers mois de la pandémie leur ont coûté, à tout point de vue. Bilan d’une crise entre galère, espoirs et colère.


Dix mois. Cela fait déjà dix mois que le covid est entré dans nos vies et les a déboussolées, tant sanitairement que psychologiquement. Et tant socialement qu’économiquement. Pour les petites entreprises et les indépendants actifs dans le commerce et les services dits « non essentiels », les fermetures forcées – tant passées que présentes – couplées aux réouvertures sous fortes contraintes ont eu un impact financier particulièrement dramatique. Les pertes de ces entrepreneurs se sont élevées à près de 60 % en avril et encore entre 25 et 30 % en septembre, selon des chiffres compilés par la Banque nationale (BNB).

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir7 Commentaires
L'état s'aide énormément, lui qui réclame des acomptes mensuels à l'ONSS calculés sur les salaires versés au cours du même trimestre de l'année précédente alors que cette année, l'entreprise est fermée. En plus des charges fixes, ces acomptes à l'ONSS qui seront finalement crédités mais pas remboursés syphonnent les trésoreries des entreprises. Beau soutien!
Le problème de l'anlayse c'est qu'indépendant regroupe trop de dispartités, aucun point commun entre un consultant informatique avec un simple bureau dans sa maison familiale et un restaurateur louant à prix d'or dans un quartier touristique déserté. Ce qui tue ce sont les loyers... Est-il normal que les grosses sociétés immobilières et les investisseurs de l'immobilier commercial ne participent pas à cette débacle en ramenant les loyers commerciaux à 20% soit leur coût d'entretien puisque ces locations ne peuvent plus servir à leur rôle premier ? Ils gagneront encore sur l'inflation des prix immobiliers au final sans doute. Pour être à 'laise dans ce pays qu'on soit indépendants ou autre travailleur ne jamais rester locataire à long terme.
Si vous n'avez pas hérité, il ne vous reste alors qu'à emprunter. Et comme dans la pratique, les banques ne prêtent qu'aux fonctionnaires nommés et aux CDI dans une série de secteurs jugés "sûrs", votre conseil n'est applicable que par une minorité privilégiée.
Formidable, le Soir ouvre les yeux sur une situation prévisible dès le premier confinement. Mais que veulent nos ministres et experts? La gravité des effets collatéraux est-elle qu'il y a de quoi s'interroger.
En ce qui me concerne, je pense (mais ce n'est pas particulier à la Belgique) que les gouvernements sont sous pression pour assassiner volontairement tout ce qu'il reste de véritable petit commerce indépendant, afin de laisser le champ libre à des acteurs puissants et/ou multinationaux qui les remplaceront par des franchisés. Le phénomène n'est pas nouveau: allez dans tous les centres commerciaux modernes: combien de marchands de vêtements, bars, magasins de déco, etc. sont encore véritablement tenus par de vrais indépendants? Très peu. La grosse majorité sont des franchisés. Phénomène en cours depuis longtemps mais l'aubaine est excellente pour clôturer l'affaire une bonne fois pour toutes.